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La Fille au chapeau rouge

Par Nicolas S.
Akutagawa RYÛNOSUKE (1892-1927) est l'auteur présumé de "La Fille au chapeau rouge". Cette nouvelle érotique japonaise de quatre-vingt dix pages est publiée ici avec un autre texte court, "Le Secret de la petite chambre", attribué à Nagai KAFÛ (1879-1959). Or une jeune fille est forcément plus intéressante qu'un secret.
Beaucoup plus excitant que l'autre, ce texte de quelques dizaines de pages se lirait presque plus vite aussi. Non pas que l'érotisme y soit plus intense. Mais dans "Le Secret...", au final, les ébats paraissent universitaires.
Affaire de traduction — c'est un véritable leitmotiv sur ce BàL — ou de texte original ? La langue de "La Fille..." est plus actuelle et tellement plus vivante ! Picquier indique sur la quatrième de couverture que la nouvelle n'a quasiment pas de style. C'est dire où en est Picquier sur la question du style : il faudrait alors donner dans le précieux et l'ampoulé pour accrocher le Nobel ? Mouais !
J'ai déjà lu des récits érotiques français, et c'est le genre de littérature à vous balancer un stimulus par page, minimum syndical. Ici, le narrateur reste assez bavard sur le superflu, et c'est peut-être tout ce que je lui reproche.
L'HISTOIRE. Un Japonais se promène aux aguets, dans le Berlin de l'après Première Guerre. Il ne parle que quelques mots de français et l'anglais, aussi a-t-il du mal à se faire comprendre. Quelle frustration pour un écrivain ! Mais du même coup, son malaise à s'exprimer devient le thème principal du récit. Ajoutez quatre coïts en 90 pages, et vous y êtes. Ça m'a paru un peu court.
Mais tout bien considéré, le récit lui-même, rédigé au retour dans la langue japonaise par un écrivain qui peut de nouveau parler devient comme une réponse à sa frustration linguistique dans les rues et les commerces de Berlin. Revenir à sa langue maternelle, la langue de ses écrits, c'est pouvoir rendre hommage à cette jeune "fille au chapeau rouge". Et dans les pages les plus chaudes, le narrateur se donne apparemment un tel plaisir à raconter... qu'il n'y a finalement pas meilleur écho aux plaisirs de la chair, que celui des mots.
90 pages, coll. Picquier poche - 6 €
Après coup, cette nouvelle m'a rappelé la lecture d'un manga érotique dont j'oublie le titre...

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LES COMMENTAIRES (2)

Par ceddars
posté le 17 novembre à 10:32
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Ce qui frappe aussi dans la fille au chapeau rouge, c'est la profusions de détails historiques, artistiques, architecturaux dans cette Allemagne des années 20-25, en pleine crise économique, vaincue en 1919 et qui prendra bientôt un tournant vers le fascisme.

Par ceddars
posté le 17 novembre à 10:32
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Ce qui frappe aussi dans la fille au chapeau rouge, c'est la profusions de détails historiques, artistiques, architecturaux dans cette Allemagne des années 20-25, en pleine crise économique, vaincue en 1919 et qui prendra bientôt un tournant vers le fascisme.

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