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PENURIE DE GAZ A DAKAR : Le calvaire reprend de plus belle

Publié le 16 janvier 2009 par Black2004

Dur, dur, dur de se procurer une bonbonne de gaz par ces temps qui courent. Depuis quelques temps, le gaz se fait désirer. Et les quelques rares bouteilles disponibles, les ménagères se l’arrachent. Pour parer à cela, les ménagères n’ont plus qu’une seule alternative: retourner à l’usage du charbon ou du bois («matt»).

Rebelote! Les bonbonnes de gaz remettent ça. En effet, depuis bientôt une semaine, plus de trace de la bonbonne précieuse. Elle se fait désirer! Et même s’il y en a, c’est au compte-goutte et les «chanceux» se l’arrachent dans les dépôts de gaz. Quitte à se crêper le chignon.
Onze heures à un dépôt de gaz sis à Pikine, une foule grandissante est agglutinée aux portes du dépôt de gaz. Femmes, hommes comme badauds font la queue dans l’attente d’une hypothétique arrivée de bonbonnes. Les bouteilles sont rangées à la queue-leu-leu, dans un ordre presque parfait. Même les voitures qui passent y vont de leur commentaire. Ce sont des «encore une pénurie de gaz» ou encore, «sûrement qu’il doit y en voir ici» qui fusent de partout. Certains même, prennent la peine de faire une halte pour s’enquérir de la situation et peut être profiter de l’occasion pour changer une bouteille apportée dans la malle. Les morsures du froid glacial mêlées aux rafales de vent et de la poussière ne suffisent pas à les décourager. Les uns font le pied de grue en devisant tranquillement sous les rares rayons du soleil, s’ils en trouvent, bien sûr! Les autres, recroquevillés dans un coin et emmitouflés dans de lourds chandails sont assis à même les bonbonnes. Comme pour dire, «on est prêt à tout supporter sauf à rentrer bredouille.» Nonchalamment adossée sur une voiture, Seynabou Thiam, trouvée en train de tailler bavette avec ses sœurs nous explique: «cela fait une semaine que nous n’avons plus de gaz. Nous avons beau sillonné les quartiers périphériques, pas de trace de gaz. Nous vivons un véritable calvaire» fulmine t-elle. Même son de cloche chez ces jeunes hommes, «avoir du gaz en ces périodes qui courent relève d’un véritable parcours du combattant. Nous sommes là depuis sept heures du matin et toujours pas de gaz. Ils nous ont promis qu’un chargement va bientôt arriver donc, nous patientons». Sidy Gaye, gérant du dépôt embouchera la même trompette. «Le gaz manque depuis jeudi passé. On a eu hier un chargement de 200 bonbonnes mais les populations se sont ruées dessus et on a épuisé le stock. Maintenant, on attend». Du côté de Guédiawaye et de ses environs, le scénario est partout le même. Des femmes, bonbonnes sur la tête sillonnent les différents quartiers à la recherche du gaz.
Le charbon prend sa «revanche»
Longtemps relégué au second plan pour ce qui concerne la cuisine, et réservé exclusivement à la préparation du thé ou pour allumer de l’encens, le charbon prend sa «revanche» sur les bonbonnes. Et cela au prix fort! Au grand dam des ménagères. Dans les quartiers périphériques comme Rue 10, Dagoudane ou Wakhinane, le kilo est passé à 200 Fcfa chez les «Diallo» d’à côté et à 275 Fcfa pour le sac d’un kilo dans les boutiques. Mais dans certaines zones, «le prix est statique et est de 150 Fcfa » explique Alpha Diallo, un vendeur. Même si, déplore Alpha Diallo, «avec la rupture, le sac en gros est cédé à 6000 Fcfa au lieu des 5000 Fcfa habituels. Les «Diallo» y perdent beaucoup mais essayent de combler le déficit en augmentant sensiblement le prix. Et même malgré cette légère hausse, le charbon trouve preneur. En effet, pour palier le manque de gaz, les ménagères n’ont comme alternative que de retourner à leur «premier amour», le charbon ou le bois («matt»). En attestent les propos de Khoudia Diagne. «On est obligé de retourner au charbon si on veut faire bouillir la marmite et vu que nous avons l’habitude de cuisiner avec le gaz, il faut reconnaître que c’est très difficile». Même rengaine du côté de sa compagne. Fama de son nom explique «le gaz est plus économique pour nos bourses. Avec le charbon, il faut débourser plus pour les deux principaux repas et parfois même, cela ne suffit pas. Alors qu’avec le gaz «Nopalé», tu peux cuisiner pendant une semaine et plus.
Comme qui dirait, «faute de merles, on se contente de givres». N’est ce pas? Alors mesdames, à vos fourneaux!


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