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LCS N°141 : Une année chargée pour l’espace européen

Publié le 15 janvier 2009 par Ajmeunier
Frank De Winne, à droite sur la photo, sera le premier commandant européen de l'ISS

Le Directeur Général de l’ESA a rencontré la presse mercredi 14 janvier. L’occasion de faire le point sur les douze mois écoulés et de présenter les perspectives pour 2009.

L’année 2008 marque un tournant pour le spatial européen avec bien sur l’arrivée du premier exemplaire de l’ATV et l’arrimage du module Colombus à la Station Spatiale Internationale (ISS). « Cela faisait vingt ans que nous attendions d’être des partenaires en orbite », a déclaré Jean-Jacques Dordain. Sur le terrain des vols habités, le Vieux Continent n’est en effet plus un partenaire « au sol » puisqu’elle dispose désormais de son propre laboratoire, ce qui lui confère une certaine autonomie avec Colombus et la possibilité d’acheminer du fret à l’ISS grâce à l’ATV dont le second exemplaire devrait en principe être lancé l’an prochain. Partenaire en orbite, car pour la première fois cette année la Station sera commandée cette année par un européen. En effet, Franck De Winne sera le tout premier non américain (et non russe) à diriger la Station, dont l’équipage passera à six personnes au printemps, pour une mission de longue durée. Par ailleurs, le Suédois Christer Fuglesang effectuera là son second vol trois ans seulement après sa première mission. On retiendra aussi que 2008 aura été également marquée par une nouvelle sélection d’astronautes dont le résultat final sera révélé au mois de mai prochain. Quatre nouvelles recrues viendront renforcer l’EAC cette année.

Quatre priorités pour l’ESA

L'ATV aura marqué un tournant pour l'Europe spatiale en 2008

Outre un bilan 2008 qui se présente donc comme très positif, avec une conférence ministérielle réussie en octobre dernier, le Directeur Général de l’ESA considère que 2009 sera tout aussi importante que l’année écoulée. Aussi, quatre grandes priorités sont à l’ordre du jour. En premier lieu, « Nous devons réussir les missions car l’ESA est synonyme de succès ». Ces dernières années ont effectivement été synonymes de réussite pour l’Agence Spatiale Européenne. Parmi les missions à venir on citera trois « observateurs » terrestres : Goce, un satellite qui s’intéresse à la circulation des océans et qui doit décoller en mars à l’aide d’un Soyouz. Viendra ensuite en juillet SMOS qui surveillera l’humidité des sols avant d’être suivi en novembre par Cryosat 2 (analyse des glaces) qui sera mis en orbite en novembre. Pour explorer l’Univers, aura lieu en avril le lancement de Herschel et Planck : deux télescopes ultra sophistiqués qui devraient, selon le Directeur Général, permettre d’aller encore plus loin vers le Big Bang. Toutefois, 2009 sera à marquer d’une pierre blanche puisque pour la première fois, une fusée Soyouz s’élèvera au-dessus de la Guyane. Reste à régler le dossier d’Exomars qui ne sera finalisé qu’en septembre. Pour se faire, l’idée est d’amener les Russes et les Américains qui ont déjà leurs propres sondes (Phobos- Grunt et Mars Science Laboratory*) à se joindre à la mission.

Jean-Jacques Dordain lors de la conférence de presse

Préparer le futur

Second point : il concerne principalement la gestion financière de l’ESA afin d’acquérir plus d’efficacité et de flexibilité notamment en termes de gestion et de communication. La troisième priorité porte sur le futur. A ce titre, une conférence sur l’exploration aura lieu le 25 juin prochain entre les états membre de l’Union Européenne et l’ESA pour réfléchir sur le rôle futur de l’agence. « Il s’agit d’une décision politique dépassant le cadre spatial », a souligné le Directeur Général. La vie de l’agence est la quatrième priorité que Jean-Jacques Dordain a souhaité mettre à l’ordre du jour de cette réunion. Avec l’élargissement de l’Europe à vingt-cinq états, on inaugure peut-être la voie vers une future agence agrandie au cours des prochaines années. De part l’importance de sa gamme de lanceurs disponibles (Ariane 5, Soyouz et Vega), ses relations avec ses multiples partenaires, ou encore ses actions communes avec la Commission Européenne, l’Agence tient donc à anticiper les enjeux des prochaines années.


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