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Antilles, ou comment la République est à bout

Publié le 08 mars 2009 par Juan
Le leader du LKP est accusé de racisme. Un porte-parole de l'Ump, certes habitué des provocations verbales, le compare aux tontons macoutes. Un accord est enfin signé, mais des violences persistent, voire s'aggravent. Pourquoi a-t-on le sentiment que cela dérape lentement mais sûrement ?
Un accord de 165 mesures
Le leader du LKP Elie Domota et le préfet Nicolas Desforges avaient pourtant signé mercredi soir un accord appelant "à la reprise de l'activité normale" en Guadeloupe. Après 44 jours de grève générale, on semblait voir la fin du tunnel. L'accord comprenait 165 mesures, dont une baisse du prix des repas scolaires, une augmentation de 200 euros des bourses étudiantes, une «Prime de solidarité active» aux 51.000 foyers les plus pauvres (200 euros) et une «prime exceptionnelle» de 100 euros aux 80.000 foyers les plus pauvres.

Surenchères
Le parquet de Pointe-à-Pitre a ouvert une enquête judiciaire, pour "provocation à la haine raciale et tentative d'extorsion de signature.", à l'encontre d'Elie Domota. Ce dernier avait déclaré jeudi 5 mars, devant le refus de certains employeurs de signer l'accord salarial conclu le jour même, que ces récalcitrants devraient “quitter la Guadeloupe“:
"Soit ils appliqueront l'accord, soit ils quitteront la Guadeloupe" (...)Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage“ (...) "Il faut qu'ils appliquent l'accord : nous demandons son extension sur le plan juridique mais, sur le terrain, nous n'arrêterons pas tant qu'ils n'appliqueront pas l'accord, singulièrement dans l'hôtellerie."
"Nous demandons aux Guadeloupéens de ne pas aller (...) à Match, Carrefour, Cora, de ne pas faire de courses dans les entreprises qui n'appliquent pas l'accord."
Elie Domota se défend de tout racisme: «Mes propos n'avaient rien de racistes, ceux qui veulent les interpréter comme tels, cela les regardent. J'évoque des problèmes d'ordres sociaux, il y en a que ça dérange...». Le même jour, Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l'UMP était inutilement provocateur: "Je pense qu'aujourd'hui il faut faire cesser ces opérations d'intimidation qui ressemblent plus à des opérations de type mafieuses". La situation devient inutilement explosive. Yves Jego a annoncé qu'il ferait une tournée sur place à compter du 16 mars, afin de préparer les états généraux promis par Nicolas Sarkozy.
Tensions
Vendredi 6 mars, des chefs d'entreprise et des agriculteurs ont manifesté à Fort de France contre le blocage de l'île et pour "le droit à travailler". En Guadeloupe voisine, les entreprises bénéficieront d'un moratoire sur le paiement de leurs prélèvements fiscaux et de leurs charges sociales, a annoncé le trésorier-payeur général de la Guadeloupe, Bernard Cressot. La Réunion semble prendre le relais de la contestation, comme le note Le Monde. Le 10 février dernier, un collectif regroupant une quarantaine d'organisations a formulé 62 revendications d'"urgence sociale", en matière d'emploi, de salaires. Même le député (UMP) et maire du Tampon, Didier Robert s'est joint aux manifestations du 5 mars dernier.
Les Antilles ne sont-elles l'exemple d'une situation sociale dégradée à l'extrême par la crise ?
Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy est venu dans la région.
Non pas aux Antilles, mais juste un peu plus au Sud, au Mexique. Avec trois jours d'avance sur son voyage officiel. Trois jours de repos en couple avec Carla.
Question de priorité.

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