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Le scénario de film pour les nuls

Publié le 28 août 2007 par Frednetick

Vous savez que mon érudition ne connait aucune limite, de même que ma modestie et  mon sens du collectif. C’est cette dernière qualité qui vous intéresse au premier chef puisque je m’en vais gracieusement vous offrir de quoi devenir riche.

Car un scénario à succés c’est de l’or en barre, du pétrole en baril, du safran par sac de 50kg.

Nous retiendrons les hypothèses suivantes:

  1. Vous voulez un blockbuster
  2. Vous voulez une mégastar comme appealing product
  3. Vous voulez au moins 200 millions de $ de recettes US (c’est presque comme un blockbuster mais c’est le versant économique)
  4. Vous ne reculez devant aucune audace scénaristique

Ces préliminaires posés, voilà la recette.

Tout d’abord le Héros.

Il est nécessairement beau comme un dieu grec, doté d’un humour subtil mais sait aussi placer quelques galéjades graveleuses de façon opportune pour faire succomber toute resprésentante du sexe féminin qui passerait à moins de 10m. A moins que vous ne souhaitiez lui donner les traits de Nicolas Sarkozy (je ne garantis pas le succès hors du territoire), il sera athlétique, la démarche souple et le poil soyeux. Aussi à l’aise avec un walterPPK qu’avec des cartes, il sirote un cocktail subtil et original1 en jetant des regards de braise.

La voiture du héros, objet transitionnel incontournable.

Véritable prolongement du pénis du héros, la voiture est puissante, véloce, sportive et racée. Le héros la conduit au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité et avec le dédain le plus franc pour les règlementations anti-vitesse brimant la fougue du pilote qui sommeille au plus profond de notre héros. Bien qu’elle coûte le prix d’un appartement au coeur de Londres, elle est discrète. Evitez à comme la peste les BMW ou Mercedes, elles font terriblement nouveau riche. A moins bien sûr que vous n’ayez choisi Nicolas Sarkozy comme héros, dans ce cas là vous pouvez rajouter des jantes alu et une sono de 3.000 watts.

La femme, la gentille

Elle est belle mais revêche et met une ardeur peu commune à résister le temps d’une scène au héros alors que celui-ci sue des phéromones à pleins bouillons. Son corps est bien fait mais sa tête ne l’est pas moins. Evitez les habits Prada, Versace et consorts avec le même soin que vous mettrez à éviter le fisc une fois que vous serrez devenus riches. Encore une fois, c’est nouveau riche, et encore une fois l’exception est possible si vous avez choisi NS comme héros.

La femme, la méchante.

Elle irradie de beauté et transpire le sexe aussi sûrement qu’elle met la plus rigoriste application à tenter de tuer notre héros. Elle finit en bouillie, découpée par les palles d’un rotor ou écrabouillée par un tank russe de seconde main dont les freins lâchent malheureusement au moment où elle allait tuer le héros.

Le méchant ou vilain.

Très communément il est très très moche, défiguré par un jet d’acide ou par le héros des années auparavant. Avec un peu de chance lui et le héros furent amis mais la capacité du héros à se taper toutes les meufs le fait fondre les synapses, le trop plein de testostérone probablement. Extrêmement intelligent, du genre psychopathe tendance meutre de masse, il est pourtant dépourvu du plus essentiel bon sens lorsqu’il tient le héros en joue. Il commence alors à raconter sa vie, son enfance dans un corron, les brimades de ses petits camarades (qu’il conserve dans du formol pour se remémorer sans cesse cette époque maudite, histoire de maintenir son amour de l’humanité intact). Il est soviétique, kurde ou musulman, terroriste mais assez malin pour ne pas le mettre sur son passeport. Il porte des costumes zenga ou Dior s’il est ne représentation, un costume militaire JP Gaultier s’il faut vraiement.

L’histoire.

N’hésitez jamais à faire dans le spectaculaire. les critiques des cahiers du cinéma vous en tiendront peut être rigueur mais cela passera largement au dessus de votre tête lorsque vous serez allongé sur les bords d’une piscine tropézienne, massé par une horde de bimbos siliconnées shootées au Dom Pérignon. De l’action donc, du lourd, de l’explosion (toutes les 12 minutes), des jeux de mots (toutes les 4 min 30), de l’amour (en trois prises pour chacune des héros girls), des poursuites en voitures (au moins deux mais attention interdiction absolue de niquer une caisse de collection, je vous l’interdis) voir en sous marin si vous ne craignez pas que Télérama rejoigne les cahiers du cinéma dans la curée.

Je vous donne une trame, comme je suis gentil: Le héros est triste, son ami est mort en le sauvant (scène d’ouverture). C’est alors que son pays à désespéremment besoin de lui, un fou furieux tentant de détruire la civilisation occidentale (version le méchant est un musulman) avec un couteau rouillé et uen arme de destrcution massive idéalement placée en orbite par les russes avant que la déliquescence du communisme ne décuple les appétits consuméristes. Après avoir niqué la méchante, la gentille puis à nouveau la méchante avant de la tuer, empalée sur le couteau rouillé du méchant et victime d’une septicémie foudroyante qui la fait baver partout, le héros se retrouve face à face avec le méchant, le dos à une falaise ou au mont Rushmore si vous voulez glisser quelques références cinématyographiques à même de ramener vers vous les critiques de Première.

Au moment de pousser le gentil, le méchant trébuche connement sur la canette de coca light (pour vous assurer d’être diffusé aux EU, avec du vrai coca, trop riche en sucre, c’est plus coton) et va s’étaler 156 m plus bas après avoir sorti une dernière blague et poussé un cri à vous arracher les entrailles par les oreilles. Le héros remet alors sa mèche, et s’en va niquer la gentille après avoir pris la peine de balancer une dernière pique à destination du méchant que la caméra nous montre aplati comme un nan au fromage.

Attention il exsite aussi une variante sey qui vous permet de montrer pour de vrai les ébats amoureux du héros, monstrueusement membré et inépuisable. C’est du cinéma d’auteur blockbuster, mélange plutôt espiègle des Transformers et de Romance de Catherine Breillat. Aux critiques de Picsou magaezine qui conseilleront d’éviter votre film, balancez mesquin “vous ne comprenez rien à l’art”, vous deviendrez un cinéaste culte.

Voilà. Bien sûr comme toute peine mérite salaire, je prendrai 10% ou le numéro de téléphone de Jessica Alba.

A bientôt pour d’autres conseils plein de bon sens pour devenir multi-millionnaire.

  1. type vermicelle/bourbon, au shaker et pas à la cuillère, à moins que ce ne soit le contraire [Retour]

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