La correspondance entre Guillaume Apollinaire et Louise De Coligny-Ch??tillon, que le po??te surnommait Lou, est sublime. L???amour, les regrets, la guerre s???y m??lent pour nous donner s??rement une des plus belles ??uvres de la langue fran??aise. On ne remerciera jamais assez, Lou d???avoir ??t?? si cruelle avec le po??te. L???art doit d??cid??ment beaucoup aux amours malheureuses.
Quelques extraits parfum??s :
(???) Jolie bizarre enfant ch??rie
Je sens ta p??le et douce odeur de violette.
Je sens la presqu???imperceptible odeur de muguet de tes aisselles
Je sens l???odeur de fleur de marronnier que le myst??re de tes jambes
R??pand au moment de la volupt??
Parfum presque nul et que l???odorat d???un amant
Peut seul et ?? peine percevoir
Je sens le parfum de rose rose tr??s douce et lointaine
Qui te pr??c??de et te suit ma rose (???)
(XLV)
Plus loin :
(???) A la sixi??me porte ta gestation de putr??faction ?? guerre avorte
Voici tous les printemps avec leurs fleurs
Voici les cath??drales avec leurs encens
Voici tes aisselles avec leur divine odeur
Et tes lettres parfum??es que je sens
Pendant des heures
Et que s???ouvre encore la porte de ta narine gauche
A la septi??me porte
O parfums du pass?? que le courant d???air emporte
Les effluves salins donnaient ?? tes l??vres le go??t de la mer
Odeur marine odeur d???amour sous nos fen??tres mourait la mer
Et l???odeur des orangers t???enveloppait d???amour
Tandis que dans mes bras tu te pelotonnais
Qui??te et coite
Et que s???ouvre encore la porte de ta narine de droite (???)
(XLVIII En allant chercher des obus)
Guillaume Apollinaire, Po??mes ?? Lou, Gallimard