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Vous avez dit "psy" ?

Par Ananda
N'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur le rôle des "psys" dans notre société ?
Ne sont-ils pas une "institution" qui entretient l'individualisme et qui, un peu à la manière des charognards, se nourrit de la solitude, de la déprime, de la détresse ?
Ne détournent-ils pas massivement, en la canalisant vers leurs cabinets et les interminables monologues ronronnants (peut-être endormants) qui s'y déroulent l'exaspération des gens, leur éventuel sentiment de "ras le bol", de révolte ?
Il est tellement facile de dire que nous sommes "tous des névrosés". Il est plus difficile, plus "tabou" en revanche de pointer du doigt ce qui nous "névrose" : la frustration, le goût du pouvoir, la sotte obsession de l'affirmation de soi, le stress, l'aigreur, l'isolement qu'entretient en nous le "meilleur des mondes" capitaliste.
Il est dans la logique de cette société d'atomiser le corps social, de briser les solidarités qui existent entre les individus en flattant à outrance l'ego dans sa version la plus immature, la plus irresponsable. En faisant éclater toutes les structures qui créent du lien (et, en particulier, actuellement, la structure familiale), elle parvient à exacerber le sentiment individuel jusqu'au grotesque, jusqu'au risible. Narcisssime pathologique et obsession maniaque de l'affirmation de soi font le lit de la compétition, de l'agressivité contre l'autre.
Et l'on se retrouve tout seul.
Au nom d'une exigence de soi-disant "liberté" que la société porte au pinacle.
Et l'on est bien avancé, car on a besoin de relations.
A moins de devenir quasiment "autiste" (c'est le cas de de plus en plus de gens et c'est un véritable apauvrissement de l'être), soliloque, abrutissement télévisuel, travail et ruées sur les temples de la consommation boulimique que sont les hypermarchés ne suffisent parfois plus.
C'est alors que le psy("chologue" ou "chiâtre", peu importe), cet ultime "pare-feu" de la société, entre en scène.
Vous allez vers lui, attiré par un besoin de relation, d'écoute (car , dans le meilleur des cas, plus personne n'a plus le temps, ni l'envie de vous écouter, et dans le pire vos semblables, vos "prochains" ne pensent plus qu'à vous tirer dans les pattes).
Et voilà qu'il vous parle d' "autonomie" et des dangers de toute "relation fusionnelle".
Une fois de plus, il faut "vivre un peu pour soi", se gratter le nombril (en d'autres termes, s'adapter à la rudesse de la société, histoire de "ne plus souffrir", apprendre à ne plus rien attendre, exiger des autres et du "système"). Double bénéf (pour le Système et pour le psy lui-même) : vous vous calmez (car, désormais, on s'occupe enfin de votre petite intimité qui du coup se sent moins malmenée, moins niée) et, enthousiaste, vous vous hâtez d'entamer une cure au long cours, tant vous êtes avide de confidences salvatrices.
Avec cela, les psys médiatisés qui se prennent pour les nouveaux gourous ont fait leur oeuvre : ils ont incité les ados à se "détacher", à se méfier de leurs parents ("on se pose en s'opposant", n'est-ce pas ?). La "liberté" et l'indépendance farouche deviennent les nouveaux impératifs.
Mais les gens se sentent-ils mieux pour autant ? Cela, c'est une autre affaire.
Depuis que les psys d'obédience freudienne officient, on n'a pas, que je sache, vu de notable diminutions des mal-êtres, des dépressions et des suicides.
Mieux encore : on vient de s'apercevoir que d'autres types de thérapies - beaucoup plus courtes et beaucoup moins tarabiscotées - induisaient une complète guérison de la dépression (ainsi que d'autres troubles du comportement, d'ailleurs).
Le tour de passe-passe des "psys", c'est de faire de "maladies" sociales de prétendues maladies mentales.
Que penser de leur défense rageuse du patriarcat, de leur haro sur la figure de la Mère ? Ils fustigent les familles monoparentales centrées sur la femme et en appellent au retour de l'autorité paternelle (Aldo Naouri) mais en même temps préconisent la prise d'autonomie  adolescente (les fameuses "causes" de Françoise Dolto). Où est la cohérence ?
Allez dans un cabinet de psy, ça soulagera vos tensions...et ça vous évitera peut-être, surtout, de mettre le feu à une poubelle !

P.Laranco.

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