Le thriller africain existe-t-il ?

Souhaitant (peut-être...) participer au défit de la Littérature policière sur les cinq continents, je m'intéresse en ce moment au thriller et au polar africains. Mon premier réflexe, comme tout bon blogueur qui se respecte, a été de faire une recherche sur Google. Et j'ai eu un résultat qui m'a laissé vraiment très perplexe : "Essayez avec cette orthographe : thriller américain2 premiers résultats affichés"... Même résultat sur GoNigger, le moteur de recherche noir africain.
Etrange non ? Comme si le thriller était forcément et exclusivement un élément typique de la littérature américaine...
Heureusement, il y a plus de résultats avec la recherche Google sur le polar africain, mais je fais une différence entre polar et thriller, alors... Chou blanc, ou presque. Parce que je suis tenace et bien renseigné ! J'ai activé quelques connaissances sur le Web, mais en attendant qu'ils se réveillent de la sieste, je ne voulais pas rester inactif.
Je suis donc allé sur un de mes sites préférés quand je recherche des auteurs francophones peu connus : le Bureau International de l'Edition Française, BIEF, à la page Afrique. Et là commence la collecte d'informations. J'y apprends qu'il y a régulièrement des séminaires d'éditeurs subsahariens qui se posent des questions qui, pour nous riches occidentaux, sont d'un autre âge : Comment exercer son métier d’éditeur dans le domaine de la littérature en Afrique ? Quels critères privilégier dans le choix des auteurs à publier ? Surtout, quel doit être le rôle de l’éditeur en Afrique pour promouvoir la littérature ? Il faut louvoyer entre le haut fonctionnaire qui exige de se faire publier sur le champ et une multitude de manuscrits de qualité inégale. A cela s'ajoute des structures éditoriales souvent fragiles, dans des pays ou l'économie est en devenir, pour ne pas dire instable. Quand au circuit de distribution, il est pour ainsi dire absent.
Je sens que ma quête ne s'annonce pas simple...
Il y a cependant des éditeurs qui versent volontiers dans la littérature populaire, à l'instar de Simone Edzoa, des Edition Afredit à Yaoundé, qui met à contribution tout un réseau d'associations de lecteurs qui font un véritable travail de repérage. Une filiale de Hachette en Côte d'Ivoire, NEI, s'est carrément lancée dans une collection de type Harlequin qui s'intitule Adorras et qui a d'ores et déjà édité plus de 70 titres.
Mais quid du thriller africain ? Et bien justement, Nei lance une toute nouvelle collection intitulée Enigmas qui accueillera bientôt des romans d'espionnage. Pour l'instant Le Secret des Christiantins, de Sakanoko Khioud a bien l'air d'avoir la trempe d'un thriller.
Alors bien sûr, je vais me rabattre sur Géopolar pour trouver un roman policier. Et si vous en connaissez un rayon sur le thriller africain, faites-vous connaître !