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Mission en Ethiopie

Par Tital

Voilà voilà, je suis rentré d'Éthiopie il y a une petite semaine et voici mon billet si attendu !

Cette mission se déroulait du 15 au 30 novembre, dans le cadre de mon travail au CNRS (d'ailleurs, en passant, ça y est, je suis titulaire, je suis donc parti pour 40 ans !)

Je suis allé rejoindre, avec un volcanologue de Clermont-Ferrand, une équipe italienne.

Il s'agit en effet d'une mission dirigée actuellement par des italiens, qui ont pris la suite de deux équipes françaises. Les fouilles à Melka Kunture (nom de l'ensemble des sites de ce coin d'Ethiopie) durent en effet depuis plusieurs décennies.

Cet ensemble de sites difficiles à corréler nous permet d'étudier la présence d'hominidés à cet endroit depuis les tous premiers types d'outils (appelé Oldowayen, probablement fabriqués par Homo habilis il y a environ 2 million) jusqu'au Late Stone Age où il y a les débuts de la poterie.

Je suis donc parti en avion le 15... enfin, en avion depuis Paris, parce que, de Bordeaux à Paris, j'ai dû prendre un train hyper à la bourre à cause des grèves d'Air France...

Je suis arrivé à Addis-Abeba le 30 au matin. De là nous sommes partis pour le camp de fouille, situé près du village d'Awash, sur la rivière Awash... Ce camp est formé de divers toukouls, des maisons rondes aux murs de torchis et au toit en paille, ainsi que de quelques bâtiments rectangulaires avec le même type de murs mais des toits en tôle ondulée. Il a été construit petit à petit par la mission archéologique, ainsi d'ailleurs qu'un superbe musée juste à l'entrée du camp où pas mal de touristes s'arrêtent sur la route vers le sud du pays. Le confort s'installe progressivement, au fur et à mesure de l'arrivée des fonds, et il y a 4 ou 5 ans ils ont enfin eu l'électricité, maintenant on attend l'eau courante (en attendant des ânes font l'aller retour au village chargés de gros bidons d'eau...).

La première semaine s'est révélée être un grand retour en arrière sur la détermination de roches volcaniques. Je n'y avais plus touché depuis la fac de géol à Brest. C'est revenu assez vite heureusement.

Le but était de déterminer la matière première utilisée par les hommes préhistoriques (Homo erectus pour le niveau archéologique dont provenaient les objets cette fois-ci) pour que les archéologues puissent mieux comprendre le fonctionnement de l'approvisionnement en matière première.

La deuxième semaine, nous sommes allés dans les différents affluents de l'Awash pour ramasser des échantillons de ces mêmes roches qui ne soient pas des objets archéologiques. En effet tout géologue digne de ce nom casse toujours l'objet qu'il ramasse pour voir l'intérieur du cailloux, une surface qui n'a pas été altéré ou patiné. Saut que bien sûr, les objets archéologiques, si on les cassait, on subirait les foudres des archéologues et des gens du musée d'Addis-Abeba... Donc on a cherché les mêmes cailloux, non archéologiques, pour pouvoir les casser et en rapporter des échantillons en France pour les regarder au microscope.

Cette deuxième semaine, nous avons donc fait un tour chaque jour autour du site, en 4x4 (bien nécessaire sur ce genre de pistes !!), en traversant des hameaux, des champs en fin de moisson, c'était vraiment super. Et en plus, en Éthiopie, bien que ce soit mal connu, il y a des affleurements de roche volcaniques assez exceptionnels !

Bon, finalement, le 29, il a bien fallu retourner à Addis pour prendre l'avion. J'ai eu le temps de visiter le musée (vraiment pas terrible si ce n'est la toute nouvelle exposition de Tim White sur l'évolution de l'homme en Ethiopie), de prendre un petit déj' au Lucy's Bar, de faire quelques achats et de patienter quelques heures dans l'hôtel Hilton. Je suis ensuite allé à l'aéroport en taxi, où j'ai encore attendu quelques heures puisque l'avion a eu 4 heures de retard. Après quelques démarches pour modifier ma correspondance à Paris, je suis finalement arrivé à Bordeaux avec 6 heures de retard, merci Ethiopian Airlines... Et encore j'avais de la chance, j'étais sur Air France moi... je vous parle même pas des autres personnes qui étaient sur Easyjet pour faire Paris-Nice... ils ont n'ont plus eu qu'à acheter un billet Air France...

En conclusion, une mission très enrichissante professionnellement, j'ai appris plein de trucs, revus plein de choses oubliées, découvert de nouveaux collègues, entraîné mon anglais avec Leah Morgan (une doctorante de Berkeley venue faire des prélèvements pour datation), appris quelques mots d'italien et même quelques mots d'ahmaric, la langue officielle ethiopienne.

Vous pouvez voir les photos de cette mission dans l'album éponyme. Une fois de plus je vous passe les photos de boulot pour ne vous montrer que les photos de touriste, ça vous intéressera plus je pense !PHOTOS A VENIR DANS LES PROCHAINS JOURS


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