Magazine Beaux Arts

Dormez, je le veux! (Quelque part dans un Paris 1900...)

Publié le 24 janvier 2009 par Journaldepromoscene
Samedi 17 Janvier 2009: 14h00.
Une envie, comme ça.
Sans raison particulière...
Aller flaner dans Saint-Germain-des-Prés, marcher et regarder les passants...
Un chocolat chaud ou les jardins du Luxembourg?
Ce sera le Luxembourg!
Je traverse le boulevard Saint Michel embouteillé, et choisit d'entrer par l'une des porte située sur le côté du parc.
Ca y est!
Par un petit sentier j'accède à l'allée principale, le bourdonnement de la ville est encore là mais commence à se faire plus discret.
Les gens ont arrêtés de courrir, ils ont froid mais ne se pressent plus. Il se sont emitouflés dans les manteaux et les écharpes, ont mis les mains dans les poches et regardent, respirent, sourient.
Les amoureux sont là, assis sur les bancs.
Les petites vieilles promènes leurs caniches enveloppés dans leurs manteaux écossais.
A la terrasse du café, des familles: Madame gronde le petit dernier qui a renversé son chocolat chaud sur le manteau offert à Noël et Monsieur regarde vers les arbres se désintéressant totalement de la situation.
Un petit vieux (probablement ancien sénateur) lit son journal sur une chaise prêt du bassin principal.
Des jeunes filles rient à gorges déployées en jetant un regard intéressé vers les garçons là-bas.
J'ai envie d'aller au théâtre!
Quelle heure est-il? 14h38, juste le temps!
Je sort du jardin et traverse à nouveau le boulevard Saint-Michel en manquant de me faire écraser plusieurs fois.
"Comédie Saint Michel", 15h00, Dormez, je le veux!
C'est exactement ce qu'il me faut!
Première porte: je prends mon billet.
Deusième porte: les spectateurs ont commencés à entrer et je les suits dans le grand escalier rouge en colimaçon (Tiens?! Une ancienne cave de Saint-Germain?).
Je choisit mon fauteuil vers le milieu d' une salle tout en longueur et froide au bout de laquelle est éclairée une scène qui me parait assez petite... on verra bien.
Sur le plateau: un fauteuil club rouge, une table avec ses chaises, une fausse cheminée sur lequelle est posée une pendule d'une autre ère.
Dans la salle: une musique me rappelant les après-midis au cirque quand j'étais petite.
La salle s'éteind, une voix de Monsieur Loyal nous demande d'éteindre nos "bigophones portables" et ça commence!
La scène parait soudain beaucoup plus grande.
Les premiers personnages aparaissent, deux valets, l'un propre sur lui et guindé et l'autre un peu benet avec un accent belge.
Le premier explique au second qu'il a le pouvoir d'hypnotiser son maître et lui fait faire tout le service à sa place.
Le rapport entre ces deux personnage me rappel quelque chose... j'y suis! La scène du tabac dans le Don Juan de Molière!
Ah! le maître fait son entrée.
Il a l'air d'un petit bonhomme trappu à côté de ses pompes.
Et c'est parti! le valet hypnotise le maître qui, par la situation devient tout à fait ridicule. Premiers rires dans la salle.
La mécanique Feydeau est enclanchée, des personnages plus surprenants les uns que les autres font leur apparition dans une valse incroyable! Ils nous entrainent, nous font tourner dans ce délire abracadabrantesque!
Les comédiens sont fabuleux! A chaque nouvelle entrée d'un personnage tout le public eclate de rire! Nous avions pensé bêtement qu'après le dernier arrivé ils ne pourrait pas faire mieux, mais si!
Nous allons de surprise en surprise et nous en redemandons: la soeur vieille fille, le père loufoque, le valet hypnotiseur, la fiancée ahurie....
C'est une incroyable horlogerie, la pièce et la mise en scène sont réglées comme du papier à musique.
La troupe n'a pas fait que "monter un Feydeau", elle le sert magistralement.
Une heure plus tard, à la surprise de tous, c'est finit... déjà!
J'applaudis à me faire mal au mains, on cri "bravo" dans la salle, le sourire reste collé au lèvres, il ne veut plus partir.
La salle se rallume, je suis étonnée de me retrouver dans cet endroit si peu chaleureux.
Mais la pièce est encore dans ma tête, le sourire reste, intact.
Je retrouve le boulevard Saint-Michel, le bruit de voitures, les gens qui font leurs courses.
En face, les jardins du Luxembourg...
Merci Paris pour cette journée d'une autre époque!
M.Pluvinage
Dormez, je le veux!
Par la compagnie la Skena
Mise en scène: Boris Van Overtveltd
Avec: Julien Avril, Simon Gourfink, Boris Van Overtveltd, Barbara Belletti, Emilie Jehenne et Romain Mery.
Les Mardis et Mercredis à 21h30 et les Samedis à 15h00
Comédie Saint-Michel
95 boulevard Saint-Michel (juste après l'entrée principale du Luxembourg sur le trottoir d'en face)
métro: Clunny la Sorbonne
réservation: 01 55 42 92 97

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