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“Le monde selon K.”, Bernard Kouchner s’explique à l’Assemblée (Intégralité)

Publié le 04 février 2009 par Izza69

Ce matin est sortie un livre dénonçant Bernard Kouchner, Ministre des affaires étrangères et européennes, de « relations discutables avec le régime Rwandais », « de conflits d’intérêts entre ses fonctions et celle de son épouse », d’être « un cosmopolite anglo saxon qui déteste son pays », « qui rêve d’effacer 50 ans de politique étrangère indépendant de la France », etc.. Pierre Péan, auteur de ce livre doit être fière des vagues que ça fait dans l’hexagone. Obligeant même, Monsieur Kouchner à se défendre devant l’Assemblée, par l’intervention de Jean Glavany député Socialiste (qui a posé sa question avec beaucoup de respect au Ministre.). Je ne m’attarderais par sur l’auteur de ce livre, qui n’est autre qu’un pseudo journaliste d’investigation, qui dénonce sans preuves (et nombres de ses livres le prouve). En tout cas, pour que chacun se fasse son opinion, je vous ai retranscris les paroles de Jean Glavany, et Bernard Kouchner, qui ont été dites cette après-midi à l’Assemblée Nationale:

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Jean Glavany (visiblement très ému):

- « Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, vous savez de quoi je veux vous parler.. Puisque pour des raisons républicaines, j’ai souhaite vous en prévenir préalablement… Un livre est paru ce matin, porte contre vous des allégations qui pourraient, si elles sont avérées, je dis bien si elles sont avérées; qui pourraient être extrêmement grave, dans la mesure où elles révèleraient une confusion GRAVE entre vos activités politiques, et d’autres activités plus privées. Je veux donc, vous interroger avec gravité, et en même temps avec sens des responsabilités, car nous devons toujours veillé ici… On entends des députés de droite élevés la voix.. Car nous devons toujours veillé ici au respect des personnes… Au respect des personnes et de leur droit, ce qui n’a pas toujours été le cas dans cette hémicycle, chacun devrait balayer devant sa porte. Car nous ne sommes pas des juges, et nous ne sommes pas, encore moins des procureurs, nous sommes des élus de la représentation nationale. Et la démocratie a des exigences, la transparence d’abord, et aussi le contrôle de l’activité du gouvernement par le parlement. Monsieur le Ministre, je pense que c’est votre intérêt, celui du gouvernement, et celui de la représentation nationale que vous puissuiez nous donner maintenant des explications.”

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Applaudissements..

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Bernard Kouchner (Gorge nouée) :

- ” Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur Glavany, merci Monsieur le Premier Ministre de me laisser répondre, et pour une fois vous me permettrez mesdames et messieurs les députés, de m’appuyer sur un texte, dont on ne peut pas omettre un mot. Monsieur Glavany, vous avez fait allusion à un livre qui met en cause mon honneur, mon intégrité, l’engagement de toute une vie, l’engagement d’un homme libre, au service de notre pays. Aujourd’hui, devant la représentation nationale je souhaite en effet répondre à vos questions et défendre mon honneur.

De quoi m’accuse-t-on sur la base d’un livre de 320 pages à charge sans aucune preuves ? De quoi m’accuse-t-on Monsieur Glavany? D’aileurs l’auteur n’a jamais chercher à me rencontrer, c’est dommage.. Un livre qui fait de moi lignes après lignes un agent de l’étranger, un mauvais français aux origines douteuses, âpre aux gains. Mais enfin qu’ai-je fait, monsieur le député, depuis 40 ans? Qu’ai-je fait au Biafra ? Qu’ai-je fait en Bosnie? Au Vietnam ? En mer de Chine? Et au Rwanda? Oui, au Rwanda. Qu’ai-je fait ? Au Kosovo, au Darfour, Qu’ai-je fait? J’ai bradé les intérêts de notre pays? J’ai servi un pays étranger? J’ai été à la solde de l’ennemi?

