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Citizens’views #19: “Il faut aussi arrêter de parler de “cibles” mais préférer le terme de “public”. ça veut dire beaucoup de choses” Caroline Couty, directrice de INTZ

Publié le 01 mars 2009 par Lilzeon

  • Citoyenne ! Tu es qui et tu fais quoi online ?

Citoyenne. Le mot est suffisamment important pour que je commence par m’arrêter là-dessus si tu le permets.
Je suis citoyenne online. C’est à la fois vertigineux et finalement on n’est pas si loin de l’époque de la Grèce Antique.
Je m’explique et je pioche au hasard au sujet qui me passionne :  le lien entre architecture et démocratie dans la Cité Antique. A l’époque, l’isonomie - l’égalité de chacun devant la loi - se traduisait dans le plan de la ville par l’implantation en cercle, à équi-distance de l’agora ( la place publique, lieu des débats) de l’habitat.

Aujourd’hui, avec internet et les réseaux sociaux, on retrouve cette idée, sauf qu’il y a une multitude d’Agoras ! De multiples centres de débats. Et des internautes qui se situent à une équidistance très démocratique des sujets mis en débats. Comme dans la Cité Antique. (plus en réalité, mais çà c’est un autre débat)
Je te donne cet exemple car j’aime bien remettre du concret dans le virtuel. C’est important car c’est ce que parvient à faire aujourd’hui internet et c’est là le véritable enjeu : comment influencer la vraie vie avec une connexion web. C’est cela être citoyen du web. C’est à la fois très ludique et c’est en même temps une vraie responsablité.

Il y a 6 mois par exemple, nous avons mené une expérience intéressante d’ARG (jeu en réalité alternée) avec Geneviève Cardin à Montréal. Nous avons organisé un jeu de piste à la fois virtuel et bien réel pour le lancement d’un film québécois dans lequel jouait Gérard Darmon. Le thème c’était la French Connection et les théories du complot autour de l’assassinat de Kennedy. Nous avons mêlé énigmes à résoudre online et indices cachés dans la vraie vie. Un peu sur le principe de la Chouette d’Or. C’est assez incroyable de voir combien le virtuel peut influer sur la vie réelle des gens. Une joueuse qui était malade au moment du lancement du jeu a expliqué à son médecin lorsque celui ci lui a dit qu’elle pouvait reprendre le travail que çà n’était pas possible. Qu’elle avait des engagements virtuels, une équipe virtuelle qui comptait sur elle pour élucider des mystères qui avaient rapport avec l’assasinat de Kennedy. Elle a fait prolonger son congé maladie !! Autre anecdote : un couple s’est formé grâce au jeu.

Ce que montre cet exemple même léger, c’est le niveau d’engagement avec internet. Aucun autre media ne permet cela.

Alors à ta question “Citoyenne ! tu es qui et tu fais quoi, je dirais :  Je suis moi et je fais de mon mieux

;)
!  Je suis moi c’est à dire : je suis Caroline Couty qui après plusieurs années passées dans les grands groupes de communication a choisi de lancer une petite agence, l’Agence INTZ. Je suis Rolabola sur Myspace lorsque je compose de la musique. Je suis bientôt Maman. Je suis tout çà à la fois parce que je crois qu’aujourd’hui c’est important de se battre pour ne pas être mis dans une case.C’est dépassé tout çà.

  • Pourquoi tu dis sur MyDircomisrich que tu n’aimes pas la com à la papa? Il me semble que Edward Berneys est notre Dieu à tous, non ?

Il faut d’abord s’entendre sur ce qu’est la “com à la papa”.
Et puis je ne sais pas qui est Edward Berneys. Sûrement quelqu’un de très bien mais il a un nom a sortir d’un livre d’Henry James.
Enfin et surtout, c’est pas une question de j’aime/j’aime pas. C’est une question de çà marche/çà marche pas !

On sent bien aujourd’hui que la communication paillette, la promo, la survente c’est complètement dépassé. Je ne vais pas te ressortir le laïus sur le consommacteur. L’idée c’est qu’il est grand temps d’arrêter de prendre les gens pour des idiots. Il faut aussi arrêter de parler de “cibles” mais préférer le terme de “public”. çà veut dire beaucoup de choses. Aujourd’hui ce qui compte pour une marque c’est la qualité de l’information qu’elle délivre. Soit parce qu’elle va apprendre quelque chose à son public, soit parce qu’elle va lui faire vivre une expérience hors du commun.
Penser comme cela, çà implique aussi un certain type de relations avec nos clients avec qui on teste de nouvelles choses, avec qui on travaille main dans la main. C’est tout le monde de la communication qui connait une révolution, et dans cet esprit que j’ai créé le blog.

  • Tu parles de rémanence de message, ce qui a l’air d’être quand même une vieille ruse publicitaire (exposer, exposer et surexposer). Comment tu peux donc allier rémanence du message et relation durable avec un public “zappeur” ?

Non je ne suis pas d’accord ! Le “exposer, exposer et surexposer” c’est pas une question de rémanence justement. C’est une question de part de voix. D’achat d’espace.
Le message doit être répété sinon on ne le retient pas. La rémanence c’est tout l’inverse. C’est “que reste t’il du message  une fois que le public n’est plus en sa présence”
çà passe par 2 choses à mon sens :
1 -délivrer une information de qualité et la plus claire possible, surtout sur des sujets complexes comme ceux que nous traitons à l’agence. çà n’a l’air de rien mais c’est un métier.
Et çà marche ! Souvent, il suffit simplement d’être clair pour être mémorisé. Aujourd’hui il s’agit d’aller à l’essentiel. Moins de “make-up” c’est plus d’information.
2 - proposer une expérience tellement exceptionnelle qu’elle laissera un souvenir mémorable à ceux qui l’on vécu. C’est ambitieux et cela demande beaucoup d’imagination. Simplement cela

Si l’une ou l’autre de ces conditions sont réunies, la part de voix, c’est le bouche à oreille qui s’en charge en partie. Et rappelons-nous ce que prouvait notre exemple de toute à l’heure (celui du jeu de piste virtuel) :
le niveau d’engagement sur Internet est nettement supérieur à ce qui existe avec les autres media.çà signifie que l’on s’approprie l’information beaucoup plus qu’avec les autres media. Le jeu de piste “Le projet Rivard” a généré la création de plusieurs sites “souvenirs” par exemple.

  • Si tu pouvais réaliser un projet fou ou une utopie, grâce aux médias sociaux, quel(le) serait-il(elle) ?

Lancer une hola virtuelle d’un bout à l’autre de la planète lors du prochain mondial, pour l’aspect ludique des média sociaux, et plus sérieusement, je ne sais pas mais sans doute un projet lié à l’ajustement de l’offre et de la demande d’emploi ultra réactif  et basé sur les savoir faire en plus des diplômes ! çà c’est le défi du travail à distance et la réponse qu’il peut apporter (ou non) aux questions de mobilité géographiques pour résoudre les problèmes d’emploi.


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