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Toulouse: appel à témoins

Publié le 25 mars 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Appel à témoins (19 mars, Toulouse)
mercredi 25 mars 2009 (14h39)
Vu sur BELLACIAO
Cinq jours après la répression policière devant la Monoprix de Toulouse un jeune est toujours à l’hôpital.
Johan, 25 ans étudiant à l’université du Mirail a été atteint par un tir tendu de flash ball de la BAC lors de l’action de jeudi dernier (voir fichier joint). Johan touché à l’oeil, risque de perdre la vue de cet oeil. Il est aujourdh’ui à l’hôpital Purpan de Toulouse. Il doit subir plusieurs opérations afin d’essayer de préserver le très peu de vision périphérique qu’il lui reste...

Bien sûr du côté de la police ils ne comptabilisent qu’un seul blessé, un des leurs touché par une cannette et qui a eu deux points de suture... Aujourd’hui ils continuent à nier qu’ils aient fait des blessés.
Et pourtant il y en a eu des blessés ! et si les autres s’en sont sortis avec des points et des contusions et tant mieux, ce n’est pas le cas de Johan qui risque de garder des séquelles toute sa vie.
Il y a eu plusieurs tirs de flash ball, d’autres personnes ont été atteintes... Les médias n’ont pas parlé des blessés, si ce n’est du policier. Ils n’en parlent toujours pas aujourd’hui.
Un appel à témoins est lancé. Beaucoup de Toulousains, des passants ont assisté aux scènes très violentes et ont été pris à parti par les policiers quand ils osaient protester de ce qu’ils voyaient !
Dans quel pays on est pour qu’en huit jours et dans la même ville la BAC et la police interviennent de façon aussi "musclée" et sans sommation. La semaine précédente c’est contre les étudiants venus faire un sitting à l’ESC qu’ils ont tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes sans aucune sommation et dans une salle sans issue à part les fenêtres que les jeunes ont dû escalader pour s’extraire de la salle. (voir témoignage)
AM
Appel à témoins
pour que de tels actes ne restent pas impunis
dimanche 22 mars 2009, par Commission Externe
[email protected]
Voici l’adresse mail du groupe constitué en vue de recueillir les témoignages des personnes qui ont assisté à la bavure du 19 mars 2009 au pied du Monoprix du centre ville de Toulouse.
Tout document est bienvenu également.
TEMOIGNAGE
Bonjour,
Je m’appelle Clémence Gleizes et je suis étudiante au Mirail à Toulouse.
Dans le cadre de la lutte contre la loi LRU (qui dure déjà depuis plus d’un mois dans certains établissements) j’a i participé cet après-midi à une action pour que les étudiants puissent se faire entendre du gouvernement qui reste sourd à nos manifestations. Cette action, organisée par les 3 fac de Toulouse (Mirail, Paul Sabatier et l’Arsenal) était théoriquement pacifiste. Nous nous sommes donnés rdv au métro Compans Caffarelli en petits groupes de 6 à 8 pour passer inaperçus.
A l’heure dite, nous nous sommes dirigés vers l’Ecole de Commerce pour investir ses locaux du rez-de-chaussée. Bien qu’il soit illégal d’investir ainsi un lieu, nous étions tous dotés d’une volontée pacifiste. Nous nous sommes assis sur le sol, nous étions une grosse centaine. Des portes-paroles des coordinations étudiantes se sont exprimés au porte-voix pour faire valoir nos revendications. J’étais pour ma part assise au milieu. Aprés environ 10 minutes de sitting toujours calme, un membre de la sécurité de l’établissement est venu pour nous dire : "Il faut que vous partiez, la BAC va arriver". A peine a-t-il fini sa phrase que j’ai vu tous les gens devant moi se lever en catastrophe et mettre leurs écharpes (pour ceux qui en avaient) devant leurs visages : les grenades lacrymogènes avaient été lancées. Je n’ai pour ma part pas compris tout de suite, j’ai eu le réflexe de suivre le mouvement. Nous nous sommes tous tassés vers l’arrière, et certains d’entre nous ont commencé A 0 se ruer vers la seule ouverture non condamnée : une fenêtre où l’on ne pouvait passer qu’à un à la fois. C’a été la ruée.
Je commencais à avoir mal aux yeux, je suffoquais et, la peur aidant j’ai trés vite eu d’énormes difficultés à respirer. Au moment où je pensais m’évanouir par manque d’air, quelqu’un a crié qu’une porte ouverte donnait sur la sortie. Tenant mes amis par la main, nous nous sommes précipités dehors, où nous avons commencé à reprendre notre respiration. Heureusement, des membres du comité de lutte avaient du sérum physiologique (on n’est jamais trop prudent). Pour moi qui ai des lentilles, mes yeux étaient en feu.
Nous étions tous regroupés derrière les bâtiments, encore choqués et écoeuré de cette violence injustifiée. Là, j’ai vu les forces de l’ordre (anciennement gardiens de la paix, soit dit en passant). Il étaient un certain nombre, certains en uniforme et d’autres en civil. Nous avons formé une chaîne humaine tassée et compacte au cas où ils nous chargeraient. J’étais au fond, à deux rangs de la BAC. Nous avons avancé doucement pour essayer de nous sortir de ce guêpier. Nous avons mis environ une heure pour rejoindre la fac de l’Arsenal, située à 10 minutes à pieds à allure normale. Les agents en civils étaient derrière nous, nous poussant à avancer,=2 0l’oeil menaçant. J’en ai entendu certains essayer de provoquer les étudiants juste devant eux, qui ont eu le bon goût de ne pas répondre.
Arrivés à l’Arsenal, nous avons fait une assemblée générale pour faire le point sur la situation. Nous y avons appris qu’un étudiant (un seul semblerait-il) avait été frappé au tibia avant que quelqu’un ne l’aide à s’en aller. Pour ma part, je n’ai pas vu les forces de l’ordre frapper, ma panique était bien trop forte. La BAC a assisté à notre AG, sans se gêner.
J’ai conscience que notre acte été illégal, mais le plus grave me semble que la BAC n’a PAS FAIT DE SOMMATION avant d’envoyer les lacrymogènes. Il s’agit bien entendu d’un vice de procédure. Alors voilà, c’était ma première action depuis deux ans que je suis à la fac, et ce ne sera pas la dernière. Cette agressivité envers des étudiants pacifistes est très révélatrice de ce qu’on attend de nous : nous taire et regarder l’intégralité du système scolaire s’effondrer. Pourtant, une seule sommation de la part de la BAC nous aurait poussés à sortir, nous ne sommes pas dangereux ni suicidaires.
J’ai eu de la chance, je n’ai pas été frappée et j’étais malgré tout été à une certaine distance des lacrymo.
Voilà une heure que je regarde les informations régionales, on n’a bien évidemment pas parlé de nous. Alors le seul moyen qui nous reste pour faire savoir ce qu’il s’est passé, c’est internet. Si vous aussi êtes choqués par cette violence inutile et injustifée, merci de faire passer ce mail. Si vous désirez plus d’informations, vous avez mon e-mail.
Merci.
clemence.gleizes at yahoo.fr

http://torapamavoa.blogspot.com

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