CD // Bande Originale du film Choke

Contrairement aux BO de Twilight et de Slumdog Millionnaire, dont les tracklists respectives gardaient plus ou moins un certain fil conducteur musical, la BO de Choke semble plus anarchique qu'autre chose. Ceci dit, si on garde à l'esprit que le film lui-même se perd parfois dans ses propos, j'ose dire que la BO reflète parfaitement l'esprit du film. No rules!
En revanche, s'il y a bien une chose que je peux dire avec certitude, c'est que Choke est directement entré dans ma liste de films qui s'achèvent sur une musique géniale. Celles qui ont trouvé pile poil le bon morceau. Comme The Pixies dans Fight Club, par exemple.
Parmi les morceaux, disons, pop (mais c'est un résumé très grossier) de l'album, on trouve entre autres The Rules de Ben Kweller, rythmé par une batterie pas trop nerveuse. La voix - et les paroles par la même occasion - est mise en avant et donne l'impression, relativement erronée, qu'il n'y a là-dedans que le minimum syndical d'instruments. Don't You Ever (de The Natural History), le second morceau de la BO, se situe à peu près dans le même style: voix prédominante et instruments discrets (mais essentiels, évidemment).
Pour ce qui est morceau qui suit, Navy Nurse de The Fiery Furnaces, c'est l'inverse: l'intro est frappée par une armada d'instruments, avec un rythme un poil plus lourd et oppressant. Enfin, ça, c'est juste l'intro; parce qu'à partir du moment où le chanteur fait son apparition, ça ralentit et rejoue le même schéma que les 2 premiers morceaux. Le style est allégé, non seulement par la partie instrumentale qui calme ses ardeurs, mais aussi par le timbre de voix assez féminin du chanteur.
Aaaaah, et après ça, c'est au tour de Reckoner. Radiohead!
C'est le fameux morceau qui clôt le film, et qui provoque un effet boeuf assez spectaculaire. Bien rythmé, mais profondément mélancolique. Ca serre le coeur, à défaut de le fendre. Radiohead m'a toujours tué, avec ses mélodies qui me font décoller de la réalité par je ne sais quel miracle. Une vraie merveille. Un crève-coeur. Un gloubi-boulga (on fait avec les références qu'on a, hein) de souvenirs et d'émotions, hop, en plein au coeur de la cible. Vlan, dans les dents.
Avec Sin Terror (performé par Alap Momin), on entre dans un tout autre registre. Je pense pas trop me tromper en disant que l'adjectif 'orgiaque' convient bien. Enfin, quand je dis orgiaque, je parle d'une orgie relativement bon enfant (si tant est qu'une telle aberration existe), quelque chose qui reste relativement sain d'esprit. On est à mille lieux du son maladif d'un Irréversible par exemple. Mais j'ai toujours la mauvaise manie de comparer l'incomparable. A côté d'Irréversible, Choke c'est La Petite Maison dans la Prairie.
Avec Satan Said Dance, de Clap Your Hands Say Yeah (message subliminal inside), on quitte pas vraiment l'ambiance électronique, mais on y glisse un je-ne-sais-quoi d'expérimental, avec des bruits, des sons, des nuisances sonores glissées ça et là dans le morceau. La part belle est faite aux instruments, sans aucun doute.
Viennent ensuite, dans le désordre, des morceaux majoritairement pop, la plupart versant dans la mélodie mélancolique; on trouve, par exemple, Touch Me I'm Going to Scream Pt. 1 de My Morning Jacket, ou encore No Sunlight de Death Cab for Cuties, qui ressemble pas mal à une ballade. Bicycle, de Shout Out Louds, se rapproche des premiers morceaux, avec une voix prédominante et un rythme frappé assez discret. If you feel it, de Ms. Tyree Sugar Jones, est selon moi très à part dans la tracklist, puisqu'on a droit à un timbre de voix franchement lascif posé sur un morceau langoureux à souhait. Pas trop ma tasse de thé, personnellement.
L'un des morceaux les plus péchus de la BO est sans conteste Orgasm Addict, avec un rythme boum boum et un refrain bien entêtant, du genre à rester dans la tête pendant 15 jours.
There's Been an Accident, tout comme Navy Nurse, est un trompe l'oeil (trompe l'oreille, quoi), puisqu'il démarre lent et sourd et laisse assez vite place à une mélodie pop tout ce qu'il y a de plus classique.
Et enfin, Wicked, de Blitzen Trapper, ça c'est un morceau que j'arrive pas vraiment à définir, mais que j'aime beaucoup! Le rythme est assez particulier, et euh... Ben non, vaiment, j'arrive pas à le définir.