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Le plaisir de chanter

Par Rob Gordon
Le plaisir de chanterUne clé USB, de l'uranium, des espions... On se croirait dans un James Bond. Sauf que l'auteur se nomme Ilan Duran Cohen, et que Le plaisir de chanter est avant tout une comédie, extrêmement débridée et bien troussée. Duran Cohen, dont le talent ne se dément pas de film en film, a bâti un univers ultra singulier, vraiment jamais vu, au décalage permanent et toujours délicieux. Les situations croquent sous la dent, les personnages illuminés mais taillés avec précision, et les dialogues ne cessent de toucher juste : bref, c'est du très beau travail. Mais le cinéaste n'est pas homme à se contenter d'un joli scénario : la mise en scène est inventive et la direction d'acteurs au cordeau, donnant à plusieurs interprètes leur meilleur rôle depuis bien longtemps. À commencer par Marina Foïs et Lorànt Deutsch, couple improbable et touchant, qui sortent enfin des rôles dans lesquels on les a vus tant de fois. Jeanne Balibar n'est pas mal non plus en veuve joyeuse, diva à ses heures, qui ne rêve que de variété. Mais c'est Julien Baumgartner, dans le rôle de la petite pute de service, qui fait le plus d'étincelles, lui que l'on n'avait vu jusque là que dans le navrant Sexy boys (sorte d'American pie à la française).
Ici, tous les acteurs se mettent à nu, au propre comme au figuré. Car Le plaisir de chanter aurait également pu s'appeler Le plaisir de baiser, tant ça copule dans tous les sens. On a rarement vu autant de scènes de cul, d'acteurs connus complètement à poil, d'érotisme débridé. C'est d'autant plus audacieux que Duran Cohen parvient à rendre ces scènes-là aussi drôles et réussies que les autres, et jamais gratuites car toujours intégrées au film de façon cohérente. Il n'y a rien de plus difficile que le mélange des genres, mais cela fonctionne du feu de Dieu, sans perte de vitesse ou presque, avec une énergie sans cesse renouvelée et un vrai suspense. Et puis, en creusant un brin, Le plaisir de chanter énonce aussi pas mal de vérités sur le couple, le désir, l'amour, avec plus de justesse que bien des drames consacrés à ce sujet. En cette période de morosité ambiante, où les gens font la gueule plus que de raison, voici un film salvateur, jubilatoire et extrêmement recommandable, interdit aux moins de dix ans mais obligatoire pour tous les autres.
7/10

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LES COMMENTAIRES (4)

Par Chantal
posté le 20 décembre à 01:20
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J'ai beaucoup aimé ce film, comme les précédents d'Ilian Duran-Cohen. C'est très drôle et enlevé avec des répliques percutantes. La nudité est très présente comme symbole de liberté. Un grand bravo aux acteurs et actrices qui ont accepté de relever ce défi : tous ne sont pas capables de parler juste en étant déshabillé. Un seule fausse note, Lorant Deutsch, qui a refusé de jouer nu, ce qui fout en l'air l'homogénéïté du film. On se demande pourquoi Ilian Duran-Cohen n'a pas pris un autre acteur. Mais peut-être, comme je l'ai entendu sur France-Inter, Deutsch ne s'est-il dégonflé qu'au dernier moment. Pas très glorieux. Et dommage pour le film.

Par  Genie92.free.fr
posté le 29 novembre à 18:09
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Très bon film, les nus d'hommes durent suffisamment de temps pour que l'on ait le temps de faire des comparaisons avec ce que l'on a à la maison... à réserver aux adultes...Marina foïs est remarquable et me fait toujours rire.

bien amicalement http://genie92.free.fr

Par  Genie92.free.fr
posté le 29 novembre à 18:06
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Effectivement c'est un bon film un peu fouilli où l'on peut admirer des nus d'hommes suffisamment longtemps pour pouvoir faire des comparaisons avec ce que l'on a à la maison ! Marina foïs est toujours aussi irrésistible, bref, un bon moment réservé aux adultes peut-être.

bien amicalement http://genie92.free.fr

Par  Genie92.free.fr
posté le 29 novembre à 18:02
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Effectivement, c'est un très bon film un peu fouilli et qui expose à nos yeux les nus notamment d'hommes, suffisamment longtemps pour que l'on puisse faire des comparaisons avec ce que l'on a

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