Mi-décembre, dans notre article intitulé "la mort au temps du choléra", nous dénoncions un vieux dictateur grabataire et dangereux. Deux mois après, nous dénonçons encore Robert Mugabe.
Le président du Zimbabwe qui, après des mois de pression nationale et internationale, a finalement accepté un compromis politique avec l'opposition dirigée par Morgan Tsvangirai continue de regarder son peuple mourir avec un sourire sadique.
Ce vieux cinglé vient en effet de décider d'organiser une fête orgiaque pour son 85e anniversaire. Homard, caviar, Champagne, Robert veut s'éclater la panse sous le regard affamé et maladif d'une population qui lors de l'indépendance du pays en 1980 le prenait pour un héros.
Et ce n'est pas tout. L'ancien chef de guérilla ne crapahute plus sur les rives du fleuve Zambèze. En s'enamourant de sa secrétaire, il a découvert les douces joies du luxe et de la luxure. Dorénavant, il achète des sacs Gucci, voyage en Asie et fait l'acquisition de villas de millionnaires.
Vous nous direz que c'est le principe de la république bananière et vous aurez raison. Mais l'Afrique en a marre. L'Afrique en a marre, car comme le dit Benoit XVI, "éradiquer la pauvreté et la faim est loin d'être irréaliste". Pour cela, il faut des bons dirigeants.
Quand Bob Marley chantait Zimbabwe, il avait cet espoir que la liberté d'un peuple lui apporterait le bonheur. Mais ce peuple n'est toujours pas libre. Pire, il est devenu pauvre.
La liberté tombe du ciel. Mais quand nous ouvrons les bras pour la rattraper regardons là-haut et prenons bien conscience d'où elle tombe. Seul l'amour conduit à la liberté. L'amour de l'autre, l'amour de Dieu à travers l'autre.
Robert Mugabe s'aime et oublie son peuple. A partir de cet exemple atroce et à quelques jours du Carême, rappelons-nous de ne jamais oublier ceux qui nous entourent.
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