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tsunami à l’approche : Sarko «Capitaine bourrage» (de mou !) reste campé sur le pont de ses «réformes»…

Publié le 07 mars 2009 par Kamizole

radeau-de-la-meduse-gericault-louvre.1236438670.jpgLe «Bateau France» tangue de toutes parts. La tempête est mondiale et il semble de plus en plus évident qu’elle emportera tout sur son passage. A voir Nicolas Sarkozy arquebouté sur «ses» réformes – toutes plus d’inspiration ultra-libérale les unes que les autres - encore qu’il essaie de le cacher aussi maladroitement que du vernis sur des ongles sales… par un discours populiste, démago et très souvent vulgaire : «faut faire peuple, coco !»… ou du moins est-ce l’idée qu’il se fait du peuple, j’hésite ce matin entre le Capitaine Achab inlassablement lancé à la poursuite de Moby Dick et le «Radeau de la Méduse» de Géricault : le naufrage n’eût jamais eu lieu sans l’incompétence du capitaine…

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Je ne pouvais pas laisser passer deux récents articles du Figaro ! Sarkozy reste «sur le pont» pendant la tempête et, emblématique de la «méthode Sarko» pour guérir les maux sociaux - un cautère sur une jambe de bois ! - Sarkozy veut un gouvernement qui «positive».

Voilà à quoi s’amuse Nicolas Sarkozy en essayant d’entraîner les ministres dans cette entreprise. Comme s’il n’y avait pas plus urgent que ces enfantillages compulsionnels ! Il leur demande de «po – si – ti – ver» ! Et d’écrire aux Français pour vanter les mesures fiscales. Dont au demeurant la plus large majorité ne profitera pas ou si peu…

Au prix du timbre et de l’énergie gaspillée – au propre comme au figuré – il serait sans doute plus simple de réserver leurs bafouilles à ceux des Français qui ont une notice sur le Who’s Who ! nombre d’entre eux devant bénéficier du fameux «bouclier fiscal» qui coûte la peau des fesses (12 milliards d’euros par an) au budget de l’Etat pour un nombre très limité de contribuables fortunés… Environ 2700. Pour plus de détails, je vous renvoie à l’article inaugural du blog de ma copine orléanaise Circé : il n’a pas pris une ride !

Ce qu’a fait une Loi de finances une autre peut tout aussi bien le défaire. Il n’y a aucun principe du droit budgétaire et fiscal qui accorde le maintien d’un quelconque avantage acquis à perpétuité. Ils ont assez sabré dans les avantages sociaux du vulgum pecus pour qu’on ne tolère pas plus longtemps ces libéralités inconsidérées.

Nicolas Sarkozy st-il trop stupide pour comprendre – je ne parle pas de recracher le discours écrit par Henri Guaino sur la nécessité d’une régulation du capitalisme mondial – que les réformes qu’il prétend instaurer participent à l’entreprise ultralibérale de mise à sac de la planète qui la précipite chaque jour davantage vers le chaos ?

Fermement appuyé sur les mancherons de la charrue de l’Etat – je détourne allègrement l’image du «Char de l’Etat» empruntée à quelque pontifiant Monsieur Prud’Homme ou Homais vaticinant au Café du commerce d’un gros bourg… les «brèves de comptoir» et autres éclats de zinc ne datent pas d’aujourd’hui ! – Nicolas Sarkozy continue imperturbablement de creuser le sillon des réformes.

Obstiné comme une mule, regarde-t-il seulement la terre ? Il y verrait s’y creuser de bien inquiétantes crevasses, annonciatrices du tremblement de terre dévastateur à venir… Pour qu’il y ait tsunami, il faut en effet un séisme au préalable. On en connaît déjà l’épicentre : Wall Street…

La première secousse d’importance a eu lieu le 11 septembre 2008, précédée de moult signes avant-coureurs dont personne ne voulut tenir compte. L’onde de choc s’est ensuite propagée à la totalité de la Planète finance avant de gagner l’économie réelle et se transformer en crise sociale sans précédent. Il semble désormais que la «Grande dépression» de 1929 fera désormais figure d’aimable plaisanterie après ce qui nous attend.

