Les Européens aiment le lait/Mini-reformes du marché devant le parlement

SELECTION RELATIO SUR LE SITE DU PARLEMENT EUROPEEN:  Le PE a examiné trois rapports portant sur le "mini-paquet" de réforme du marché laitier proposé par la Commission européenne. Pour sa commission de l'Agriculture, qui s'était prononcée en juillet, les économies générées par ces mesures doivent avant tout bénéficier au secteur, l'aide à la distribution de lait dans les écoles doit être relevée et les adaptations nécessaires du marché européen du lait ne doivent pas être un prétexte à la suppression du régime de stockage privé. Qu’il soit entier, demi-écrémé ou écrémé, le lait est un élément courant de notre alimentation. A travers les cultures, il symbolise aussi la vie, la santé ou même la fertilité. Cléopâtre ne prenait-elle pas des bains de lait d’ânesse ? Aujourd’hui, les députés européens votent sur trois rapports liés au marché européen du lait. Régulé par la Politique Agricole Commune, le secteur fait l’objet d’une « mini-réforme » : l’occasion d’explorer la voie lactée européenne...

Vaches, mais aussi chèvre, brebis, ou ânesse : d’où qu’il provienne, le lait fait partie de notre quotidien. Aliment très nutritif, il entre dans la composition des repas tout au long de la journée, du bol de céréales le matin, au beurre utilisé pour cuisiner à midi ou du fromage le soir. Un tiers du lait produit en Europe n’est consommé que sous forme liquide.
 
Du pis de vache au verre : parcours du lait en Europe
 
L’Europe aime le lait : son industrie laitière en produit pas moins de 135 millions de tonnes par an, soit 14% de sa production agricole totale. L'industrie laitière de l'UE est renommée pour la qualité de ses produits : célèbres fromages (camembert, feta, gouda...), grande variété de yaourts, crèmes, glaces...
 
L'UE est aussi un acteur primordial sur le marché mondial des produits laitiers et elle est le premier exportateur pour de nombreux produits laitiers, plus particulièrement pour les fromages. Et en effet, 40% du lait produit permet de régaler nos papilles d’onctueux fromages. A elles seule, l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas produisent 75% du fromage européen.
 
1,6 millions d’agriculteurs vivent du lait en Europe, façonnant ses campagnes. Pourtant, il faut sans cesse adapter le secteur aux nouveaux débouchés et au marché international devenu de plus en plus compétitif.
 
Les « lacs de lait » ne sont plus, vive les quotas
 
Jusqu’au milieu des années 1980, l’Europe produisait tellement de lait que l’on parlait de « lacs de lait » pour désigner les surplus. Pour limiter la production, l’Union Européenne a donc imposé, dès 1984, des quotas aux producteurs de chaque Etat-membre. Selon ce système, les agriculteurs qui dépasseraient leur quota alloué seraient pénalisés financièrement.
 
En 2003, une réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) a également modifié le secteur laitier européen. Peu à peu, les subventions européennes à l’exportation et les aides au stockage de lait en poudre ont diminué, ainsi que les interventions sur le marché.
 
La consommation elle aussi a changé : le lait consommé est de moins en moins gras. Dès lors, les 3 catégories autorisées (écrémé, demi-écrémé et entier) doivent être adaptées : c’est l’objet d’une des réformes sur lesquelles les députés se prononcent aujourd’hui.
 
Une réforme demi-écrémée
 
Parmi les propositions de mini-réforme figure donc la libéralisation des règles de vente du lait. Le lait pourra-t-il être « super écrémé » ?! Parce qu’il répond aux changements de notre comportement alimentaire, cet assouplissement est jugé positif par les membres de la commission agriculture au Parlement.
 
Cependant, pour éviter toute confusion auprès des consommateurs, ils demandent que soit précisée sur l'étiquette la dénomination du produit et que soit supprimée la marge de tolérance proposée de +/- 0,2% pour l'indication de la teneur en matière grasses. C’est aujourd’hui à l’ensemble des députés de se prononcer en plénière.
 
Autre proposition de la Commission européenne : simplifier les aides à la distribution de lait dans les écoles, en introduisant un taux unique. Une politique qui contribue clairement à l’objectif de lutte contre l’obésité et de promotion d‘une alimentation équilibrée. « L’aide prévue à moyen terme par la Commission devra néanmoins être augmentée, pour mieux lutter contre les mauvaises habitudes alimentaires de nos enfants. Il faudra également étendre ce système à d’autres produits, comme par exemple les fruits », juge Elisabeth Jeggle (PPE-DE), l’auteur des 3 rapports votés en plénière. Les députés ont donc proposé dans leurs amendements de relever le montant de l’aide à la distribution de lait dans les écoles, des 16,11 euros par 100 kg prévus à 18,15 euros/100kg.
 
Enfin, les autres axes de la mini-réforme visent à aider les producteurs à faire face à la libéralisation croissante du marché, à maintenir et moderniser la production dans les régions de montagne, et enfin renforcer la diffusion d’informations nutritionnelles.

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