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Bisounours aux Pays du Hard Rock

Publié le 29 novembre 2008 par Etienne Martin
Bisounours aux Pays du Hard Rock

Avez vous déjà eu l'occasion de vous rendre à un concert de Hard Rock ? Un peu trop jeune pour avoir connu la grande époque ? C'est mon cas. Je n'ai aucun regret là dessus mais je suis curieux. Alors, lorsqu'un ami me propose un billet pour le concert de Motörhead, je rigole, je me marre, et je dis "carrément".



Motorhead - Ace Of Spade

De Motörhead, je connaissais deux choses : Lemmy le célèbre chanteur moustachu et "tête de moteur" est un nom débile qui m'attire. Non, je ne vais pas à un sketch, je vais faire un plongeon dans l'histoire ! Chevauche le chopper et envoie les gaz.

Ok, le chopper ressemble plus à ce qui se fait de mieux question rame de métro parisienne. Dans mon dos, deux aficionnados de l'ensemble noir moulant débattent à haute voix de la technique de différents guitaristes. Je mets un pied dans le bain, l'eau est bouillante.

Le mâle blanc fan de Hard Rock aime la couleur noire. Veste de cuir noire, t-shirt noir, jean noir et bottes noires. Malgré toute cette noirceur, il est doux comme un agneau. Le "métaleux" est sympa, il boit des bières et se marre avec ses potes. A trente cinq ans, il ne revendique rien, si ce n'est le plaisir de se travestir le temps d'une soirée de commémoration des grandes bitures électrifiées de sa jeunesse. Il est graphiste, technicien du milieu culturel ou encore informaticien. Un ami, guitariste de métal death, me glisse : "les métaleux sont en fait les nouveaux hippies". Je me marre et approuve en jettant un oeil aux deux hôtesses d'un opérateur téléphonique, visiblement un peu perdues.

Les deux sièges en dessous des nôtres sont occupés par un homme d'environ quarante ans, petit polo et coupe de cheveux propre mais laissant paraître un passé de crinière enflammée, accompagné de son jeune fils d'une dizaine d'années. Ses yeux transpirent l'admiration pour un père qui lui explique le boulot des roadies qui s'activent sur scène. Un des ses vieux potes (le chanteur de son ancien groupe, le compagnon des meilleurs concerts de l'époque ?) le croise, le salut et engage la conversation. Un mètre quatre vingt dix, confondant sa carrure avec celle d'une armoire normande, rangers au pieds, jean slim et veste de cuir, le contraste avec papa est détonnant. Mais fiston est aux anges, son père est un héros, il a traîné avec les durs à cuire. C'est beau, c'est réconfortant, c'est le hard rock d'aujourd'hui.

Inutile de s'étendre sur la prestation scénique de Motörhead si ce n'est pour dire que ca cogne dur, ca cogne fort, ca cogne vite, mais ça cogne rock. Malgré cela, on ressent que trente ans de carrières ont épuisé son homme. Mais cette soirée fut un véritable plongeon dans l'histoire de nos grands frères, de nos grands cousins et de toute une jeunesse du XXème siècle.


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