MACKY SALL, SUR SON AUDITION: «C’est de la mascarade !»

Les masques sont-ils tombיs dans cette affaire, dite de blanchiment d’argent, en complicitי avec un chef d’Etat יtranger, dans laquelle l’ancien Premier ministre Macky Sall serait impliquי ? Tout porte א la croire. Du dיlit de transfert de devises, le prיsident de l’Apr a יtי entendu sur d’autres faits dont il serait mךlי : Trafic de drogue, enrichissement illicite et tentative de dיstabilisation du pouvoir. C’est ce qui /se dיgage de l’interview exclusive que Macky Sall a accordיe א nos confrטres de la tיlיvision Walf Tv. C’יtait au lendemain de son face א face avec le commissaire Diagne, de la s�retי urbaine. L’ancien Premier ministre a rיvטlי les secrets de l’interrogatoire. 24 heures Chrono vous livre l’intיgralitי de son discours.

M. Sall comment vous sentez-vous au lendemain de votre audition ?
Je remercie le Tout Puissant. Pour en revenir א mon audition, je dirai que c’יtait lא, une calomnie du ministre de l’intיrieur qui tendrait א me mךler א un problטme de blanchiment d’argent. Une accusation grave du reste puisque je pense que le rפle du ministre de l’intיrieur n’est pas d’accuser des citoyens et de porter atteinte א leur honorabilitי. S’il a des dossiers compromettants sur un citoyen, il doit les transmettre א la justice. Cela dit, j’ai rיpondu א la convocation. Lorsque je me suis prיsentי devant le commissaire Diagne, les questions, d’abord, ont tournי autour des יlections locales. Comment je comptais y aller, avec qui, compte tenu du fait que l’APR n’a pas le rיcיpissי ? Sur quels moyens, je comptais financer la campagne יlectorale de l’APR ? Alors je leur ai dit que je n’יtais pas lא pour des questions politiques. Je pense encore moins des questions יlectorales. Ils ont enchaמnי pour me dire qu’il semble que je me serais rendu rיcemment au Maroc pour y recevoir une somme d’argent au-delא de 500 000 Euros (א peu prטs 300 millions de frcs Cfa) . Ce qui est naturellement tout א fait faux et Dieu fait bien les choses puisqu’il y’a un an et demi א deux ans que j’ai pas יtי au Maroc. Mon dernier sיjour au Maroc remonte quand j’יtais encore Premier ministre, c’יtait en escale. Donc je leur ai dit que cela יtait faux, dיs l’instant que j’n’ai pas יtי au Maroc depuis deux ans, vous ne pouvez pas me dire que j’y יtais rיcemment. Surtout, que l’Etat avait les moyens de savoir si j’יtais au Maroc ou pas compte du fait que je suis surveillי aussi au pays qu’א l’יtranger. Ensuite ils m’ont demandי si je serais א Amsterdam oש l’on parle de blanchiment d’argent et que le sieur Abdoulaye Fall aurait convoyי au Sיnיgal des dizaines de millions d’euros presque 35 millions d’euros par conteneur ( prטs de 16 milliards de frcs Cfa). Est ce que je ne l’aurais pas rencontrי א Amsterdam ? Lא aussi je les ai dis que depuis 8ans au moins j’ai pas יtי au Pays –Bas et que mon dernier voyage au Pays –Bas remonte en 2001, en ce moment j’יtais א Pיtrosen. Et que naturellement je ne peux pas rencontrer quelqu’un dans un pays oש je ne me suis pas rendu. Ensuite on m’a sorti deux courriers que j’ai adressיs au prיsident Bongo pour me dire oui que vous avez יcrit ces deux courriers est ce que vous les reconnaissez ? J’ai dit oui, bien s�r ce sont mes courriers. Ils demandent si j’ai demandי de l’argent au prיsident Bongo ? Je leur ai dis que dans les termes du courrier y’a nulle part oש l’on parle de demande d’argent. J’ai sollicitי une audience auprטs du prיsident Bongo en lui indiquant que j’avais quittי le gouvernement aprטs avoir servi mon pays et servi le prיsident Abdoulaye Wade et que maintenant nous nous sommes sיparיs et que j'’ai crיי mon propre parti. Et compte tenu de son rפle en Afrique et de sa position, je souhaiterez bיnיficier et de ses conseils et de son soutien. Alors ils me disent si ce soutien est financier ? Je leur ai dit que le soutien est multiforme.
Est ce que vous avez reחu un soutien financier de la part du prיsident Bongo ?
