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5 Avril 2005 : Saul Bellow

Par Woland

5 avril 2005, Brookline, Massachussets : décès de Saul Bellow, essayiste, nouvelliste & romancier, Prix Nobel de Littérature 1976.

Fils d'immigrés russes d'origine juive et parfaitement orthodoxes, il était né le 10 juillet 1915, à Lachine, au Québec.

Neuf ans plus tard, son père, qui faisait vivre sa famille en faisant de la contrebande d'alcool, emmena toute la famille vivre à Chicago mais Bellow n'oublia jamais tout à fait ses racines canadiennes.

Il fit une belle carrière universitaire en tant que professeur de sociologie mais durant son engagement dans la marine marchande américaine, en 1944/1945, il s'attela à la rédaction de son premier roman : "The Dangling Man" (= "L'Homme en suspens.")

Le héros y annonce tant d'autres héros de Bellow, fondamentalement incapables de trouver une finalité à leur existence s'ils renoncent à la souffrance qui est la leur. "The Dangling Man" est d'ailleurs fortement influencé par Dostoievski.

Mais ce sont "Les Aventure d'Augie March", écrit à Paris où Bellow bénéficiait d'une Bourse Guggenheim, qui va révéler définitivement l'écrivain en 1953.

Fourmillant de personnages soumis au sexe ou à l'argent, parfois aux deux, le roman a quelque chose d'épique et célèbre la civilisation urbaine à laquelle le personnage principal, le très introverti Augie March, cherche avec constance à s'intégrer.

Dix ans plus tard à peu près, en 1964, autre grand roman de Bellow - en tous cas l'un de ses plus connus dans notre pays : "Herzog" dont le héros passe son temps à écrire à un nombre incroyable de personnes, célèbres ou pas, mortes ou encore en vie, leur racontant son existence mais surtout cherchant à débattre avec eux des grands problèmes qui le troublent.

On citera encore, en 2000, "Ravelstein", livre dédié à un proche de Bellow qui était homosexuel et mourut des suites du SIDA.

Bellow, qui était proche des trotskystes à ses débuts, a aussi conté son désenchantement face à la gauche américaine, dans un roman paru en 1970, "Mr Slammer's Planet", et qui moque férocement les étudiants en rébellion, les Black Panthers et les revendications gauchisantes.

Lucide, Saul Bellow déclarait, un peu avant sa mort : "De nos jours, dans ce pays, il y a des questions qui sont devenues taboues et qu'on ne peut plus aborder. C'est dommage et c'est dangereux."

Un auteur à ne pas négliger. ;o)

  

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