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Nouveau Carnac

Publié le 19 février 2009 par [email protected]

[Parution in Journal du Jeune Praticien n°343 du 16 juin 1995]

Si l’effet pervers constitue le boomerang classique, la situation symétrique se rencontre aussi, résumée par le dicton « À quelque chose malheur est bon ». Science et Vie (n°926) en donne une illustration archéologique, avec l’histoire des menhirs de Monteneuf (Morbihan). Étudié surtout depuis 1989, ce site mégalithique s’est révélé l’un des plus importants d’Europe, et des plus « parlants » pour les préhistoriens sur les techniques des carriers du néolithique. Paradoxalement, ces menhirs doivent leur conservation exceptionnelle (protection contre les intempéries et les dégradations des hommes) au fait que l’église médiévale, s’appuyant sur un Concile de Nantes (648-655), ait entrepris « la destruction systématique de toutes les pierres druidiques engendrées par les cultes païens » ! Pour être oubliés, ces mégalithes furent donc consciencieusement brisés en deux ou trois morceaux, renversés puis enterrés, ce qui représenta une tâche colossale occupant sans doute des centaines d’hommes durant des années, vers le dixième siècle. Mais en s’acharnant ainsi contre ces menhirs, l’Église contribua malgré elle à leur sauvegarde, comme l’explique l’archéologue Yannick Lecerf : « contrairement à d’autres sites mégalithiques n’ayant pas subi le même sort, les menhirs de Monteneuf ont été protégés des dégâts causés par le tourisme ou par les anciens archéologues. » Bref, un adversaire peut s’avérer le meilleur soutien !

Menhirs

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