« Le monde a toujours appartenu aux générations qui vont de l’avant », écrivait Thomas jefferson. Et pourtant... Comment une nation peut-elle avancer avec pour seul horizon non pas un avenir par essence toujours incertain – sinon ce ne serait pas l’avenir –, mais des concepts et des principes inventés il y a plus de deux siècles, du temps des rois, avant notre Révolution de 1789,avant l’invention du régime parlementaire ? Quelle attraction infantilisante peut bien représenter une pensée du temps de la marine à voile et de la lampe à huile ? En quoi ce travail d’introspection va-t-il résoudre la crise américaine ? Ce n’est pas la première fois qu’il est entrepris, mais sans doute jamais encore de manière si psychanalytique. Voilà une nation que le monde croit tout entière tendue vers l’avenir, et qui ne cesse de se retourner et de regarder son passé, qui s’interroge en permanence pour savoir si elle est à la hauteur de l’oeuvre entreprise par des Pères Géniteurs à la sagesse quasi-divine.
L'imposture américaine, chapitre IV, « Une promesse intenable »
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