Après le «big-bang» du système financier du début des années 1980 – dérégulation à marche forcée - qui est hautement responsable de toutes les dérives qui ont conduit les banques, les compagnies d’assurance, les établissements financiers et les Bourses au plus grand désordre financier et monétaire de l’Histoire, nous devons nous attendre à une gigantesque implosion : un «big-crunch».

Lequel emportera tout sur son passage. Apocalypse now.

Il me souvient que jusqu’encore l’an dernier on nous gavait de «robuste» ! Tout était robuste : les fondamentaux de l’économie, les bilans des banques, la demande, la Chine, etc… La connerie et l’aveuglement étaient sans doute ce qu’il y avait de plus robuste dans cette histoire de fous.

L’économie mondiale globalisée s’est révélée le Géant aux pieds d’argile que je subodorais sans toutefois connaître – sinon présumer – le «deus ex machina» qui la ferait définitivement s’écrouler : ce fut la bulle immobilière – fondée sur une économie bien réelle – associée à la titrisation en général et celle des morgate subprimes en particulier.

Il y a quelque chose de passablement ridicule à voir l’inefficacité la plus totale de tous les «plans de sauvetage» des banques et le yo-yo continuel des Bourses de l’ensemble de la planète. Rassurés à bon compte un jour par telle ou telle annonce ou espoir insensé, investisseurs et spéculateurs retombent dans un marasme encore plus profond dès le lendemain.

Les banques sont indiscutablement le maillon le plus faible de toute l’architecture économique. En France comme partout dans le monde. Et aucun gouvernement ne pourra les sauver pour une raison bien simple : leur capital – entendre les fonds propres qui garantissent l’actif du bilan – est uniquement composés de dettes, qu’il s’agisse d’emprunts ou des fonds déposés par les clients. Les titres qui les garantissent ne valent que tripette car ils reposent tout autant sur du vent, mauvais de surcroît.

Sans même parler de tous les comptes «hors bilan» - les plus vulnérables aujourd’hui – mis en place de façon démentielle pour échapper à toutes les règles prudencielles ainsi qu’au contrôle – fort aléatoire – de Bercy ou de l’AM, pour ne parler que de la France.

On a vu le comportement lamentable de la SEC aux Etats-Unis à l’égard de Bernard Madoff et quelques autres de ses émules qui ne manquent pas, aux USA ou ailleurs… Nul doute qu’il s’en découvrira bien davantage !

Or, la dette de chacune des banques est aujourd’hui de l’ordre de 3 à 4 fois le PIB de leurs pays respectifs. Aucun Etat, aucune Banque centrale non plus que le FMI ne pourra les sauver - autant écoper une immense voie d’eau avec une petite cuiller ! Et les Etats sont eux-mêmes au bord de la faillite : l’endettement de la France, par exemple, est supérieur à 100 milliards d’euros : 80 % du PIB ! Les Etats eux-mêmes peuvent être mis en faillite, comme en témoigne l’Islande.

Cela vaut autant pour les banques qui se disent aujourd’hui à l’abri et prétendent que leurs comptes sont sains… Ils ne le sont que comparativement à ceux qui se sont gavés de subprimes, Madoff et autres «obligations pourries», qu’on les appelle «junk bunds» hier ou «actifs toxiques» aujourd’hui.

Je n’arrive pas à comprendre l’acharnement que met en ce moment la BNP-Paribas à vouloir à toutes forces s’allier avec Fortis, pourtant tellement en difficulté… Encore une sorte de «fuite en avant» quasi suicidaire… qu’en attendre sinon le triste spectacle de l’aveugle et du paralytique se dirigeant de concert tout droit vers un précipice ?


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