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Vent des blogs, Pierre Jourde

Publié le 18 janvier 2009 par Magdala

Presse, Mariane, vent des blogs ...


Portrait cruel mais juste de la médiacratie culturelle. Las d'être assimilé à un triste sire, mauvais coucheur aigri sous prétexte qu'il s'est attaché à faire vivre la tradition de la critique littéraire radicale et satirique, Pierre Jourde annonce ici son intention de laisser tomber la polémique. Il en profite pour dresser un portrait méchant mais réaliste des divas de la critiques parisienne. Non, Pierrot, ne nous laisse pas, continue à pourfendre la prudence et la promotion, les deux mères de notre médiacratie littéraire!
J’ai publié en 2002 La Littérature sans estomac pour réagir aux choix d’une certaine critique établie, qui accordait une importance démesurée à des livres à mon sens sans intérêt, alors que la littérature compte beaucoup d’auteurs passionnants que l’on ne mentionne pas assez. Il s’agissait aussi, tout simplement, de regarder de près les textes au lieu de parler d’autre chose, et de prendre plaisir à la pratique d’un genre littéraire assez peu fréquenté : la satire.
Je m’attendais, bien sûr, à de vives réactions. Je me préparais à ce que la critique soit, en toute justice, critiquée. Dans ma naïveté, je ne prévoyais pas qu’il s’agissait, pour certains, de tout autre chose : non pas de lui répondre sur le plan des textes et des idées, mais bien de lui dénier toute légitimité, et de jeter sur elle la suspicion, sur le plan idéologique ou moral. Si les soutiens ont été nombreux, de nombreuses répliques ont visé au-dessous de la ceinture. Surtout, elles ne se sont pas manifestées ouvertement. Pour l’essentiel, elles ont consisté en menaces épistolaires envers mes soutiens, lettres d’insultes (notamment de la part de Monique Atlan, animatrice de télévision), manœuvres pour faire supprimer des articles de moi, ou à mon sujet. Tout cela avec un certain succès. Ces faits ont été détaillés dans Petit Déjeuner chez tyrannie, écrit avec Eric Naulleau, pour bien faire sentir à quel point le petit monde du journalisme littéraire fonctionnait trop souvent sur l’intolérance et le sectarisme. Peine perdue. Depuis, rien n’a changé. Bien au contraire, c’est un déni tranquille qui s’est installé. Ainsi, dans son autobiographie, Josyane Savigneau, l’ancienne responsable du Monde des livres, s’estime victime de la « calomnie ». Ce terme de « calomnie » est repris par presque tous les chroniqueurs (notamment par Nathalie Crom dans Télérama, la critique avisée qui prenait les textes authentiques recueillis dans le Jourde et Naulleau pour des pastiches) comme s’il relevait de l’évidence.
Josyane Savigneau n’a pas été évincée de la direction du Monde des livres parce qu’elle piétinait joyeusement toute déontologie, mais parce qu’elle vient de la province et qu’elle est une femme (ce dont on ne s’était pas aperçu, sans doute, avant de lui attribuer son poste). C’est bien évident. Les injures, les menaces, les interdictions diverses, de la part de Josyane Savigneau, dont ont été victimes ceux qui m’ont soutenu, sans même parler de moi, n’ont donc pas existé, rien de tout cela n’est vrai, quand bien même cela serait avéré. On pourrait le hurler continûment, exhiber les lettres, les textes, cela ne servirait à rien.
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Pierre Jourde

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