Magazine

Vieillir en prison

Publié le 22 février 2009 par Zappeuse

J’ai attrapé l’info ce midi, lors de l’émission L’effet papillon, sur Canal+. L’affaire se déroule au Japon, un des pays où la proportion de personnes âgées est la plus élevée au monde. Des papys et mamies qui atteignent des âges avancés, parce-que l’archipel détient aussi le record de l’espérance de vie la plus longue. L’octogénaire est banal, nombreux, et … fauché. Plongé dans une solitude sordide par une société de plus en plus individualiste, dans un pays où les retraites sont ridicules et les maisons du même nom quasi-inexistantes, nos papys et mamies, aux abois, deviennent délinquants, voire criminels, à tel point qu’on s’en méfie comme d’affreux loubards.
Deux scénarios, l’un d’une fort triste banalité, l’autre plus original mais encore plus effrayant. Scénario 1 : le vol à l’étalage. Mamie planque deux trois babioles dans son cabas, en douce, et paie le reste des courses de manière tout à fait normale. Ni vu ni connu ? pas si sûr. De jeunes vigiles sont recrutés précisément pour choper mémé la main dans le sac. Et dans ce sac on trouve des produits alimentaires basiques, peu onéreux. Mais c’est toujours ça d’économisé.
Scénario 2 : on passe de la petite délinquance au crime. Coups de couteaux (parfois mortels), agressions en pleine rue, toujours devant témoin. Le but n’est pas de dépouiller les victimes choisies au hasard, mais de se faire prendre par la police afin d’atterrir en prison, si possible jusqu’à la fin de ses jours. Cette criminalité-là augmente tellement qu’une prison spéciale pour les plus de 65 ans a été construite. Une sorte de maison de retraite où le gîte, le couvert et quelques loisirs permettent aux anciens de trouver un peu de calme et surtout d’avoir un toit sur la tête sans avoir à se demander comment payer. Mais tous les papys délinquants n’y ont pas droit, faute de place, et beaucoup se retrouvent dans des prisons ordinaires. Le rôle des avocats qui défendent ces délinquants d’un autre âge (au sens propre du terme) est profondément bouleversé, puisque leurs clients leur demandent de plaider coupable et de suffisamment charger la mule pour qu’ils récoltent perpète. Une petite dame était ainsi désespérée de n’avoir pris que quatre ans.

éé

éé


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Zappeuse 1046 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte