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Cinq filles avec la même robe à Premier Acte

Publié le 26 février 2009 par Epicure

On ne s’en sort pas. Après le chick-flick (film de filles) et la chick-lit (littérature de filles), voici maintenant le chick-theater (théâtre de filles)! En fait, presque. Presque, parce qu’habituellement le chick amène une connotation péjorative au terme qu’il précède, ce qui n’est pas le cas avec la pièce Cinq filles avec la même robe à laquelle j’ai assistée mardi soir.

À première vue le cliché semble gros comme un gâteau de noce; pendant une réception de mariage, cinq demoiselles d’honneur habillées comme des cocos de Pâques, trouvent refuge dans la chambre de l’une d’entre elles pour déblatérer sur la mariée qu’elles n’apprécient pas tellement… Ça pourrait tomber dans la comédie romantique bon chic beau genre, sauf qu’il s’agit d’un texte écrit par Alan Ball, LE Alan Ball scénariste de American Beauty et, je dirais presque “surtout” de Six Feet Under.

Ça se passe dans une petite ville américaine banale, lors du beau gros mariage de la trop belle, trop riche, trop parfaite Tracy qu’on ne verra jamais, mais qui suscite les passions chez ces cinq filles qu’elle a choisi d’affubler d’un ridicule kit lilas délicieusement kitsch. Dans cette chambre on retrouve sa soeur cadette légèrement rebelle reléguée au second rang depuis toujours, la cousine « chrétienne » qui ne jure que par la Bible, la tombeuse d’hommes qui ne veut pas s’attacher, la copine mal mariée qui ne s’est jamais remise de son “kik” du High School et enfin, la soeur du marié, une lesbienne pleinement assumée.

De quoi peuvent bien parler ces cinq filles? Du grand amour (naturellement!) qu’on cherche ou celui qu’on trouve, de ses convictions, ses choix, des rêves qu’on avait et de ceux qu’on n’a plus, des regrets de la trentaine, des espoirs de la vingtaine, du passé, du futur et de cette foutue réception à laquelle aucune n’a vraiment envie d’assister. Des dialogues acidulés qui font souvent sourire, rire à l’occasion, ou causent même parfois un certain malaise. Les cinq comédiennes de la troupe Les Écornifleuses sont magnifiques, c’est clair que chacune s’est appropriée son personnage avec plaisir. Pas de second violon, à tour de rôle elles prennent le devant de la scène et ont leur lot de répliques savoureuses.

J’ai passé une bonne soirée, un texte bien joué (et bien traduit) par un auteur dont le travail me plaît. C’est à l’affiche jusqu’au 14 mars.


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