Magazine Bourse

Obama juge « honteux » l’octroi de bonus à Wall Street

Publié le 03 février 2009 par Bernard Carlier

Obama juge « honteux » l’octroi de bonus à Wall Street 

Extrait d’article des echos.fr

« C’est le sommet de l’irresponsabilité. Et c’est honteux. » Barack Obama n’a pas mâché ses mots après la publication d’un rapport du contrôleur de l’Etat de New York qui évalue à 18,4 milliards de dollars le montant des bonus versés en 2008 à Wall Street.

(…)

« Il faut distinguer entre la compensation des dirigeants et celle des salariés », tempère Don Lindner, directeur de WorldatWork, une association de spécialistes des ressources humaines. « Pour la plupart des salariés, leur compensation salariale est divisée entre un salaire modeste et un bonus important. Leur retirer leur bonus peut revenir à leur retirer de 30 % à 40 % de leurs revenus annuels ! », souligne-t-il.

En 1985, le bonus moyen s’élevait à 13.970 dollars à Wall Street, selon l’office du contrôleur de New York, en 2008, il s’est établi à 112.020 dollars. Avec une grande disparité. Autant les dirigeants qui ont mal géré leur entreprise ne devraient rien recevoir, autant il est difficile d’imposer cela à des cadres plus modestes dont la rémunération a été construite ainsi.

Le système a été contourné

L’inflation sur les bonus est le résultat d’une loi de 1992 aux Etats-Unis qui mettait un plafond sur les déductions perceptibles par l’entreprise si elle payait son PDG plus d’un million de dollars par an. Comme toujours, le système a été contourné par l’octroi de primes et de stock-options. L’évolution avait été appréciée par les actionnaires, qui estimaient qu’un patron actionnaire agirait dans leur intérêt. « Il faut revenir aux fondamentaux et réfléchir à la façon dont on structure une rémunération, affirme Don Lindner, et accepter plus de transparence autour de la rémunération des dirigeants. »

Certaines banques ont déjà fait preuve d’originalité. Credit Suisse a utilisé 5 milliards de ses actifs les plus illiquides pour rétribuer ses managers de premier et deuxième rang. La banque a également, à l’instar d’UBS et Morgan Stanley, instauré des clauses de « clawback » qui obligent un salarié à rendre l’argent dans certaines conditions. UBS, qui a diminué de 80 % ses bonus par rapport à 2007 (à 2 milliards de dollars) après avoir reçu de l’argent public, a mis en place un système de compensation variable bloqué sur un certain nombre d’années qui peut évoluer à la hausse ou à la baisse en fonction de la performance. I

l y a fort à parier que les actionnaires américains vont revenir en force lors des assemblées générales cette année pour faire passer le « say on pay », une mesure qui leur donne le droit de voter sur les rémunérations des dirigeants.

Bonne journée


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Bernard Carlier 42 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte