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Critique // L'Etrange Histoire de Benjamin Button (2009)

Par Noidor
Critique // L'Etrange Histoire de Benjamin Button (2009)

Critique // L'Etrange Histoire de Benjamin Button (2009) L'étrange histoire de Benjamin Button, c'est LE film inadaptable au cinéma, impossible à retranscrire sur grand écran, trop compliqué, trop dense, trop cher, trop fragile, trop littéraire.
Et tu sais quoi? David Fincher il nous a fait ça the finger in the nose. Quel génie, ce type, quand même. J'avais pas vu le film avant la cérémonie des Golden Globes 2009, et j'étais bien satisfait de tous les prix donnés pour Danny Boyle et son fantastique Slumdog Millionaire, mais là maintenant, je me demande si sur ces 4 prix (tous amplement mérités, par ailleurs), on n'aurait pas pu en filer un à Fincher ou au moins à l'un des acteurs du film. Parce qu'il y a de quoi.
Tiens, constate par toi-même: l'histoire revient sur la vie de Benjamin Button (Brad Pitt, magistralo-fantastico-sobrejustecequ'ilfaut), un homme dont la particularité est d'être né vieux et malade, et de grandir à l'envers, à savoir en rajeunissant au lieu de vieillir comme tout le monde. Va porter un scénario pareil sur grand écran, toi. Ou même sur petit écran. J'aurais été un réalisateur sain d'esprit et assisté d'une armada internationale de producteurs prêts à me soutenir pour le projet, j'aurais dit 'Niet' quand même. Pas folle, la guêpe.
Critique // L'Etrange Histoire de Benjamin Button (2009)

Bon, ben David Fincher il a toutes les qualités du monde en tant que réalisateur, il est sain d'esprit et tout, et pourtant il a accepté. Grand fou, va.
Résultat, 2H30 de film qui semblent durer une petite heure et demi sous les yeux du spectateur, qui n'est pas seulement pris par l'histoire absolument inédite au cinéma (dans la façon dont elle est mise en scène du moins), mais aussi subjugué par la perfection des effets spéciaux.
Parce qu'à part pour les stades de l'enfance et de la petite adolescence, ce sont bien Brad Pitt et Cate Blanchett qui interprètent leurs personnages, grandissant, vieillissant, s'empâtant, maladroits, moins sûrs d'eux, pris par l'âge, toujours trop conscients d'un corps qui leur joue des tours cruels. Le petit vieux qui se retrouve cul par terre s'il n'est pas aidé d'une canne pour marcher, cherche pas, c'est Brad Pitt. C'est tout simplement époustouflant.
La vie de Benjamin Button est déjà un crève-coeur en soi: abandonné par son père biologique dès sa naissance (ça l'a fait un peu flipper le coup du bébé tout ridé et dont les quelques poils sur le caillou étaient blancs comme la neige), trouvé par une jeune femme qui voit en lui un cadeau de Dieu, prenant peu à peu conscience de sa différence et de son unicité... Un crève-coeur, je te dis. Et une base scénaristique extrêmement riche qui permettait d'aborder une infinité de sujets divers et variés sans jamais trop s'éloigner du thème central du film.
Critique // L'Etrange Histoire de Benjamin Button (2009)
Brad? Est-ce bien toi?

Puis les embrouilles viennent mettre leur grain de sel, avec entre autres l'arrivée dans la vie de Benjamin d'un petit bout de femme du nom de Daisy, qui sera jusqu'à la dernière seconde du film l'un des principaux fils conducteurs de l'histoire. David Fincher a tenté - avec succès - de faire de Benjamin un être dont seul le corps est malade; il naît vieux, mais possède les capacités mentales d'un nourrisson, pas d'un vieillard; contrairement au commun des mortels, plus Benjamin rajeunit, plus il laisse de vie et d'expériences derrière lui.
Cate Blanchett est loin d'être en reste dans le scénario, en prenant son rôle à bras le corps et en offrant une prestation aussi impeccable que celle de Brad Pitt. Le duo d'acteurs crève littéralement l'écran, quitte à perdre quelques spectateurs malheureux en cours de route. Et pour clôre un tableau déjà génial, l'esthétique du film est magnifique, taillée à coups de filtres de couleurs habilement placés et d'effets spéciaux collant au corps comme une seconde peau.
Tu sais quoi?
Avec toutes ces revues positives de films, l'année 2009 démarre en trombe et place la barre très, très haut. Il fait bon être cinéphile aujourd'hui, c'est moi qui te l'dis.
Sortie en France le 4 février 2009

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