Tous un peu sado-maso ?

Pas facile de l'admettre, mais la plupart de ceux qui n'ont pas encore trouvé l'amour, et qui bien souvent le cherchent désespérément, pourraient trouver la réponse à toutes leurs interrogations existentielles... pas plus loin que le bout de leur nez!
Encore se remettre en question, me direz-vous? Eh oui! Car si on aimerait vous dire que c'est à l'amour parfait de se pointer à votre porte, la réalité est malheureusement tout autre. Si ce n'est pas vrai pour tout le monde, beaucoup d'entre nous ont de petits travers amoureux qui leur coûtent parfois fort cher... On a parfois le don de se compliquer la vie. Petit aperçu:
1. On ne flashe que sur les mecs atypiques
Alors vu comme ça, rien de bien méchant, c'est votre esprit d'aventurière qui parle, voilà tout. Envie de découvrir de nouveaux horizons, et des personnalités jusque là inconnues...
Charmant en théorie, tolérant sur le fond, rien à redire là-dessus. Mais admettez-le, cet instinct de pré-sélection dirige systématiquement votre radar interne vers ceux qui ont l'air de s'ennuyer/draguer tout ce qui bouge/se tenir à l'écart en société/déprimer/faire les malins/se prendre de haut/se prendre la tête/être perdus ou torturés, et on en passe.
Ne niez pas, votre type, ce n'est pas le grand brun ténébreux au look improbable, là-bas? Voilà. Et s'il a l'air paumé/différent/absent... il vous aurait presque agacée, en soi, mais votre petit fond littéralement, et vous courez comme un lapin vers une carotte, allez comprendre pourquoi. Vous voilà dans cette soirée, prête à tout pour attirer l'attention de Monsieur Je suis pas bien dans mes baskets. Quoiqu'il en soit, admettez que seuls ceux-là ont l'honneur de vous intriguer... Et c'est déjà tout le début du problème.
2. On s'accroche aux situations compliquées (uniquement)
Logique, me direz-vous encore, c'est la fuite de la routine et de la banalité. Certes. Moins logique, plus la relation pourrit de l'intérieur, plus on s'y complaît, et plus on s'y agrippe.
Ainsi, l'homme inaccessible, déjà pris ou indifférent sera inévitablement l'objet de tous nos fantasmes. Combien de filles ne se sont déjà pas cassé les dents, le coeur et le moral, à se condamner pieds et poings liés dans une relation déchirante? Le boss, le mec de la tantine, le meilleur ami (homosexuel, allons-y gaiement sur les larmes), le gars paumé tant dans sa vie familiale que professionnelle... Ou ce beau garçon qu'on vous a vaguement présenté mais dont on vous a surtout dit de vous méfier parce qu'il est surnommé par tous ses potes Mario Couche-toi-là.
Se faire son propre avis, connaître la personne avant de la juger, donner une chance à son histoire, tout cela est constructif. Mais Julien vous a trompée douze fois, votre vie est un conflit perpétuel, vous n'avez au fond rien de plus en commun qu'un appartement et un numéro de ligne fixe. A ce moment précis, quand on se rend compte que l'histoire ne peut rien donner de bon et qu'elle ne fait que nous détruire, c'est là qu'il faut partir.
Hors c'est souvent à ce moment-là que nous faisons l'erreur de nous accrocher. A croire que l'on est presque plus attachée à sa souffrance qu'à ses sentiments pour l'autre, qu'aux limites qu'on s'était fixées, qu'au respect que l'on a pour soi-même. La tentation de l'acharnement thérapeutique en amour, c'est un peu l'élan de force de la dernière chance, celui juste avant la fin, quand on espère encore tout sauver ou reprendre à zéro. Le tout est alors de ne pas faire durer la chose, sous peine de répéter l'histoire éternellement. Et de finir dans un cercle vicieux interminable.
3. Folle amoureuse de Coeurminator
On ne vous avait conseillé que de le fuir, vous ne vous êtes séparées que de ceux qui vous le disaient. Il vous a menti, vous avez décidé d'essayer de lui donner encore toute votre confiance. Il vous a pris dans ses bras, vous l'avez repoussé. Il vous a ignorée, vous lui avez sauté au cou. Il vous a dit qu'il ne voulait pas d'enfant, votre pillule a commencé à vous donner la nausée. Pour peu que votre petit ami du moment se montre froid ou distant, ou ne vous témoigne plus d'intérêt, vous ne rêvez plus que de le captiver. S'il n'est pas sûr de la viabilité de votre relation, vous cherchez à le persuader que vous êtes la femme de sa vie.
Telles sont les contradictions qui rythment bien souvent nos vies amoureuses. Il y a bien sûr l'illustre "Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis", qui régit 80% des histoires d'amour. On ne veut que ce qu'on ne peut avoir, et on se désinteresse de ce qui est acquis, ou à portée de main. Ainsi va le monde, ainsi fonctionnent les désirs de l'homme (et de la femme évidemment).
On réalise qu'on a en face de nous un homme cruel, irrespectueux, et égocentrique, on ferme les yeux très fort pour revoir le visage d'ange et d'homme parfait qu'on lui avait prêté. On se plaint de notre solitude mais on ne flashera jamais sur l'amoureux transi prêt à tout nous offrir, on regrette que les mecs soient si durs et égoïstes mais on écrasera entre nos doigts celui qui s'agenouillera devant nous avec toute la bonté du monde sur son visage.
Courage, fuyons!
Et pourtant, comme il serait salutaire, quand l'amour se fait plus destructeur qu'épanouissant, de savoir s'arrêter. Avant de se déchirer, pour changer. Pour soi, pour l'autre. Dur dur de renoncer à un rêve et à des espoirs, de ré-accepter le célibat, de reconnaître qu'on s'est trompée, qu'on a fait une fixette voire une obsession, qu'on a été aveugle et sourde. Super douloureux d'accepter que ça n'a tout simplement pas marché, malgré tous nos efforts et notre bonne volonté. Mais un magnifique travail sur soi que d'apprendre à ne plus jouer à se faire du mal.
Se résoudre à ce que l'on ait pas le prince charmant que l'on pensait en face de soi, c'est déstabilisant. Mais ce n'est finalement qu'une expérience de plus, et un pas supplémentaire vers le bonheur. Le vrai, cette fois, enfin. ( Source : 7sur7.be )