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Équitable, biologique et sans OGM, maintenant certifiés sans carbone

Publié le 29 novembre 2008 par Raymond Viger

Équitable, biologique et sans OGM, maintenant certifiés sans carbone

Félix-Antoine Lorrain – Agence Science-Presse

Après les certifications « équitable », « biologique » et « sans OGM », les consommateurs soucieux de l’environnement pourraient bientôt chercher les petits sigles « sans carbone » sur les produits qu’ils achètent.

Le projet sera lancé à la fin de juillet par la Fondation américaine Carbonfund.org. Son objectif : fournir aux entreprises une certification « claire, transparente et pratique » que les gaz à effet de serre (GES) émis au cours du cycle de vie d’un produit seront compensés par des mesures équivalentes de séquestration du carbone.

Une première version de ce protocole avait déjà été inaugurée en juillet 2007 et quelques compagnies américaines affichent déjà le sigle bleu et blanc « sans carbone » sur leurs produits, dont le sucre de marque Florida Crystals Organic Sugar ou le miel Royal Hawaiian Honey.

« Le but de cette certification est d’encourager les compagnies à comprendre les bénéfices de compenser l’empreinte carbonique de leurs produits », explique Julia Farber, responsable du programme de certification des produits chez Carbonfund.org.

Pour certifier les bonnes pratiques
Certaines compagnies aux intentions douteuses pratiquent l’écoblanchiment, qui consiste à se donner l’image d’une entreprise écologiquement responsable par des techniques de marketing trompeuses telles que l’inscription de « vert » ou « bon pour l’environnement » sur les étiquettes de leurs produits. En revanche, les fabricants qui souhaitent voir leurs produits certifiés doivent mesurer l’empreinte carbonique de ceux-ci et la neutraliser en finançant des initiatives de séquestration du carbone, comme la plantation d’arbres.

L’empreinte carbonique d’un produit comprend tous les GES qui sont émis au cours de son cycle de vie. La mesurer peut devenir très complexe, « mais c’est certainement possible avec les données de plus en plus complètes dont nous disposons », dit Mme Farber.

« Il faut d’abord identifier tous les matériaux utilisés dans la confection du produit », explique Bev Sauer, ingénieure chimique pour la firme américaine Franklin Associates, spécialisée dans les évaluations du cycle de vie de produits. « Nous rassemblons ensuite l’information sur chacune des étapes de production, de l’extraction de la matière brute jusqu’à la finition du produit, y compris son emballage et son transport. En intégrant dans un modèle les données sur l’énergie utilisée et les déchets produits à chacune des étapes, on calcule les émissions totales ».

« Évidemment, plus le produit comprend de pièces, plus c’est compliqué, ajoute Mme Farber. Même pour les produits simples, il n’est pas possible de calculer l’empreinte exacte. »

On peut facilement imaginer la complexité de calculer l’empreinte d’un produit dont les pièces proviennent de dizaines de fournisseurs différents répartis aux quatre coins de la planète, dans des pays où les processus de fabrication sont peu documentés. « Trouver les données est le plus gros défi, confirme Mme Sauer. Il est aussi difficile de calculer l’empreinte laissée par l’usage et la fin de vie d’un produit lorsqu’il est entre les mains du consommateur ». Malgré les écueils, les firmes de consultants spécialisées comme celle de Mme Sauer sont capables d’estimer l’empreinte de la plupart des produits de consommation.

Mais où s’arrêter dans le calcul des émissions secondaires? Faudrait-il inclure le méthane qu’émet un aliment lorsqu’il est digéré par le corps humain ou se décompose dans un site d’enfouissement? Devrait-on tenir compte du transport des employés ayant participé à la fabrication du produit pour se rendre à leur travail? Celles de la nourriture qu’ils ont dû ingérer pour fournir l’effort physique nécessaire? On imagine facilement la liste sans fin de sources secondaires de GES.

« Nous ne visons pas la perfection. Dans le domaine de l’environnement, le principe de précaution prévaut sur le besoin d’exactitude », relativise Renee Morin, analyste d’expérience chez Clear Carbon Consulting.

Par exemple, lorsqu’elle calcule l’empreinte d’un journal pour une entreprise, Mme Morin remonte jusqu’aux moulins à scie, mais pas jusqu’aux coupes forestières; elle calcule les émissions des carburants brûlés, mais pas de l’extraction pétrolière. Et à défaut de constater de visu si le journal est recyclé, elle se fie au taux de recyclage moyen du papier aux États-Unis : 88 %. « Heureusement, le corps d’études et de données sur les GES émis par les industries est de plus en plus complet », dit-elle.

Elle est aidée en cela par le fait que de plus en plus de compagnies effectuent leur « empreinte corporative », notamment afin de déterminer où des gains énergétiques peuvent être accomplis.

L’initiative de protocole sur la certification de produits « sans carbone » de Carbonfund.org est « louable », pense Mme Morin, même si le terme « carbone neutre » serait plus fidèle à la réalité puisque les émissions de GES sont compensées plutôt qu’éliminées.

