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Vis ma vie de psychologue au chômage

Publié le 23 février 2009 par Alexa1235

6 mois. Ca fait maintenant 6 mois que je suis à la recherche d'un emploi, en demande d'un travail, au chômage quoi. 6 mois et je pense aujourd'hui que ça a assez duré.

Diplômée fin Septembre ( note pour plus tard : penser à aller récupérer mon diplôme à la feuck ), je savais que j'allais passer un certain temps à chercher du boulot. A la dernière réunion, les profs nous ont dit " je vous conseille de ne pas vous installer en libéral tout de suite". En même temps; à leur âge, ils ont pas du fréquenter le marché du travail depuis un moment pour donner ce genre de conseils pourris. Une fois la joie d'être enfin devenue "psychologue", le soulagement d'avoir terminé les études, une ou deux petites semaines de repos ; j'ai eu un premier rendez-vous à l'ANPE.

Rendez-vous durant lequel j'ai du expliquer ma formation à la conseillère et aussi lui dire la différence entre psychiatre et psychologue ( et psychothérapeute ). Lorsqu'elle n'a pas trouvé " psychologue" dans son énorme manuel, j'ai compris que ça allait être difficile. En Octobre, elle m'a donc dit de chercher un poste de mon côté et de reprendre rendez-vous début 2009 pour faire le point. Cherché j'ai. Une cinquantaine de Cvs envoyés. Une quinzaine de lettre de refus. De la frustation à la pelle.

Début Décembre j'en avais déja marre. Ne touchant pas les Assedic, l'ANPE me laisse tranquille, mais je dois donc aller voir du côté de mes économies pour survivre ( et j'ai un super chéri qui m'héberge à l'oeil ). On est déja fin Février alors j'ai appelé ce matin pour avoir un nouveau rendez-vous ANPE histoire de faire le point et de demander des renseignements pour l'installation en libéral. La dame au bout du fil m'a gentiment dit que mon prochain rendez-vous était prévu pour le 26 Mai 2009 et qu'il m'étais impossible d'en avoir un autre avant. Son conseil ? Me pointer à mon ANPE et essayer de choper un conseiller entre deux rendez-vous génial non ?

Non seulement l'ANPE ou plutôt le pôle Emploi ne t'aide pas dans tes recherches mais en plus ils exigent que tu appelles un numéro surtaxé tous les mois pour mettre ta situation à jour alors qu'ils sont même pas foutus de ne donner un rendez-vous tous les 6 mois.

Finalement, je vais devoir apprendre à faire une étude de marché toute seule ; demain je passerai la journée sur une chaise à me faire refouler par des conseillers mal aimables qui n'auront aucun créneau à m'accorder ; je vais devoir me prostituer pour partir en vacances et mettre toutes mes économies dans un cabinet  qui ne sera probablement pas rentable.

En désespoir de cause, j'ai postulé chez Acadomia pour enseigner l'histoire-géo à des jeunes à mèches qui me diront que je comprend rien parce que je suis trop vieille.

Pour vous suicider, tapez 1.


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LES COMMENTAIRES (7)

Par Hubu Roi
posté le 03 juillet à 20:12
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Bon j espere que tu as trouvé enfin job, depuis le temps.Sinon je te conseil de postuler directement à pole emploi, la psycho qui m'a reçu ( section demandeurs d emploi penibles, qui se laisse pas faire ) se borne à repeter ce qu elle doit repeter en guise d aide au demandeur que je suis...Donc si elle pouvait gigler , tu pourrais avoir un poste...;-) pour le suicide chez pole emploi ce n est pas que chez les agents, cjez les demandeurs aussi helas , tapez touche 2 pour le suicide avec l aval de votre psy clinicien pole emploi...snifff !

Par Enzo
posté le 16 mai à 23:27
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Je connais au moins 5 ou 7 psychologues qui ne trouvent rien depuis de 1 ans ou plus. Il ne faut pas chercher loin ! Il n'y a pas de **travail ! pas des remboursements ! Le privé ne peut pas embauché tout le monde. Regardes les orthophonistes et les kines ! Il sont 80% en libéral ! L'Etat préfère les médicaments et le suicide. En plus ANPE ne sait pas qu'est-ce que c'est ?

Par Kinthia
posté le 26 décembre à 23:34
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Etes-vous toujours dans la même situation ? La situation est bien triste... J'ai postulé depuis 7 mois pour décrocher un poste de psy dans les maisons de retraite, où je pensais que le secteur était plus en poupe, mais que des refus, pas même un entretien ni un appel ! "Ma" conseillère m'a dit qu'elle n'avait jamais vu une psy pointer au Pôle emploi. le seul conseil qui m'a été donné ? "Faites des candidatures spontanées!". Après 7 mois de galère, je pense reprendre la fac pour une formation complémentaire... Ca me fera passer le temps que d'attendre chez moi à tourner en rond et à me morfondre... Je finis par me dire que les études de psy sont plus pour un enrichissement personnel qu'un enrichissement professionnel !

