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L'injuste reproche fait à R. Dati par M. Darmon

Publié le 08 mars 2009 par Unemarocaine

Sur ARTE, Thema de ce mois de mars a conscaré son dossier aux femmes en politique "Les femmes sont-elles des hommes politiques comme les autres ?". Le premier reportage a été consacré à Rachida Dati. Intitulé "Dati l'ambitieuse". .

Michael Darmon qui a co-écrit avec Yves Derai un pamphlet contre Rachida Dati intitulé "Belle amie" en référence à l'oeuvre de Maupassant reproche à Rachida Dati d'utiliser les réseaux pour assouvir ses rêves et ses désirs de pouvoir. Il pousse l'ironie jusqu'à dire que :

" Elle [Dati] pose un souci pour tout ce qui est la démarche méritante et la méritocratie à la républicaine" [...] " On voit une fois de plus que c'est le symbole ABSOLU de la relation et du réseau. En réalité, elle est dans la valorisation des passe-droits".

Rien que ça et sans rire ! A croire qu'elle est la seule à l'avoir fait. Rappelez-moi quelles compétences et quel(s) diplôme(s) a déjà Jean Sarkozy pour occuper le poste qu'il a à la Marie de Neuilly et dans l'UMP à son âge ?!!! Et puis ceux qui sont réellement compétents et méritants ont-ils pour autant leurs chances ? Si c'était le cas ça se saurait. Il n'y aurait pas eu la révolte des banlieues en 2005. Il n'y aurait pas eu non plus des milliers et des milliers de Français (issus de l'immigration comme ils aiment les appeler) partis s'installer en Angleterre ou sous d'autres cieux qui valorisent réellement la méritocratie. Attention ! La France l'a fait pour d'autres vagues d'immigration antérieures. Selon toute vraissemblance, l'ascenseur social est tombé en panne !

On peut reprocher bp de choses à Rachida Dati dans sa manière de gérer le ministère de la Justice. De son incompétence qui laisse pantois. Par exemple, le 05/02 dernier à Bordeaux, devant les élèves de l'Ecole nationale de la magistrature, elle a osé déclarer que :

"L'indépendance [des magistrats] n'est pas un dogme. Il ne suffit pas de la proclamer. Elle se mérite par la qualité de son travail. Elle se mérite par la légitimité de ses décisions".

Et d'ajouter : " C'est parce que l'on est au-delà de tout reproche et de toute suspicion que l'on est indépendant" ! Tout s'explique...

Ce à quoi Robert Badinter avait répondu chez Serge Moati (émission Riposte) que l'indépendance des magistrats est un principe constitutionnel.

On peut lui reprocher aussi cette conception sécuritaire qu'elle a du rôle de la justice etc... etc... Mais lui reprocher le fait de constituer un réseau et de l'utiliser pour arriver à ses fins au nom des principes de la sacro-sainte république que tout le monde bafoue à commencer par le chef suprême censé être le garant de ces principes franchement c'est mesquin.

Tiens, quelques exemples de l'exemplarité de tous les dignitaires de l'Etat sauf Dati : le pantouflage de Pérol à la tête des deux banques Caisses d'épargne et les banques populaires sans l'accord de la commission de déontologie, le fils Jean Srakozy qui reprend Neuilly le fief de son papa et cette info lue dans le canard enchainé de cette semaine (04/03) :

Devedjian fils

" C'est une petite affaire Pérol", pronostique un responsable de l'UMP. Thomas Devedjian doit devenir, dans les tout prochains jours, " membre de l'équipe dirigeante" du Fonds stratégique d'investissement, doté par l'Etat de 20 milliards d'euros et chargé de venir en aide aux entreprises en difficulté. Le papa, Patrick Devedjian, ministre de la Relance et, à ce titre, autorité de tutelle du FSI.

Devedijian junior, bardé de diplômes (HEC, ENA et X), était depuis 2006 directeur délégué d'une des principales sociétés d'investissement europèennes, Eurazeo. Auparavant, il avait fait ses gammes à Bercy, comme conseiller technique d'un ministre de l'Economie qui se nommait... Nicolas Sarkozy.

Comme le conclut le canard "en période de crise, les meilleures affaires sont les affaires familiales..."

Mais, on ne peut pas lui reprocher d'avoir compris comment fonctionne le système français. Car, en fait, c'est de ça qu'il s'agit. D'ailleurs, on s'en rend bien compte tout au long du reportage. Elle a compris comment il fallait faire pour arriver là où elle veut en actionnant les leviers qu'il faut. Dans le fond, c'est ça qui fascine une partie des Français dans la trajectoire de Dati. Une beurette qui a su se hisser au poste de garde des sceaux en se jouant d'un système assez verrouillé pour les personnes issues de son milieu. C'est limite si M. Darmon ne se pose pas la question à la manière Gad "comment t'as fait ?!!!".

Je trouve que R. Dati a raison quand elle dit :

" C'est curieux parce que quand on a un parcours comme le mien tout est calcul et quand c'est les autres c'est formidable parce que c'est une ouverture sur le monde".

PS 1 : Catherine Nay a fini par m'achever avec ses réflexions sur le milieu social de Dati. A signaler que Catherine Nay est mariée à Albin Chalandon qui a lancé la carrière de R. Dati dans la magistrature et l'a introduite dans le milieu politique.

PS 2 : la séquence où R. Dati explique comment elle a bataillé pour que Sarkozy la prenne dans son équipe est édifiante. Avis à ceux qui veulent se lancer en politique.

PS 3 : perso, je n'apprécie guère son côté "je suis arrivée au sommet, je prends ma revanche sur la vie".

Le reste de l'émission : le deuxième reportage "Femmes de pouvoir" et .

Hors billet : depuis dimanche dernier, ARTE diffuse un documentaire en plusieurs épisodes sur la guerre de sécession. Très très intéressant.


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