L’experte est d’avis que le domaine de certification de produits est prometteur puisqu’il produit un effet d’entraînement sur tous les fournisseurs de la chaîne de production. « Plus on remonte les chaînes de production, plus on engage d’acteurs, dit-elle. La divulgation des émissions de gaz à effet de serre devient alors un effort de groupe ».

Selon Carbonfund.org, 60 % de l’empreinte carbonique de chaque Américain provient des produits qu’il achète. Le reste provient de son usage énergétique à la maison, en voiture ou en avion.

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LES COMMENTAIRES (1)

Par Christina
posté le 02 novembre à 08:41
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Pour re9pondre e0 vos arguments :1) Finkielkraut n'e9crit nulle part son de9dain pour la litte9rature aceltule, c'est vous qui lui preatez cette posture re9actionnaire (ouh le vilain mot!). Vos exemples sont audacieux : Le Voyage, une e9ructation? J'aimerais que mes e9ructations passent e0 un cheveu du Goncourt, et obtiennent le Renaudot (et ceux de 32, pas de maintenant). Et meame si on lui a violemment reproche9 sa grossie8rete9 e0 l'e9poque, presque tous lui ont accorde9 que son roman e9tait exceptionnel. Je ne connais pas le cas Kundera. Quant e0 Houellebecq, vos deux propositions ne sont pas contradictoires. Sur la bande dessine9e, pourquoi pas, mais imaginez qu'une nouvelle ge9ne9ration d'enseignants (ou pas d'ailleurs) pousse le vice plus loin : les slogans publicitaires, les articles de l'Equipe? Apre8s tout, pourquoi pas? Ne serions nous pas d'affreux fondamentalistes de l'e9cole re9publicaine, pour oser poser une barrie8re entre ce qui est grand et ce qui ne l'est pas? Vous allez me re9pondre que je vais trop loin, qu'y faut pas de9conner , mais c'est exactement ce que font les soi-disant fondamentalistes de l'e9cole vis-e0-vis de vos positions!2) Lorsque vous reprochez e0 Finkie de faire une confusion entre langage et litte9rature (confusion faite e0 l'origine par l'auteur de l'article du monde qui confond apprentissage de la langue frane7aise et connaissance de la litte9rature), vous en faites une e9norme : entre langue et langage. Finkielkraut nous parle de langue! Pas de langage! Ce n'est pas la meame chose! Et de surcroit, il parle de la langue frane7aise (c'est e9vident bien que sous-entendu)! Ce qui de9samorce une grande partie de votre argumentation ulte9rieure.3) Vous demandez si faire preuve de conscience sociale est NECESSAIREMENT incompatible avec la qualite9 d'une oeuvre d'art. Encore une fois, vous preatez e0 Finkielkraut des pense9es qu'il n'exprime pas! Et vous retournez la situation! Car dans ce cas pre9cis c'est bel et bien Sean Penn qui e9crase le festival de Cannes de sa NECESSITE en expliquant que SEULS les cine9astes engage9s auront une chance. Vous faites prendre e0 Finkie la posture de Penn, pour lui prendre la sienne! Vous faites fermer par Finkie, des portes que, justement, il ouvre!4) Concernant le me9tissage : je pense que vous me9sinterpre9tez la phrase de Finkie. Pour avoir lu le personnage, il me semble fortement qu'il de9nonce le discours universaliste, typiquement occidental, qui fait du me9tissage la panace9e du monde contemporain et e0 venir. Lorsque Finkie dit avenir il ne veut pas dire : pe9riode de temps qui ne s'est pas encore de9roule9e , mais jugement me9lioratif sur une situation apparemment ine9luctable . Comme : le fascisme /communisme, c'est l'avenir , le clonage c'est l'avenir , etc Et bien non! Pas Vive le me9tissage! Le me9tissage est un FAIT individuel. Il ne doit pas l'objet de jugement de valeur. Si un blanc veut e9pouser une noire, je n'ai pas e0 lui dire c'est mal , mais pas non plus e0 lui dire c'est bien . Chacun fait ce qu'il veut. Malheureusement, les lieux communs ont la vie dure, et chez les gens de mon e2ge (26 ans) et en-dessous, la phrase le me9tissage donne les plus beaux enfants , est devenue le prole9gome8ne e0 toute discussion traitant du sujet Dur d'entendre e7a.5) Pour avoir le dernier mot, rien n’est plus efficace que de traiter l’adversaire d’ide9ologue . Je vous cite mot pour mot. Voyons maintenant voir une quinzaine de lignes plus bas Pour Finkielkraut, oui, il y a un point fixe, qui est, , pour reprendre une expression de Be9gaudeau, la marque du “rapport ide9ologique de Finkielkraut e0 la re9alite9” C'est encore du mot pour mot Vous appliquez superbement ce que vous de9noncez chez Finkie.Ces remarques concernaient surtout la forme, et toutde meame un peu le fond. Je ne peux pas me pencher vraiment sur ce dernier, car il m'en couterait trop d'efforts.Je vous souhaite une bonne soire9e!

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