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“Pauses” & “réformes”

Publié le 18 décembre 2008 par Jfa

Coup sur coup, après le triomphalisme sur “les grèves dont plus personne ne s’aperçoit”, le gouvernement recule, enfin, nuançons: sur ordre du Président, les ministres dont le premier, annoncent recul et réflexion.

On pourrait et il faut s’en féliciter. Les signaux d’alerte des réactions du social commencent à être perçus même par l’homme qui  sait tout sur tout, et mieux que personne. Mais bon, pourquoi quelques lycées occupés, quelques manifestations lycéennes, dans l’ensemble dans une ambiance jusqu’ici à peu près “bon enfant” font ils reculer l’homme du Médef ?

C’est qu’au delà des satisfecit auto-décernés, les effets de la politique sarkozienne et surtout l’écart entre son bluff électoral et la réalité vécue commencent à être perçus par de plus en plus de monde. Sa hâte de rendre à ses amis leur soutien électoral avec le bouclier fiscal, la défiscalisation et la dérégulation des heures supplémentaires, laissent notre pays dans une situation catastrophique, tant pour une éventuelle relance économique (en témoigne la modestie des sommes réellement engagées en dehors des “avances”), que pour l’emploi, dans le seul pays au monde où les heures supplémentaires coûtent moins cher que le travail “normal”. Les effets de la crise financière et économique vont être terrible et malgré l’appel des plus hautes autorités à “s’endetter plus pour consommer moins”, la consommation baisse, chacun voyant son niveau de vie s’enfoncer et sentant confusément que la crise actuelle est essentiellement dûe aux excès du crédit.

C’est que ce Président, malgré ses rodomontades sur le fait qu’il voulait faire et non pas durer, entend bien se représenter en 2012, pour finir de casser la Sécurité Sociale et la retraite par répartition, privatiser ce qui pourra l’être d’une école qu’il aura démolie, mettre en pièce le droit du travail et enrichir encore davantage ses riches amis du Medef appauvris par la crise.

C’est la raison de la priorité qu’il donne à la mise à sa botte d’une la télévision publique dont il entame la démolition avant privatisation massive (ses amis Bouygues, Lagardère et Bolloré attendent), exception française parmi les pays civilisés (hors l’Italie).  C’est l’explication de la multiplication des tentatives de ficher toujours plus et toujours mieux, vers un 1984 à la française. C’est encore la cause de toutes les atteintes aux libertés récentes (“l’ultra-gauche” de Tarnac, affaire De Filippis, descentes gendarmesques dans les collèges du Sud Ouest,…) dont je parlais là.

L’année 2009 et au moins les deux suivantes vont être terribles pour les français. Parallèlement, cet automne aura montré que malgré la division syndicale et la répétition des grèves de 24 heures, les gens ripostent, s’organisent, se battent, inventent des formes inédites comme on le voit actuellement chez les enseignants exaspérés et chez les parents d’élèves (qui sont en train de réussir une jonction qu’on n’avait plus vu depuis longtemps). Dans tout le pays, dans tous les secteurs, pas un jour sans grèves et manifestations, alors que le cortège des licenciements est à peine entamé.

Le Président recule pour l’instant sur  “l’habillage” des suppressions de postes dans l’Education Nationale pour faire passer les réformes qui vont lui permettre de durer: compléter sa main-mise sur les médias, instaurer un souci sécuritaire avec de bizarres “attentats”, habituer l’opinion aux atteintes aux libertés en espérant, face à un climat social qui devient et va devenir encore plus explosif, réussir à se souder les veaux en une “majorité silencieuse”, puis dissoudre le parlement en espérant une chambre “bleu CRS” comme de Gaulle en 68. Il s’attend et se prépare à des débordements à la grecque.

Plus que jamais, le débouché politique de cette exaspération va devenir critique, et l’on peut légitimement craindre la traduction que va en faire le PS.

- La grande sagesse et l’immense modestie de C. Lévy-Strauss, sur Metalogie.

- Les méandres par lesquels les épargnants français pourraient payer cher l’escroquerie de B. Madoff. Le Monde. Ah la finance non-régulée..!

- Grèce, les choses ne s’arrangent pas. Reuters/Le Monde.

- Lycées, la mobilisation s’amplifie. En fait, c’est à une mobilisation de la jeunesse à  laquelle on est en train d’assister.

- Vérole financière, sur Eco 89.


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