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Réflexions de Patricia Laranco.

Par Ananda
Je ne sais si l'esprit est réellement indépendant du corps.
Ce que je sais, en revanche, c'est que la conscience implique une prise de distance, de recul, une sorte d'éloignement. Qu'elle suppose que l'on dépasse l'état d'immersion dans le ressenti brut, et dans ce qu'il implique de connaîssance immédiate, dense, directe, de plénitude dans la connaissance.
Et la conscience finit par s'enfermer dans sa propre logique.
Elle finit par devenir une entité dotée d'une forme d'autonomie.
Losque la conscience s'éveille, c'est avec un douloureux sentiment de manque.
Le monde lui est opaque car, en quelque sorte, elle en a "divorcé".
En général il n'y a rien de moins intéressant que ceux qui veulent "jouer les intéressants".
Tu ne me connais pas.
Je ne te connais pas.
Car l'être est abyssal.
Nous sommes tous des icebergs aux parties émergées.
Parfois, du coup, me saisit l'angoisse profonde de l'immonde superficialité que je montre, que j'exhibe. Du simulacre de visage que j'offre au monde.
Mon visage m'échappe en son ubiquité.
Je suis toujours posée à côté de moi-même.
C'est peut-être pour ça que je n'aime pas qu'on me regarde. Lorsque l'on me regarde, la gêne m'envahit. Une gêne que je ne peux maîtriser, qui me submerge.
Je suis comme les particules quantiques : trop mobile. A peine m'a-t-on regardée que l'on me perd.
Mes ailleurs battent la campagne, insaisissables.
Apprendre à vivre avec soi-même.
N'est-ce pas l'exercice le plus dur ?
Cela rassure toujours les gens : de s'imaginer nous connaître.
On me dit "c'est très important". Mais moi, je n'y crois qu'à demi.
Qu'est-il d'important en regard de notre manque d'importance ?
En regard de la briéveté déconcertante de nos vies mêmes ?


P.Laranco

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