Par une ex-psy
posté le 19 décembre à 15:45
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Bonjour,

Comme vous le découvrez, l'insertion professionnelle des psychologues est catastrophique. Mais ça n'est pas le pire. Certes, beaucoup de psychologues sont au chômage, accumulent des emplois précaires à temps partiel et sous-payés, s'endettent en exerçant en libéral (la fausse bonne solution, en réalité très dangereuse) et vivent du rsa. Mais certains travaillent et paient un lourd tribut pour ce "privilège" : la déontologie. Ils travaillent sous les ordres de commanditaires au mieux incompétents (prescription médicale) au pire mal intentionnés (isoler les victimes de plans sociaux pour éviter une réaction collective), ces derniers étant évidemment bien mieux payés. Je le sais d'expérience, j'ai testé les deux. L'indépendance du psychologue est un leurre, dans le public comme dans le privé. En cette matière, le paradis appartient aux simples d'esprit : les psychologues qui souscrivent à ces pratiques déviantes en toute ignorance et en toute bonne conscience. Personnellement, après de longues années de bons et loyaux services, à m'épuiser à défendre la profession et surtout mes consultants contre soit des barrières érigées contre ma pratique (intrusions pendant les entretiens, réquisitions impromptues de mon bureau, non-transmission des demandes de consultations...), soit des exigences perverses de mes employeurs (menaces de licenciement pour refus de soumission à la prescription médicale et de transmission de rapports détaillés sur le contenu des entretiens, glissements de rôle...), j'ai fini par renoncer à exercer cette profession. Et je m'en porte beaucoup mieux ! Je ne suis pas un cas isolé. J'ai été membre active d'une association de psychologues et nous rencontrions tous ces difficultés, à différents degrés. Le meilleur conseil que j'aurais à vous donner, c'est de vous renseigner sur d'autres emplois. Je sais que c'est dur à entendre, peut-être faut-il avoir été confronté à plusieurs années de galère pour être capable d'une telle remise en cause, mais il n'est jamais trop tard pour devenir lucide et faire les bons choix. Quoi qu'il en soit, vos années d'études ne seront jamais perdues, ce n'est pas parce qu'on n'en fait pas sa source de revenus que le savoir est inutile.

Par Naturezza
posté le 02 avril à 00:02
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Bon, pour être plus constructif et moins cynique, je te dirais de ne pas te décourager. J'ai vécu exactement la même chose que toi en 2003, date d'obtention de mon diplôme. Après Un an de galère à côtoyer des membres-qui-se-prennent-au-sérieux et d'autre membres moins-sérieux-et-encore-moins-sympas de l'Anpe, des Assedic, de l'Apec, à utiliser mes euros pour me déplacer et participer à des stages plus ou moins bidons sur la construction de CV, l'entretien d'embauche, la candidature spontanée, j'ai fini par trouver un poste loin, trèèèèèèèès loin dans l'Univers.

J'ai appris plus tard que c'est un poste dont personne ne voulait.

Mais j'en voulais et j'ai payé mes actes pour devenir Psychologue Clinicien.

Cette aventure a détruit mon ménage, ma confiance en moi et j'ai dû refaire entièrement ma vie.

Aujourd'hui, après plusieurs postes (une fois que tu as le pied à l'étrier, ça devient un peu plus simple...j'ai dit "un peu"), une psychanalyse, je suis psychologue clinicien, titulaire de la fonction publique hospitalière, mais à quel prix. Je t'avoue que je repense souvent à cette période où les profs ne m'ont pas dit ce que j'affronterais après la fac et au début de ma vie de jeune professionnel. Courage à toi. Si tu veux me joindre par mail, n'hésite pas. N'abandonne pas et poursuis ton rêve. Des gens ont besoin de toi.

Par luz
posté le 27 mars à 15:18
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Je partage ton désarroi... Je suis psychologue depuis septembre 2007 et après un remplacement de 6 mois en IME (dèjà bien non?) plus rien! Le vide, le néant, le trou... Je suis en train de l'expérimenter à fond! Ma colère me lâche petit à petit amenant une sorte de résignation pathétique... Contrainte à chercher un petit boulot pour survivre après la phase du combattant qui cherche, envoie, poste, appelle, fait marcher son réseau... Bac+5 et j'ai encore du mal à me résigner à faire femme de ménage... Secrétaire, je n'ai pas l'expérience, pas non plus pour travailler en crèche, et serveuse est aussi compliquée... En libéral, j'y pense mais encore faut il pouvoir payer les charges et le loyer d'un cabinet! Je suis en plein doute et je n'ai qu'une envie partir loin de tout ça... Aller au fin fond de l'Afrique, loin de toute cette société qui me dégoûte! Sur ces notes positives, ça m'a fait du bien d'écrire... et de sortir pour un temps de cet isolement!

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