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Ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France... oui, mais comment ?

Publié le 06 janvier 2009 par Roman Bernard

Ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France... oui, mais comment ?Le chef de l'État a déclaré aujourd'hui qu'il " ne saurait tolérer " que l'actuel épisode du conflit israélo-palestinien ne " se traduise par des violences communautaristes " en France, en réaction au lancement d'une voiture incendiée contre une synagogue de l'agglomération toulousaine, hier soir. Dans un communiqué au ton chiraquien, l'Élysée affirme que " [l]'unité nationale, la solidarité entre tous les Français et les résidents étrangers en France, autour des efforts accomplis par la diplomatie française pour apporter sa contribution à la recherche de solutions justes et équilibrées constituent la seule réponse possible et la seule attitude digne de notre pays dans les circonstances tragiques que vit le Proche-Orient ". Il n'y aurait que des raisons de louer la volonté de rassemblement prônée par le président de la République, si celui-ci n'était pas précisément à blâmer pour ses initiatives répétées en direction des communautés, mettant justement à mal le thème de l'unité nationale qui l'a fait élire en 2007.

Ainsi, lors d'un dîner du CRIF l'an dernier, de la proposition, heureusement abandonnée depuis, de faire parrainer par chaque élève de CM2 un enfant juif déporté lors de la Shoah. Voici ce que j'avais écrit à l'époque, dans un billet écrit en partenariat avec l' excellent dessinateur Gief.

Regrettons [...] que Nicolas Sarkozy, en faisant " parrainer " à la rentrée prochaine par chaque élève de CM2 un enfant juif déporté pendant la Seconde guerre mondiale, relance la concurrence victimaire des communautés, qui n'en avaient pas besoin. Plus on imposera ces exercices de mémoire sur le génocide des Juifs, plus les autres communautés seront revendicatives, sans pour autant, comme on l'a vu pour la lettre de Guy Môquet, que la connaissance historique ne progresse. [...] Le dessin de Gief, qui reprend le concept de la boîte de Pandore des revendications communautaires, que s'apprête donc à ouvrir le chef de l'État, exprime bien la concurrence victimaire qu'une telle initiative risque d'attiser.

Il ne s'agit pas de faire de Nicolas Sarkozy ni du CRIF les responsables des violences inter-communautaires que provoque en France l'affrontement entre Tsahal et le Hamas.

Les seuls responsables en sont ceux, à l'évidence, qui commettent de telles violences.

Il ne s'agit pas non plus d'établir un lien entre mémoire de la Shoah et conflit israélo-palestinien, ce que font les révisionnistes, négationnistes et autres dieudonnistes, remettant celle-là en cause pour pouvoir prendre parti dans celui-ci.

Mais dans une telle situation de tension, qui ne date pas d'hier, la sagesse du politique devrait consister à ne pas exacerber les identités communautaires comme le Président a pu le faire par le passé. Et, in fine, à rejeter en France le multiculturalisme, dont l'" antiracisme " est le vecteur.

Roman Bernard

Criticus est membre du Réseau LHC.


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