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Nos bourses ou nos vies !

Publié le 06 janvier 2009 par Chroneric

On dit habituellement que l'erreur est humaine pour excuser mais dans certains domaines l'erreur est impardonnable et dramatique. Les décès qui s'enchaînent dans les hôpitaux ces derniers temps ne doivent pas faire oublier que rien n'est acquis et que même les professionnels qui exécutent les mêmes gestes au quotidien ne sont pas à l'abri. Il y a bien des maîtres nageurs qui se noient ou des guides de haute montagne qui font du hors-piste.

Après le petit Yliès et la mauvaise perfusion et l'homme de 57 ans qui n'a pu être accueilli dans un service de réanimation, un nourrisson de six mois est victime d'une erreur de dosage de perfusion. Tous ces drames mettent en avant des problématiques différentes, ce qui n'arrange pas la polémique suscitée sur les moyens des établissements. N'est-ce qu'un problème de moyen ou est-ce que la définition des moyens n'est pas la même entre les professionnels et les politiques ? Eric Woerth, ministre du budget et de la Fonction publique avance un problème d'organisation et de structure alors que les médecins et les infirmières se plaignent du manque de moyens en personnels notamment. Qui a tord, qui a raison ? J'aurai tendance à répondre les deux mon capitaine. Histoire de couper la poire en deux.

Cependant, si je puis me permettre, j'émettrais deux remarques très concrètes. Il semblerait que les poches de perfusion ne se distinguent pas de prime abord et qu'il faut lire l'étiquette pour y voir plus clair. Les produits dangereux devraient être identifiables de loin avec un code couleur ou un signe qui saute aux yeux. De la même façon que l'on nous pose des macarons -3, -7, -10, -12, -16 ou -18 à la télévision ou sur les jeux vidéo, pourquoi ne pas imaginer le même principe pour les produits utilisés en milieu hospitalier ? Cela pourrait éviter de perfuser du chlorure de magnésium à un enfant qui n'en a pas besoin. Ainsi, cela ferait d'une pierre deux coups avec le dosage ou un débit autorisé selon le poids et l'âge du patient. Il est d'ailleurs étonnant que l'appareil programmé par l'infirmière et l'auxiliaire de puéricultrice n'ait pas averti ces utilisatrices avant de valider la saisie. Sur un ordinateur, tout le monde connaît ces messages, parfois embêtants, nous demandant de confirmer une suppression de fichier.

Le cas du monsieur de 57 ans est clairement un problème de places et de personnels. Un problème redondant j'ai envie de dire. Alors que la ministre de la santé fait fermer des hôpitaux ou redéfinit leurs spécificités ou restructure les services, le manque de places n'est toujours pas résolu et ne semble pas la priorité des pouvoirs publics. Des urgences débordées on passe maintenant à la réanimation saturée. Nous allons bientôt connaître des bouchons aux entrées des salles d'opération. Espérons de ne pas en arriver à aller consulter chez un marabout.

Le problème avec le politique c'est qu'il veut toujours faire des actions qui se voient. Avant de mettre en place les Strepsils et autres Lysopaïnes en vente libre dans les pharmacies, il faudrait peut-être étudier les structures qui gèrent les drames et les accidents de la vie, c'est une question de vie ou de mort !


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