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Les meilleurs qui partent en premier

Publié le 16 mars 2009 par Joachim
Souvent pensé que cette chanson serait la meilleure bande-son possible pour cette séquence fort émouvante mais un peu gâchée par sa musique et ses dialogues sentencieux (et puis la VF n'arrange rien).  Pourquoi ? Parce que :
Madame rêve d'archipelsDe vagues perpétuellesSismiques et sensuelles
Des heures des heuresDe voltige à plusieurs

Madame rêveD'un amour qui la flingue
D'une fusée qui l'épingleAu cielAu ciel

On est loin des amours de loinOn est loin des amours de loinOn est loin...Images : Mission to mars (Brian de Palma 2000)Parole : Madame rêve (Bashung & Pierre Grillet 1991)Parce qu'évidemment aussi la musique en vaporeuse apesanteur et parce que finalement, la séquence comme la chanson évoquent si fortement la violence douce de l'amour, jamais aussi intense qu'au moment où il se fracasse.
***Et puis Bashung et le cinéma, c'est aussi beaucoup de fantasmes.
Toujours pensé aussi que Bashung sur un écran, ça avait été un grand rendez-vous manqué. Ce n'est pas lui faire injure ni jouer au malveillant de dire que sa filmographie d'acteur n'est pas à la hauteur de son charisme et qu'il lui a manqué les fructueuses rencontres qu'a pu faire Dutronc par exemple. Sans doute d'ailleurs, malgré le nombre des tentatives, faire l'acteur ne l'intéressait pas tant que ça, mais j'ai souvent rêvé qu'il croise un cinéaste digne de son étoffe. J'ai souvent rêvé d'un rôle où il ne serait que pure présence, pure intensité, un rôle où il n'ait pas "à jouer", où il ne soit que lui-même tout en révélant une autre dimension, un autre versant moins exposé, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Mais combien étaient les cinéastes excités par un tel challenge ? Pour ma part, souvent rêvé de croiser sa figure de sphinx marmonnant dans un film de Kitano...
Dans un registre plus nombriliste et présomptueux, j'avais écrit, il y a plusieurs années, un scénario sur cet onirologue et en découvrant quelques mois plus tard, sa figure d'alchimiste incantatoire sur la pochette du chef-d'oeuvral L'imprudence, je m'étais dit que ce démiurge obsessionnel savant aussi bien manier l'alambi des rêves, ce ne pouvait être que lui...
Enfin,  la seule fois où je l'ai vu sur scène, fin 2003, le cinéma revenait le hanter. Tournée des grands espaces, collaboration poussée avec Dominique Gonzalez-Foerster. Pour le coup, une rencontre bien orchestrée (concerts cérémonials, sans rappels à la fin si je me souviens bien) et un partage d'abord bien délimité (lui le son, elle l'image) mais produisant une belle symbiose: à lui, le hiératisme, à elle le mouvement, à lui la noirceur de l'incantation spectrale, à elle la lumière. Qui plus est, cette façon de jouer avec les archétypes (le chevalier solitaire, les grands espaces) et les dispositifs scéniques multi-écrans (qui pour moi, évoquaient Abel Gance) renvoyaient à un autre âge du cinéma,  pour son mélange de naïveté (au sens noble du terme) et de sophistication, une façon d'utiliser le cinéma pour donner corps à un fantasme tout autant enfantin que "bigger than life".
Si le cinéma n'avait pas réussi à lui offrir ce qu'il méritait, lui s'offrait enfin le cinéma dont il avait rêvé... (C'est sans doute la même chose pour Christophe, d'ailleurs, que je connais fort mal).
Et puis, Bashung au cinéma, c'est aussi ça, quand même :
On connaît la chanson (Alain Resnais 1996)

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