A entrendre certains j’aurais traffiqué des armes, j’aurais blanchi de l’argent.. Allons.. Vous le savez tous, les français savent, ce que j’ai fait. J’ai simplement et toujours, et je le saurais toujours, été aux côtés des victimes.

Avant d’avoir l’honneur d’être appelé au gouvernement par le Président de la République, et le Premire Ministre, oui j’ai travaillé. J’ai exercé comme expert pour de nombreux pays, dans des pays européens, et dans des pays africains, pour aider au développement de la santé publique, c’était ma spécialité.

Le Gabon, et bien oui, avec les gabonais, j’ai travaillé sur un beau projet de création d’un système d’assurance maladie, dans un pays où la moitié des citoyens sont indigents et n’avaient pas accès aux soins. Est-ce immoral ? Est-ce un crime? Est-ce déshonorant? Ce travail je l’ai fait pendant trois ans, en toute transparence, en toute légalité, j’ai payé mes impôts en France, les chiffres vous les connaissez, ils sont publics. Je les tiens à votre disposition, ainsi que ma déclaration de patrimoine si vous le souhaitez.

Mais je voudrais savoir un peu davantages, on me tarde de conflits d’intérêts, à aucun moment, ni au Gabon, ni ailleurs monsieurs Glavany, je me suis servis de mes fonctions ministérielles, je n’en avais pas besoin. A aucun moment, je n’ai fait de mélanges des genres, A aucun moment !

Mes actions de santé publique furent légal, légitime, transparente, et pardonnez-moi de le dire, morale.

Quant à ESTHER ESTHER.. Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière en Réseau, Ensemble. C’est moi qui l’ait fondé. Il y avait d’autres présidents avant moi. J’étais président du conseil d’administration qui prenait les décisions avec les représentants des associations, je tiens ses documents à votre disposition, y compris la réaction ce matin des associations de lutte contre le Sida. Et puis, il y avait bien sûr un conseil d’administration et un directeur, le président bénévole n’avait aucun pouvoir, sauf d’administrer ce conseil d’administration.

Monsieur Glavany, ça n’est pas vous qui m’avez accuser sans preuves, c’est ce livre, et je comprends votre réaction, je la comprends parce que j’en souffre.

Mais, vous me parler aussi de Jean-Marie Bockel, jamais je n’ai demandé son changement d’affectation. Jamais. Non mais on en parle pardon. Vous avez oublier quelque chose, je vous le rappelle, escusez-moi.

Enfin, mesdames et messieurs, J’ai fait pendant trois ans, ce travail en toute transparence et en toute légalité, je le répète. Et maintenant, permettez-moi de conclure en rappelant quelques uns des mots de ce live et quelques une des ses expressions. Tout au long de ce livre, fait d’amalgames et d’insinuations, d’allusions insidieuses, si je peux me permettre, il y a des mots, il y a un certain nombres de passages et d’expressions très précises qui ne sont pas là par hasard et qui m’accusent de « personnifié la contre-idée de la France ». C’est-à-dire l’anti-France, le cosmopolitisme. L’accusation de cosmopolitisme en des temps difficiles, mesdames et messieurs les députés ça ne vous rappelle rien ? Moi, si! Et je vais vous le dire, ça dépasse très largement ma personne.

Merci monsieur le député du ton que vous avez employé pour poser cette question grave.”

Personnellement, je trouve ce livre complètement insultant, inutile, et l’auteur devrait avoir honte. Le travail de journaliste n’est pas d’être un juge. Il n’est pas là pour “mettre sur le bûcher”, les personnes politiques dont il ne partages pas les actes, ou positions. Son travail c’est l’information. La calomnie n’est pas de l’information. Je vous conseille de lire “Les guerriers de la paix” de Bernard Kouchner, vous comprendrez l’absurdité du livre de Pierre Péan “Le monde selon K.”

XoXo, You know you love me.


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