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Europe, NPA et LDH

Publié le 13 février 2009 par Edgar @edgarpoe
Un long papier de la Ligue des Droits de l'Homme qui souligne que des mesures honteusement répressives se mettent en place dans un cadre européen (je graisse quelques passages).

Contre l'enfermement des étrangers et la remise en cause des droits fondamentaux en France et en Europe
Appel aux rassemblements le 7 février, partout en France à l'initiative de l'UCIJ, du RESF et de Migreurop

Partout en Europe et de plus en plus souvent aux frontières de l'Europe, une logique concentrationnaire se développe pour empêcher ou freiner la circulation de ceux des migrants qui viennent chercher sur ce continent un refuge ou un avenir meilleur : les moyens pour prendre en charge ces migrants, parmi lesquels figurent de nombreuses familles avec enfants, et leur venir en aide sont diminués ou supprimés ; dans les zones d'attente, les quelques centaines de mineurs qui arrivent chaque année sont traités avec la même dureté que les adultes…

L'adoption de la « Directive de la honte » le 18 juin 2008 fait craindre que la logique d'harmonisation par le bas qui est trop souvent celle de l'Union européenne aboutisse partout à l'allongement des temps de rétention et à l'amoindrissement des possibilités de recours.

En France le ministère de l'immigration se glorifie d'avoir arraché à leur vie dans ce pays près de 30 000 étrangers pour les reconduire aux frontières de la métropole et autant aux frontières de l'Outre-mer (principalement de Mayotte et de la Guyane). Il ne cesse de construire de nouvelles « prisons pour étrangers », dont certaines prévoient l'accueil des mères de famille et de leurs enfants. De fait, les enfants sont de plus en plus nombreux à passer par l'angoisse et le traumatisme de l'enfermement.

Sous prétexte de garantir l'accès à l'asile, le Règlement européen « Dublin 2 » empêche des milliers d'exilés de demander une protection dans l'UE, multipliant les « entonnoirs » et toutes sortes de camps notamment en Grèce, en Italie, en Europe orientale et dans le nord-ouest de la France, et condamnant ces exilés à des errances sans fin.

Pire, un décret fait de la défense des étrangers un marché : Il met en cause, par un appel d'offres, l'exercice des droits fondamentaux des étrangers, en réduisant de fait les possibilités d'action des associations qui assuraient jusqu'à présent l'information et la défense des retenus dans les centres de rétention, et en remettant en cause la possibilité d'un regard d'ensemble de la société civile sur ce qui se passe à l'intérieur. Pourtant ces étrangers ont été privés du droit au séjour, arrêtés suite à un contrôle d'identité ou routier, interpellés au guichet d'une préfecture, appréhendés sur leur lieu de travail ou à leur domicile, qu'ils aient vécu un an ou quinze ans en France. Privés de liberté, séparés de leurs famille, leurs études interrompues pour les plus jeunes, ils partiront avec une valise et quelques euros en poche, séparés au mépris de toute humanité de leurs amis et relations et surtout de leurs proches qui survivront comme ils pourront…

Nous ne pouvons accepter cette logique répressive qui multiplie les atteintes aux droits que la France et l'Europe se devraient de faire respecter au nom des conventions internationales qu'elles ont ratifiées, qu'il s'agisse de la liberté d'aller et venir, du droit à la protection contre les persécutions, du droit à la vie privée et familiale, du droit à la santé ou des droit des enfants.

Nous appelons à des rassemblements et manifestations partout en France Le samedi 7 février



Bref, l'Union européenne, malgré les protestations humanistes de ses défenseurs, et l'inversion qu'ils tentent en accusant les opposants à l'Union de souverainisme et de nationalisme, n'est qu'un mécanisme aveugle, sécuritaire et mercantile.

Alors, quand je lis qu'Olivier Besancenot veut "inscrire son action dans un cadre européen", je trouve qu'il manque singulièrement de profondeur dans sa réflexion. Qu'il commence déjà à essayer de l'inscrire dans un cadre démocratique, ce serait une preuve de maturité rassurante. Jusqu'à ce jour je ne vois guère dans le NPA qu'un parti de plus, positionné sur le créneau contestataire, qui cherche, en juin prochain, à caser un maximum d'affidés. Je ne vois pas là de différence avec le comportement du PS.

Ce que Bourdieur reprochait aux partis politqiues c'est de chercher simplement à se répartir des parts de marché au sein du champ politique, défini par quelques balises comme le nombre d'élus et les scores électoraux. Le NPA s'inscrit apparemment à fond dans ce comportement pavlovien. Ca ne me déçoit pas, je n'attendais rien de la LCR, ni du NPA. Mais que personne ne s'illusionne : le NPA, à peine né, est déjà bien vieux...





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