Magazine Cinéma

Mon année 2009 au cinéma (Chapitre 2)

Par Numfardeathwok
Le Bal des actrices de Maïwenn (Sortie le 28 Janvier 2009)
Une réalisatrice veut faire un documentaire sur les actrices, toutes les actrices : les populaires, les inconnues, les intellos, les comiques, les oubliées... Filmant tout, tout, tout, avec ou sans leur accord, la réalisatrice va se prendre au jeu et se laisser dévorer par ces femmes aussi fragiles que manipulatrices...
Véritable déclaration d’amour aux actrices, Maïwenn livre un film complètement fou mélangeant faux documentaire et comédie musicale. Toutes les actrices ayant accepté de jouer le jeu semblent avoir pris un plaisir fou à montrer les coulisses du 7ième art. On découvre ainsi une Karine Viard à l’ego surdimensionné, une Romane Bohringer dans le creux de la vague, une Mélanie Doutey capricieuse, une Julie Depardieu obnubilée par le fait d’être mère, une Marina Foïs accro à la chirurgie esthétique et une Muriel Robin rejetée par le monde du théâtre. Une comédie sans concession qui se révèle finalement très émouvante. Mention spéciale à Joey Starr qui est la vraie révélation du film.

The Wrestler de Darren Aronofsky (Sortie le 18 Février 2009)
A la fin des années 80, Randy Robinson, dit The Ram ("Le Bélier"), était une star du catch. Vingt ans plus tard, il ne se produit plus que dans des salles de gym de lycées ou des maisons de quartier... Brouillé avec sa fille, il est incapable d'entretenir une relation durable avec quiconque : il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l'adoration de ses fans.
Mais lorsqu'il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d'un match, son médecin lui ordonne d'abandonner le catch : un autre combat pourrait lui être fatal. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring...
Visuellement très éloigné de ses précédents films, Aronofsky filme la renaissance de deux hommes : The Ram, un catcheur sur le retour, et Mickey Rourke, son interprète qui revient d’une grande traversée du désert cinématographique pendant laquelle son visage a subit certains excès de boxe et de chirurgie esthétique. Le réalisateur de Requiem for a dream film donc le retour des enfers de ces deux hommes aux destins liés.

Gran Torino de Clint Eastwood (Sortie le 25 Février 2009)
Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le voeu qu'il aille à confesse, mais Walt n'a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage...
Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd'hui peuplé d'immigrants asiatiques qu'il méprise, et Walt ressasse ses haines, innombrables - à l'encontre de ses voisins, des ados Hmong, latinos et afro-américains "qui croient faire la loi", de ses propres enfants, devenus pour lui des étrangers. Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu'au jour où un ado Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino...
Walt tient comme à la prunelle de ses yeux à cette voiture fétiche, aussi belle que le jour où il la vit sortir de la chaîne. Lorsque le jeune et timide Thao tente de la lui voler sous la pression d'un gang, Walt fait face à la bande, et devient malgré lui le héros du quartier. Sue, la soeur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Surmontant ses réticences, ce dernier confie au garçon des "travaux d'intérêt général" au profit du voisinage. C'est le début d'une amitié inattendue, qui changera le cours de leur vie.
Grâce à Thao et sa gentille famille, Walt va découvrir le vrai visage de ses voisins et comprendre ce qui le lie à ces exilés, contraints de fuir la violence... comme lui, qui croyait fermer la porte sur ses souvenirs aussi aisément qu'il enfermait au garage sa précieuse Gran Torino...
Très éloigné de ses précédents films, très classiques dans leur forme, Clint Eastwood filme comme si il livrait son dernier combat. Il semble ne pas avoir oublié qu’avant d’être un réalisateur populaire, il était l’un des chefs de fil du cinéma contestataire américain. Il livre ainsi un condensé de ce qui fait la force de son Cinéma. Un film testament !

Harvey Milk de Gus Van Sant (Sortie le 04 Mars 2009)
Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire.
Apparemment lassé de filmer au ralentit des adolescent marchant dans des couloirs (Elephant, Paranoïd Park), Gus Van Sant filme l’homosexualité sans clichés et sans se soucier du politiquement correct. Servi par une troupe d’acteurs complètement investis par leur rôle (Sean Penn, Emile Hirsch, James Franco, Josh Brolin,…), le réalisateur de Will Hunting dresse un portrait bouleversant d’un homme et de l’époque dans laquelle il vit.


Retour à La Une de Logo Paperblog