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Article de Yannick Frenette

Publié le 24 août 2007 par Poker


 

Voici un article qui reflète tout à fait ce que je pense du poker... Je remonte le post du mois de décembre car il est toujours bon de le relire.

Je ne pouvais faire mieux que cette excellente analyse...

Alors je la publie ici avec l'aimable autorisation de son auteur. Merci Yannick.

Le Poker et la Vie de Yannick Frenette

Si on prend la peine d’y réfléchir, on réalise qu’il y a de nombreux parallèles à faire entre les styles de jeux au poker et les styles de vie.

Tout le monde possède une expérience de vie qui lui est propre. Nos champs d’études, nos expériences de travail, nos relations interpersonnelles, etc. nous amènent un bagage de connaissances et une manière de penser. Et je suis convaincu que plusieurs d’entre vous ne savent pas que (1) Ce que vous avez déjà appris dans la vie pourrait vous servir au poker. Et que (2) Ce que vous apprenez au poker pourrait vous servir dans la vie.

Ce que vous avez déjà appris dans la vie devrait vous servir au poker. Dans son blogue, Palindrom dit : « Cela peut paraître étrange, mais ma découverte de cette musique a eu un impact non moindre sur mon apprentissage du poker en m’habituant à la perception de concepts abstraits. ». Si la musique aide à l’apprentissage du poker, il en est certainement de même pour d’autres domaines. Je pense aux statisticiens qui seront automatiquement portés sur l’aspect des probabilités. Ou aux psychologues qui utiliseront leur savoir pour extraire de l’information par les « tells » et la communication verbale. Qu’un joueur soit économiste, électronicien, administrateur, pêcheur, secrétaire, musicien (!), etc. il sera avantagé s’il pense à appliquer son savoir au poker. Étant programmeur de formation, j’essaie parfois d’établir des algorithmes au poker, ce qui aide à ma progression. Je me suis aussi « naturellement » dirigé vers les logiciels qui aident à l’apprentissage (PokerOffice, Wilson Software, Excel, …).

L’informatique m’a amené à travailler durant six mois pour une agence de recouvrement à Montréal. Je côtoyais à journée longue des collecteurs (ces gens qui vous appellent pour vous engueuler lorsque vous ne payez pas vos factures...). Bien cette expérience m’a fait découvrir des notions et tactiques d’agressivité, lesquelles peuvent servir tant dans la vie qu’au poker. Un débiteur finira souvent à plier devant l’agressivité répétée d’un collecteur : un joueur de poker finira souvent par « folder » la meilleur main devant l’agressivité répétée d’un autre joueur (ex : « Bet » sur le « flop », « turn » et « river »). Toujours dans le cadre de mon emploi, j’ai dû faire du dépannage au téléphone. Ça m’a non seulement appris à mieux communiquer, mais aussi à me positionner dans la tête de mon interlocuteur (ou adversaire !) et percevoir comment il réfléchit ou capte l’information. Un atout pour le poker.

J’ai finalement utilisé mes connaissances pour programmer un « robot » gagnant qui joue à ma place ; si vous désirez une copie de ce robot faites parvenir votre chèque de 29.95$ à l’ordre de... (sic! Et « sick » !). Blague à part, je pense qu’il est clair que vos expériences de vie peuvent se révéler des acquis au poker ! Et l’inverse est aussi vrai…

Ce que vous apprenez au poker devrait vous servir dans la vie.

Le poker regroupe plusieurs domaines : des mathématiques, de la psychologie, de la communication (verbale et non-verbale), de l’économie, et j’en passe. L’apprentissage du poker et des nombreux domaines qui le constituent devrait profiter à votre existence. Et j’irais même jusqu’à dire que la littérature pokerienne devrait profiter à votre culture générale.

Les joueurs de poker ont comme déformation professionnelle d’utiliser les statistiques dans leur vie en générale. Et nul doute que c’est un bon réflexe. C’est un des premiers champs de connaissances acquis au poker qui se transpose avantageusement dans la vie de tous les jours : que ce soit pour s’aider à prendre une décision, ou mieux s’illustrer une situation. Dans Inside The Poker Mind, John Feeney dit que lorsqu’il était jeune, il s’amusait parfois à faire de l’escalade sans cordage de sécurité. Étant devenu joueur de poker professionnel, il a repensé à son escalade d’un point de vue différent. Sa conclusion allait dans le sens qui suit : il établissait sont danger de chuter à ½ %. Et bien que ça semble peu, après 200 escalades, il devrait théoriquement avoir tombé… et sûrement mourir ! Ainsi, son poker l’a amené à vivre moins dangereusement. Le même genre de réflexion peut s’établir à de nombreuses situations : entre autres, les automobilistes qui négligent leur ceinture de sécurité, ainsi que ceux qui conduisent avec les facultés affaiblies… Ça me porte à croire que le poker peut sauver des vies !

