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Le bon, la brute, le western

Publié le 29 décembre 2008 par Korril

Yo ! ! ! : Cut, le segment du grand Park Chan-wook)
Je sors de mon hibernation pour vous signaler que cette semaine, Truckult sera entièrement musicale !
Ce qui veut bien sûr dire que je ne suis pas allé au ciné cette semaine... Mais cela ne m'empêchera pas d'aller voir Louise-Michel , que l'on annonce fameux et la semaine prochaine, il y aura The Spirit et Il Divo Mais si vous n'avez pas envie d'attendre pour avoir un peu d'action, d'humour et de désert, il y a Le bon, la brute et le cinglé !
Que du bon en perspective. Impitoyables , Appaloosa et Le secret de Brokeback Mountain .
Jusqu'ici il y avait trois grands types de western : les originaux, dit "classiques" à la John Ford, les westerns "spaghetti", un peu parodiques et craspec à la Sergio Leone, et les westerns "modernes", plus ou moins fidèles aux codes du genre, entre Le bon, la brute et le cinglé Le bon, la brute, le western De : Ji-woon Kim ( A Bittersweet Life ; Deux Soeurs )
Avec : Kang-ho Song ... Le Cinglé ( The Host ;
Mais voici l'apparition d'un OVNI filmique, peut-être un pionnier d'un genre nouveau, inspiré par les westerns spaghetti (qui s'inspiraient eux des westerns classiques) et en forme de clin d'oeil aux films de Leone (notre maître à tous) : Lady Vengeance ; Memories of Murder
; Sympathy for mister vengeance ) A Bittersweet Life ; 3 Extrèmes Woo-sung Jung ... Le Bon (Lui n'a rien fait de notable pour les pédants occidentaux que nous sommes, ce qui ne l'empêche pas d'être une grosse star en Corée du Sud)
Byung-hun Lee ... La Brute (


Le bon, la brute, le western
Kim Ji-woon avait dit qu'il ne comptait pas faire un plat remake du film de Leone, mais de mettre au monde un western oriental. Voilà pourquoi l'histoire de son film n'est pas du tout la même que l'original, malgré quelques composantes communes.
Nous sommes transportés en Mandchourie dans les années 30, 1930. Rien à voir avec un bon vieux western en plein Texas post-guerre de sécession (1861-65), ici on manie la mitraillette, on se balade en moto, et les coréens sont sous le joug japonais (qui cherchent à envahir la chine). On y parle donc japonais (officiellement), coréen (sous le manteau ou en signe de protestation) et chinois. Les résistants coréens sont partout, ainsi que les pilleurs, les chasseurs de têtes, l'armée japonaise, un melting-pot plutôt explosif.
C'est un endroit où l'argent est primordial, or une carte extrêmement précieuse va être égarée, poussant ces forces à courir après. Et cette chasse au trésor, on va la suivre à travers les trois personnages du titre, emportés par la tempête déclenchée par la carte au trésor.
Le bon, la brute, le western
Première constatation : Le Bon, La Brute et Le Cinglé est un film survolté. Là où Leone laissait une place de choix à la contemplation et à la montée lente du suspens, Kim Ji-woon privilégie l'esthétique des gun-fights et la caméra virevoltante. On sent qu'il a digéré les westerns spaghetti pour mieux s'en éloigner, le film est un clin d'oeil, il est aussi inspiré par les John Woo, à des faux airs de Wild Wild West. Et sa force c'est qu'il garde une identité propre, résolument orientale et moderne.
On sent qu'il y a trois aspects qui ont été tout particulièrement travaillés : l'histoire, comme on vient d'en parler, qui n'est pas une pâle copie de l'original, ni un simple prétexte et qui sait utiliser la petite histoire de nos héros en résonance à la grande Histoire.
Ensuite, c'est la mise en scène qui est superbement travaillée. Kim Ji-woon sait faire osciller sa caméra sans nous donner la nausée, il sait comment d'un petit traveling sec accélérer l'action, il arrive parfaitement à nous embarquer avec ses personnages au point qu'on sent presque les balles pulvériser les parois en bois autour de nous. Le montage réussi à alterner les scènes de calme et les passages d'action sans choquer, et arrive même à ne pas nous faire décrocher dans les poursuites les plus longues. De ce point de vue, le film est très maîtrisé.
Le bon, la brute, le western
Autre aspect qui est particulièrement réussi : la photo. Les images sont superbes, le désert de Mandchourie est présenté dans toute son immensité, les couleurs sont magnifiques. L'image est d'autant plus belle qu'il y a eu un travail énorme sur les costumes et les décors, les personnages ont une identité renforcée par leurs tenues et en plus elles sont belles.
Les décors, quant à eux, sont à la limite du steampunk par moment, le marché caché, par exemple, lorgne plus du côté de Mad Max que d' Il était une fois dans l'ouest , mais l'intérieur du train ou la fumerie d'opium sont ravissants.
Et puis il y a aussi une bande originale qui ravit les oreilles, une interprétation plus que correcte, beaucoup d'humour, des trouvailles à chaque minute et des clins d'œil à un paquet de films de Sergio Leone.


Le bon, la brute, le western
Le Bon, La Brute et Le Cinglé est un film original, qui dégage énormément d'énergie et apporte une grande bouffée d'air du désert dans le genre du western !
Kim Ji-woon a réussi son pari de faire un western oriental, à vous d'aller le voir (et en VO, bien sûr : les personnages alternent entre japonais et coréen selon leur interlocuteur, ce serai tdommage de passer à côté du sens de certaines scènes en les voyant intégralement en français).

Le bon, la brute, le western

Bon, je retourne à mon bonhomme de neige, see ya.


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