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Entre les murs

Publié le 30 janvier 2009 par Epicure

Entre les murs
Mon Dieu que ça fait du bien aujourd’hui, en 2009, de voir un film sans boulechite, sans prétention, sans artifice. De voir des acteurs (qui n’en sont pas) jouer si vrai qu’on peine à croire qu’il ne s’agit pas d’un documentaire. De voir un film qui pose les bonnes questions sans avoir nécessairement toutes les réponses.

Entre les murs, palmedoré à Cannes l’an dernier, est un film passionnant. Il raconte une année dans une classe de français d’un collège de ce que l’on suppose être un quartier plutôt défavorisé de Paris. François, le prof, adore visiblement son métier mais doit composer avec des adolescents de différentes cultures pour qui le respect de l’autorité et la soif d’apprendre ne sont pas des réflexes conditionnés.

Après les 10 premières minutes j’étouffais déjà. Comment un professeur peut-il exceller quand les élèves contestent tout ce qu’il dit, le provoquent, n’arrêtent pas de parler lorsqu’il tente de leur expliquer le pourquoi du quoi? Je me suis aussitôt replongé dans mes années au secondaire et je me disais combien on en a fait baver à nos profs pour le simple plaisir de le faire suer. Ce qu’on peut être con parfois à cet âge.

Mais ces petits monstres sont aussi des jeunes en quête d’identité et de personnalité qui tentent de faire leur place dans leur environnement. Autrement dit, c’est poche l’adolescence. C’est un aspect important du film que le réalisateur, Laurent Cantet, s’efforce de montrer. Contrairement aux feel-good movies américains du genre où les délinquants du début d’année chantent dans la rue main dans la main avec leur prof en fin d’année, Entre les murs montre des jeunes bien de leur temps, allumés, insolents et fondamentalement intelligents qui se demandent à la fin de l’année ce qu’ils ont appris au cours des neufs derniers mois. Il montre aussi un système d’éducation qui s’interroge sur ses méthodes et valeurs. Rien n’est jugé entre ces murs. On n’y montre que ce qui s’y passe. D’où docu-fiction.

Cantet a fait un travail fantastique d’improvisation dirigée avec une bande de jeunes non-acteurs qui se la jouent en plein sur la note. François Bégaudeau, auteur du scénario et du livre dont est tiré l’histoire, est plus vrai que vrai dans son propre rôle de prof. Ce jeu d’ensemble contribue largement au plaisir que l’on prend à visionner ce film qui peut paraître austère au demeurant.

À voir absolument!


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