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Guadeloupe : colère et indignation

Publié le 19 février 2009 par Adadala

La grève générale a commencé il y a près d'un mois en Guadeloupe. Las d'être toujours à la traîne des réformes, las d'être considérés comme des citoyens de second ordre, las de ne jamais voir l'ascenseur social leur revenir, las de vivre sur les décombres d'une mentalité coloniale raciste, les Guadeloupéens ont fait savoir à Paris, capitale de la Métropole, à des milliers de km et quelques fuseaux horaires, leur mécontentement, leur exténuation : travailler plus pour gagner moins. A salaire égal ou moindre avec ceux de la métropole, les tarifs pour les produits de base et/ou de première nécessité sont multipliés par 2, 3 ou 4.
Cela a commencé dans le pacifisme et le renoncement. La grève générale, comme en 36, comme dans le rêve de nos anciens qui ont obtenu, de haute lutte, tant d'avancées sociales. Des milliers de travailleurs d'abord, au risque de perdre leur emploi, toutes leurs ressources, se sont mis en grève. Bientôt l'île entière. Il fallait tenir. Ici, le JT de 20h00 a commencé à évoquer les touristes coincés dans leurs hotels. Puis il s'est intéressé aux locaux.
Qu'a fait ou que n'a pas fait le gouvernement Sarkozy ? Ce gouvernement déjà plus ou moins en place fin 2005, sauf que le Président était alors Ministre de l'Intérieur. A-t-il pratiqué la politique de l'apaisement ? A-t-il entamé le dialogue ? Pris les mesures nécessaires ?
Il a joué la montre. Tout d'abord en faisant l'autruche. Confère "le Président face à la crise" le 5 février à la télé qui ne prononcera pas une fois le mot "Guadeloupe" de toute la soirée. Un Secrétaire d'Etat à la dérive qui n'a fait qu'aller et venir, multiplier les consultations, tout cela pour être mis sous la tutelle de médiateurs,dont on se demande encore quand ils vont commencer à médiatiser, pendant que l'île s'enflamme.
Pourquoi jouer la montre contre l'apaisement ? Attendre qu'il y ait un mort pour reprendre les choses en main, avec poigne et force policiers. Attendre qu'un homme perde la vie pour dénoncer la violence des grévistes, activistes et autres racailles cagoulées. Cela ne vous rappelle rien ?
Décidément, Monsieur Sarkozy n'aura rien appris. Novembre 2005 / Février 2009. Et trois ans plus tard aucune alarme ne s'est allumée. Pendant ce temps, Monsieur Jégo, qui ne sais plus quoi faire de lui-même, fait le tour des plateaux télé pour défendre son "action". Ce serait drôle si ce n'était si triste. Pendant ce temps, Madame Alliot-Marie, ministre de l'Ordre, monte au créneau pour défendre l'"action" du gouvernement quand la question reste désespérément sociale.
Janvier 2009, à quelques milliers de km de la Guadeloupe et de la France, des morts. Une population affamée, manipulée, soulevée, à qui l'ont a tiré dessus à balles réelles, parfois dans le dos. C'était Madagascar, quelques jours plus tôt. Et là non plus, pas le moindre petit lampion ne s'est allumé dans l'esprit de Monsieur Sarkozy, qui recevra comme prévu les élus d'Outre-Mer à l'Elysée. L'attente, toujours l'attente. Tic tac...Mes Petites Fables

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