Je n’ai jamais reחu un franc du prיsident Bongo. J’ai vu, ce matin, l’amalgame qu’ils ont voulu entretenir pour dire que le prיsident Bongo aurait dit qu’il m’a remis de l’argent mais pas pour dיstabiliser le prיsident Wade. J’ai dit que c’est archi-faux, jamais le prיsident Bongo ne m’a remis un franc. Jamais, ni directement ni par l’inetrmיdiare d’une tierce personne. Donc s’il y’a un courrier qui le dit, en tout cas moi je le refute de la maniטre la plus formelle. Je l’ai dit aux enquךteurs. Voilא donc une mascarade qui a יtי faite, sur quelles bases, je ne sais de quelles considיrations, puisque premiטrement, je n’ai pas יtי au Maroc oש on prיtend que je me serais rendu rיcemment pour recevoir 500 mille euros sans qu’ils ne me disent de qui d’ailleurs. Ensuite que j’aurais rencontrי M Abdoulaye Sall א Amsterdam, ce qui est totalement faux, puisque je ne me suis pas rendu dans ce pays. Et que troisiטmement M Sall aurait dit qu’il devait convoyer des vיhicules qui seraient immatriculיs au nom de l’ambassade du Gabon et qu’une fois que ces vיhicules arrivaient il pourrait me remettre de l’argent. Encore archi-faux puisque M Abdoulaye Sall et moi n’avons jamais יchangי sur des propos ou des considיrations financiטres, nous n’avons pas ce type de rapport. C’est un des millions de sיnיgalais qui soutiennent notre cause, comme partout ailleurs dans la diaspora alors je pense que tout compte fait j’ai senti une tentative d’intimidation de tous ceux qui nous soutiennent ou qui sont avec nous. Alors ils m’ont aussi demandי la mךme chose concernant un autre compatriote יtabli au Burkina Fasso du nom d’Arona Dia. Ils m’ont demandי s’il יtait mon bailleur de fonds, je leur ai dit que je n’ai pas de bailleur de fonds et que si j’en avais l’APR n’aurait pas יditי des cartes de membres avec des prix qui sont יchelonnיs en fonction des militants de la diaspora et des prix א 100 frcs au Sיnיgal, 1000 francs en Afrique. Et les membres de la diaspora qui ont acceptי de payer leur carte de membre א 10 euros, tout comme ceux de l’Amיrique א 10 dollars. Donc, au-delא de tout cela nous avons יditי des cartes de souscription volontaire pour que les Sיnיgalais qui veulent soutenir notre action puissent y contribuer en achetant des cartes א 100 frcs voire 500 frcs. Donc si j’avais des bailleurs de fonds, ou si j’avais ces fonds, l’APR n’aurait pas besoin de tout cela, Macky Sall non plus, de faire toutes ces dיmarches, toutes ces recherches d’argent א travers nos militants. Donc en dיfinitive, ils m’ont dit que oui il paraמt que l’Etat enquךte sur un trafic de drogue, maintenant on quitte le chef de l’Etat gabonais pour parler de trafic de drogue qui partirait de la Guinיe Bissao en passant par le Gabon et les Pays-Bas et qui concernerait des sommes vraiment faramineuses, parce qu’on parle de plus de 70 millions d’euros. Ils m’ont demandי si j’יtais au courant ? Je leur ai dit que naturellement je suis pas au courant, car vous me l’apprenez parce que moi je ne suis pas un trafiquant de drogue. Que je ne connais pas, je ne suis pas informי et c’est vous qui m’informez de cette situation. Alors donc voilא maintenant ils m’ont demandי mon passeport pour le confisquer. Je trouve que c’est extrךmement grave. D’abord ce n’est pas cela qui va empךcher א l’APR de se dיployer lors des prochaines יlections locales. Je trouve le procיdי anti-dיmocratique, et c’est regrettable pour le Sיnיgal qu’on en soit lא. Ce matin (hier), on m’a dit qu’on est en train de traquer Farba Ngom, un de mes militants et ami ainsi qu’un autre Modou Mbaye qui a יtי convoquי. On convoque comme חa tous azimuts les citoyens sur des bases lיgטres et il se trouve que c’est dיplorable pour la dיmocratie.
Vous ne vous attendiez pas א ce genre de questions face au commissaire ?
Non parce que je ne savais pas de quoi ils me parleraient ; de documents, d’יchanges de lettres oש je demandais une audience au prיsident Bongo et une deuxiטme oש je lui ai dit que j’avais reחu des informations de l’ambassade mais que j’aurai souhaitי, de vive voix, יchanger avec lui. Moi je suis un homme libre, je peux יcrire א qui je veux. Je suis un leader et je vais יcrire encore א d’autres chefs d’Etats et א d’autres citoyens du monde. Si c’est pour cela qu’on me convoque, on me convoquera encore parce que comme je l’ai dit, on nous empךche de travailler au Sיnיgal. J’ai mon cabinet et je vais aller rechercher des marchיs dans la sous rיgion, en Afrique et partout oש je pourrais le faire parce que je dois vivre avec les moyens de mon travail. Donc je continuerais א rechercher pour mon cabinet les voies et moyens de travailler et d’exister.
ְ deux mois des יlections, n’avez-vous pas peur d’ךtre trainי devant des juridictions pour d’autres accusations ?
Non, je n’ai pas peur d’ךtre traמnי, certainement je serais traמnי parce qu’aujourd’hui le pouvoir pense qu’il faut m’יliminer. L’arrestation serait la chose la plus simple א laquelle je m’attends. Je m’attends א tout avec ces gens-lא. Et je prends mes dispositions, que les gens le sachent. Ils sont prךts א tout. Par consיquent, יtant politique, je suis conscient que si on est dans un pays oש la libertי des citoyens n’est pas respectיe, oש elle peut ךtre bafouיe א tout moment, on doit s’attendre א tout.
Avez-vous peur pour votre sיcuritי ?
Naturellement, mais je prends les dispositions de citoyen que je peux prendre, pour le reste je laisse ma sיcuritי entre les mains de Dieu !