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La journee de la jupe

Publié le 23 mars 2009 par Lorraine De Chezlo
La journee de la jupede Jean-Paul Lilienfeld
Drame - 1h30Sortie salles France - 25 mars 2009avec Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Colette, Jacky Berroyer, Khalid Berkouz, Fily Doumbia, Hassan Mezhoud, Yann Ebongé, Sarah Douali, Sonia Amori, Kévin Azaïs, Karim Zakhraoui....
Sonia est professeur de français dans une classe difficile
où elle désespère de transmettre des connaissances tant elle doit passer du temps à calmer les indisciplinés, quand elle ne doit pas surmonter ses peurs devant la violence de certains élèves ! Un jour qu'elle découvre un revolver dans le sac à dos de l'un d'entre eux, elle s'en empare et n'hésite pas à les menacer avec pour les tenir en respect. Cadenassant la salle de théâtre où ils se trouvent, elle devient un peu malgré elle, une preneuse d'otage armée. Le GIGN est mobilisé, la Ministre et la Police sont sur les dents, tandis qu'un cours particulier - au sens d'atypique - a lieu dans la salle.
Une prof au bord de la crise de nerf... qui y plonge à pieds joints ! Ce film est une claque, un film qui frappe. Qui frappe d'abord par ce ton, ce réalisme et ces couleurs sombres qui évoquent les nordistes du Dogme, et puis ce huis-clos tendu, où il se pourrait y avoir toujours une prochaine victime. Le film démarre sur les chapeaux de roues, très vite la classe est prise en otage par cette prof à la fois extraordinairement forte et assurée dans ses paroles aux élèves, et fragile par l'acte qu'elle se trouve en train de commettre et ses contacts avec l'extérieur. Isabelle Adjani réussit à faire passer cela : une assurance folle et insolente, et puis la peur dans ses yeux, et les tremblements dans sa voix lorsque la violence du monde la rattrape.

La journee de la jupeLa journee de la jupe

Le film frappe aussi par l'audace de porter à l'écran des violences, des douleurs taboues, de parler avec parfois dérision de l'intégrisme religieux, du pseudo respect de la virginité des jeunes filles, de la laïcité mise à mal, de la honte et la vengeance. Et, ce qui frappe encore, c'est que, du moins dans la première partie du film, malgré ce contexte de tension et de dérapages, on rit, on jubile de voir quelle répartie réserve une Sonia / Isabelle Adjani lucide parfois, déterminée et humaine. Et après avoir eu des rires grinçants, des "oh" de surprise et de l'admiration pour l'immersion réaliste, j'ai pleuré aux dramatiques instants finaux.

Tout ce passe aussi Entre les murs, mais le discours, s'il y en a un, est bien différent. Pas d'optimisme forcé, plus d'impertinence que la Palme d'Or de Laurent Cantet.

Excellent selon moi, avec un léger bémol pour cette caméra qui tourbillonne un peu trop autour d'Isabelle Adjani titubante... Ca donne le tournis et c'est dommage, ça alourdit la réalisation, au lieu de la rendre plus fluide, à moins que ce soit un moyen choisi pour mettre le spectateur mal à l'aise... [Merci à Arte de l'avoir diffusé en avant-première vendredi !]

La journée de la jupe, le blog - ArteL'avis de BMR-MAM - blog de BMR-MAM"Entre les murs du sous-sol" - CinéManiac

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