Magazine Cinéma

Les grands frères

Par Rob Gordon

Les grands frèresÀ ma gauche, Seann William Scott, parangon du cinéma con depuis les American pie et l'impérissable Eh mec ! elle est où ma caisse ?. À ma droite, Paul Rudd, spécialiste des rôles de beau gosse balançant des énormités plus vulgaires que Victoria Silvstedt. Les grands frères signe la rencontre entre leurs deux styles assez complémentaires, pour une comédie sans grande prétention mais à ne pas mettre devant toutes les oreilles.
C'est dans sa première demi-heure que le film se fait le plus savoureux, enchaînant les rebondissements à la vitesse d'un cheval au galop. Alors voilà : sillonnant les campus américains à bord d'une voiture-minotaure pour promouvoir une boisson très énergisante, les deux héros sont bientôt condamnés à des travaux d'intérêt général suite à une crise de nerfs qui tourne mal. Leur mission : jouer les tuteurs auprès de deux jeunes en difficulté. L'un devra suivre tant bien que mal un binoclard solitaire qui confond la vraie vie et le jeu de rôle médiéval qui le hante, tandis que l'autre aura fort à faire avec un voyou haut comme trois pommes mais déjà dur à cuire et obsédé par les doudounes des madames. Passée cette mise en place, Les grands frères tend à patiner un peu, ce qui s'exmplique en un seul mot : frustration. On était venu goûter l'alchimie du tandem Paul Rudd - Seann William Scott, et on se retrouve avec deux moitiés de film, qui ne se recroisent que très rarement.
Le résultat de cette scission est que le spectateur est conduit malgré lui à comparer le potentiel drolatique des deux acteurs : et c'est Rudd qui l'emporte haut la main, comme on pouvait légitimement le prévoir. Même le scénario (co-écrit par Rudd, tiens) finit par prendre parti, délaissant partiellement la partie Seann William Scott pour ne plus se consacrer qu'aux vraies-fausses batailles médiévales menées par Rudd et son jeune compère. Celles-ci manquant cruellement d'humour, le film se termine sur une note un brin maussade, contrastant rigoureusement avec le début du film, aussi revigorant qu'un shoot de taurine. Que les fans des deux bonshommes se penchent néanmoins sur ce sympathique petit divertissement ; les autres passeront leur chemin sans problème.

6/10


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte