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Crise: L'Europe se fissure

Publié le 16 janvier 2009 par Careagit
Et hup ! Une nouvelle fois, un chapitre important de la crise financière s'est dénoué hier sous nos yeux sans que personne n'alerte l'opinion...
Cela commence à devenir pesant de vadrouiller sur la toile et de ne trouver des bonnes informations que sur les sites étrangers ou les blogs spécialisés. Les autres divaguent entre une réception mode communication politique de Rachida Dati et le plongeon dans le journalisme à scandale et people en faisant des tonnes sur le même-pas-crash-mais-c'est-quand-même-pas-passé-loin d'un avion de ligne américain.
Et pourtant souvenez vous. Dès Mercredi nous parlions ici bas de l'éventualité d'une aggravation de la crise économique et financière et des diverses solutions encore disponibles pour contrer les nouvelles conséquences... Et il n'en restait pas des masses.
Cette analyse plutôt bancale du blogueur que je suis s'est pourtant inscrite dans le marbre dès hier avec l'annonce - avec pertes et fracas - de la dévaluation de la note "Standard&Poor's" de la Grèce. Il y a une semaine déjà, la Grèce avait été inscrite sur la liste des pays "sous surveillance négative" en compagnie de l'Espagne, de l'Irlande et du Portugal. Fatalement, les conséquences furent sérieuses puisque la Bourse d'Athènes à cédé 5% dans la séance d'hier, propageant du même coup le doute sur tous les marchés européens. En l'espèce la note "dette long terme" de la Grèce a été abaissée de A à A -, dernier seuil avant la catégorie bien plus moyenne des "BBB".
Explications pour faire simple. Aujourd'hui pour se financer, les Etats ont recours à des levées de fonds sur les marchés financiers. La France par exemple, coutumière de la chose, finance son activité courante (et oui, nos décideurs sont de piètres gestionnaires) en émettant des obligations d'Etat. La qualité de ces obligations d'Etats est fixée par des agences de notations indépendantes (normalement) qui attribuent des notes en fonction de la qualité des "fondamentaux" de l'économie des pays concernés. C'est un peu le même fonctionnement que le rating Ebay avec lequel vous attribuez une note à votre vendeur, lequel est ensuite interprété comme signe de la qualité et la fiabilité du bonhomme. D'un coup, vous le comprenez bien, les choses se tendent lorsque votre note est dégradée. Dans cette situation, les acheteurs iront sûrement faire leurs emplettes chez l'acheteur d'à côté qui a la chance d'avoir une meilleure note que vous...
Ca y est donc, la crise est entrée avec fracas en Europe et les plus faibles commencent à montrer d'inquiétantes fissures. A "cause" de cela, l'Euro se voit dévaluer, difficile en effet d'attribuer de la valeur à une monnaie assise sur une activité économique défaillante de plusieurs des ses membres. Si l'Euro faiblit, c'est le coût des matières premières, souvent payées en dollars, qui pourrait bien se renchérir sur le vieux continent, le cercle vicieux est en place. Dansez maintenant !
Pourtant il demeure quelques signes positifs. Hier toujours, JC Trichet a joué des manettes et baissé le principal taux directeurs de la BCE de 50 points de base à 2% et la note Standard & Poor's de la dette française a été maintenue au meilleur niveau possible AAA et ce malgré la coquette somme de notre passif: 1200 milliards d'Euros (70% du PIB).
Vous vous demandez pourquoi la France échappe à tout cela ? Car Alléluia, la croissance est prévue pour 2011... encore faut-il que la crise cesse et que le brouillard sur le futur se dissipe.
Ah, bon. Ben les bonnes nouvelles ce ne sera pas pour aujourd'hui.

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