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Un manifeste pour le Grand-Paris, ou quand Philippe Dallier rencontre Pierre Mauroy ;-)

Publié le 25 janvier 2009 par Jean-Paul Chapon

Le débat sur le Grand-Paris est une nouvelle fois relancé et peut-être de la bonne façon. On le doit aux travaux du Comité Balladur sur la réforme territoriale, qui permet de sortir des faux débats du type nouvelle annexion haussmanienne de la banlieue par Paris. On le doit aux prises de position de Pierre Mauroy, le sénateur PS du Nord qui n’hésite pas à s’énerver tout rouge contre Claude Bartolone, conseil général PS du 93 et consorts. Et on le doit aujourd’hui au grand retour dans le débat du Grand-Paris de Philippe Dallier, sénateur UMP du 93. Etonnant finalement de voir que c’est du Sénat, de droite comme de gauche, il faut le souligner, que viennent contre toute attente les initiatives les plus audacieuses en terme de réforme territoriale ;-)

Alors que la Conférence Métropolitaine et aujourd’hui Paris-Métropole restent dans une logique d’élus, et même d’un certain corporatisme d’élus, à l’instar de Jacques Julliard qui qualifiait Paris-Métropole de « démocratie d’élus » tout en se demandant si Paris-Métropole pourrait devenir une « démocratie d’électeurs », aujourd’hui le comité Balladur porte la réflexion sur le fait métropolitain, en posant la question « faut-il faire émerger 25 “métropoles” au lieu des 14 communautés urbaines actuelles et, le cas échéant, laisser ouverte la possibilité pour d’autres agglomérations de rejoindre ce statut ? » Et il pousse le raisonnement en poursuivant ces 25 « “métropoles” seraient-elles, des communautés urbaines au sens de la loi de 1966 (établissements publics), ou des communes (collectivités territoriales), ­ ou encore des collectivités à statut particulier de l’art. 72 de la Constitution ? »

Dans cette optique, on lira avec intérêt l’article que la Gazette des communes* a publié dans son édition du 19 janvier 2009, plus que le titre Grand Paris, Vitrine ou épouvantail de la réforme territoriale ? , c’est le titre de l’encadré qui est à retenir : Les métropoles ont la cote. A propos du Grand-Paris et l’Ile-de-France, on peut y lire une citation de Jean-Pierre Chevènement (PS) : « la région parisienne, à mes yeux, requiert d’autres solutions que l’intercommunalité : soit une communauté urbaine rassemblant les quatre départements de la petite couronne, soit tout simple la région Ile-de-France ». L’article souligne la réticence qu’ont les élus à parler de la question de Gouvernance pour le Grand-Paris. Les débats autour de la création de Paris-Métropole et de son statut sont bien là pour le rappeler. Avec certaines courageuses exceptions comme Pierre Mauroy (PS), ancien Premier ministre de François Mitterrand, déjà salué par Paris est sa banlieue. La Gazette écrit que Mauroy trouve la situation « atroce » : « ce sont des fiefs de gauche et de droite que l’on a organisés comme tels. Une entité parisienne pourrait très bien réunir Paris et les départements de la petite couronne. Elle serait à la fois, ville, département et métropole. La région pourrait rassembler la douzaine de puissants syndicats intercommunaux d’Ile-de-France ».

Une position très proche de celle du sénateur UMP, Philippe Dallier, auteur d’un rapport et d’une proposition sur le Grand-Paris qui lance un manifeste « pour le Grand-Paris de l’Egalité et de la Fraternité » afin que les citoyens « quasiment absents de ce débat » puissent prendre la parole. Et malgré les différences de vues déjà exprimées, notamment sur le périmètre de ce Grand-Paris limité aux seuls Paris et départements de petite couronne, Paris est sa banlieue salue l’initiative de Philippe Dallier et appelle à signer ce manifeste. Bien sûr, un périmètre idéal devrait doit intégrer les villes nouvelles, et une bonne partie de la grande couronne, zone de Roissy notamment. Mais pour autant, doit-on encore attendre ? Comme on attend pour prendre des décisions sur les transports, préférant encore la prospective à l’urgence. Et malgré toute la reconnaissance qu’il faut témoigner à la Conférence Métropolitaine, et à l’engagement énergique et convaincu de Pierre Mansat, qui porte aujourd’hui Paris-Métropole, il y a urgence, le calendrier s’accélère, la situation se tend, et je ne suis pas sûr que le rythme de Paris-Métropole, syndicat mixte d’études soit le plus adapté.

à suivre…

* Tous mes remerciements à Pierre Mansat pour avoir mis l’article en ligne sur son blogue.

Jean-Paul Chapon


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