Lorsqu’un joueur étudie The Book of Tells de Mike Caro, il acquiert des connaissances relatives à la « synergologie » (Science du langage non verbal) et à la psychologie. Le fameux dicton de Mike Caro « Strong means Weak & Weak means Strong » (« Fort indique Faible & Faible indique Fort ») s’observe dans plus d’un domaine. Je pense que c’est la base du principe de la « psychologie inversée ». Mon poker m’a aussi amené à lire La Synergologie de Philippe Turchet. Bien que ce que j’y ai appris soit utile à mon poker, il l’est davantage dans les relations interpersonnelles de mon quotidien. Saviez-vous que lorsque vous faites face à votre interlocuteur, celui-ci a tendance à prendre la même posture que vous lorsqu’il apprécie votre compagnie ? Et l’inverse est aussi vrai.

En apprenant ce qu’est une bonne gageure (un bon « bet ») – c'est-à-dire une mise où vous avez l’avantage – vous venez d’acquérir une notion considérable de finance. Apprendre à « gambler » seulement lorsque c’est à votre avantage, c’est investir intelligemment. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet dans Gambling Theory and Other Topics de Mason Malmuth. Dans son dernier chapitre, l’auteur démontre brillamment comment certains concepts de poker (le bluff, le semi-bluff, le self-weighting strategy, etc.) ont influencé l’Histoire par l’entremise de personnalités historiques (telles que Kennedy, Churchill, Hitler, Lincoln, Crockett, Ali…). L’auteur traite des deux guerres mondiales, du crash boursier de 1929, de la guerre civile américaine, de boxe et bien plus. Quand je disais plutôt que le poker pouvait être bénéfique à votre culture ! Un autre exemple relatif à la culture : dans Beyond Tells - Power Poker Psychology, McKenna raconte une douzaine d’histoires sur la mythologie grecque et associe les dieux (et leur histoire) à différentes catégories de joueurs.

Dans Psychology of Poker, Alan Schoonmaker catégorise les différents types d’adversaires selon leur style de jeu. Si on prend la peine d’y réfléchir, on réalise qu’il y a de nombreux parallèles à faire entre les styles de jeux au poker et les styles de vie. Est-ce que votre style de vie est plutôt agressif, passif, « tight » (serré) ou « loose » (relâché), etc. ? Est-ce que votre attitude est plutôt du type extraverti ou intraverti ? À votre travail, provoquez-vous vos augmentations salariales en les demandant ou les attendez-vous ? Êtes-vous capable de les négocier, quitte à « passer un bluff » ? Découvrir les avantages de chaque style de jeu et apprendre à « switcher » d’un style à l’autre selon l’évolution de la partie de poker est sans aucun doute un super atout pour un joueur de poker : Découvrir les avantages de chaque style de vie et apprendre à « switcher » d’un style à l’autre selon comment se présente la game de la vie est sans aucun doute un des meilleurs atouts que l’humain peut posséder. S’adapter - à son avantage - à chaque situation.

Dans Poker & Life, David Sklansky met en perspective le poker et la justice. Il démontre à quel point la justice est absurde à divers égards (parions que vous le saviez déjà !) : il mentionne plusieurs points dont on ne tient pas compte lors d’un verdict, tel que les probabilités de se « faire prendre ». Ensuite, il met en relation le poker et la spiritualité. Bien que l’exemple qui suit ne soit pas le plus génial, je l’ai choisi parce qu’il m’a fait sourire : « Si 100 religions prônent 100 théories différentes, bien au mieux il y en a 99 qui ont tort. Autrement, les 100 ont tort. ». La toute dernière histoire du livre est tout simplement géniale. Elle m’a carrément remis en question face à la possibilité d’une existence post-mortem, dans le sens qu’elle a confondu le sceptique que j’étais… (Quelqu’un se souvient du Capitaine Bonhomme ?).

Et il existe quelques livres qui mettent le poker en relation avec leur sujet principal du début à la fin. J’en ai vu quelques-uns qui traitaient d’entreprenariat, de droit, de philosophie et de stratégies de guerre.

J’espère que cet article vous a diverti et fut un peu instructif. Certains lecteurs ont sûrement réalisé que leurs expériences de vie (études, emplois, relations interpersonnelles…) pouvaient constituer des acquis au poker. D’autres lecteurs ont peut-être découvert que l’inverse était aussi vrai, c'est-à-dire que l’apprentissage du poker pouvait engendrer de nouvelles compétences et connaissances bénéfiques à leur existence. Je vous quitte sur cette simple question : Est-ce que le Poker n’est rien de plus qu’un jeu de cartes ?

Bon Poker,

yaffy


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