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Mad men : 1.07 Sous influence

Publié le 12 mars 2009 par Tao

Ne jamais jouer au con avec Don Draper. Voilà la morale de cet épisode et Roger Sterling l’a appris à ses dépends. La petite vengeance de Don m’a vraiment sidéré car on découvre une autre facette de sa personnalité. Après l’homme mystérieux, on le découvre mesquin et un don de manipulation assez terrifiante. Il n’hésite pas à se jouer de son patron et ami, même si celui ci l’a cherché en faisant des avances à sa femme. Au fond j’ai été plus choqué par l’attitude de Roger dans la cuisine. Certes il était clairement ivre mais il n’hésite pas une seule seconde à essayer de séduire la femme de son plus proche collaborateur et cela avec un naturel désarmant. Il y a néanmoins un double standard entre homme et femme. Betty a repoussé sans ambiguïté les avances de Sterling mais c’est elle que l’on traite de salope. Que pouvait elle faire ? Il était normal qu’elle soit gentille avec le boss de son mari durant le dîner, si elle avait fait mine de tirer un peu la tête, elle aurait eu droit à un autre type de remarque. La froideur avec laquelle Don la traite, notamment le jour suivant, est ahurissante mais nous donne une bonne indication sur les mœurs de l’époque. Une femme se doit de rester à sa place pour ne pas humilier son mari.

Betty n’est pas toute blanche elle non plus et se venge à son tour par procuration en giflant Helen en plein milieu du supermarché à cause de cette histoire de mèche de cheveu. Cette histoire de mèche de cheveu était étrange c’est certain et on peut un peu comprendre la réaction d’Helen mais visiblement elle aurait mieux fait de s’abstenir. C’est formidable comme tout est lié et bien utilisé, y compris le moindre détail. J’aimais déjà beaucoup Betty Draper mais l’attitude de Don vis à vis d’elle rend le personnage encore plus sympathique. On voit durant tout le dîner qu’elle essaye de percer la cuirasse de son mari, qu’il raconte une petite anecdote sur son passé mais il s’y refuse à chaque fois. Il est vraiment très renfermé, ne se confie jamais, y compris à sa femme et on peut se demander si Betty est réellement heureuse. Don le dit, elle n’a pas toujours eu ce comportement d’enfant mais celui ci est sans doute entraîné par son propre comportement à lui. Fait de l’époque certes, mais je suis toujours sidéré de voir le psy parler si ouvertement à Don, commentant même les conversations qu’il a avec sa patiente. Aujourd’hui, le psy se retrancherait derrière le secret professionnel et ne divulguerait rien. Bref autre temps, autres mœurs.

Pete fait également face à des problèmes de couples. Finalement il s’agit d’une petite chose, à savoir un cadeau de mariage, mais celui ci est un objet symbolique. Un simple plat apéritif, objet forcément féminin mais nous montrant que Pete a du mal à trouver sa place dans ce mariage. Il tente de s’affirmer en achetant un fusil mais sa femme le lui reproche encore. Au fond, il rêve d’une vie à l’ancienne où il serait l’homme allant chasser pendant que la femme l’attend à maison pour cuisiner. On amorce ainsi la place de l’homme face à l’inéluctable émancipation de la femme. Les droits des femmes sont importants, mais il ne faut pas non plus en négliger l’homme. Si on veut l’égalité, il s’agit de 50/50 et non de plus. On continue ainsi d’humaniser Pete. Il fait moins petit con prétentieux et en cela il se distingue de Don qui est particulièrement méprisable dans cet épisode par la petitesse de ses réactions mesquines. Le rapprochement entre Pete et Peggy est subtil et on se dirige plus vers une relation amicale, de confidence. C’est assez touchant à voir.

En dehors des intrigues, la série continue un travail toujours aussi soigné sur l’image. Ainsi lors de la scène du bar entre Don et Roger, on a vraiment l’impression de se retrouver dans un film des années 60. Une vraie peinture de Edward Hopper. J’ai bien aimé aussi toute la partie consacrée à la politique où l’on retrouve toute une série de répliques clichés sur Nixxon et Kennedy, le genre de réflexions que l’on a entendu durant la campagne de 2008 avec Obama, trop jeune, pas assez d’expérience ou même “ il ne porte pas de chapeau ”. Comme quoi tout en parlant du passé, Mad men parle également de notre époque de façon subtile.

Conclusion : Mad men continue s’avance sur du velours. C’est fin, c’est intelligent, c’est bien filmé. On continue plus que jamais à approfondir les personnages tout en dressant un portrait contrasté de l’époque. La série continue ainsi de s’affirmer comme l’une des meilleures productions actuelles tout en affirmant sa différence.


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