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La mort subite du nourrisson toucherait actuellement 0,7 enfant sur 1000.

Publié le 05 septembre 2007 par Willy
La mort subite du nourrisson LE MONDE | 04.09.07 | 12h47  •  Mis à jour le 04.09.07 | 15h51 La mort subite du nourrisson toucherait actuellement 0,7 enfant sur 1000. AFP/DIDIER PALLAGES 'est un drame comme il y en a peu. Définie comme le décès inattendu et brutal d'un bébé jusque-là considéré comme bien portant, la mort inattendue du nourrisson (MIN), également appelée mort subite du nourrisson (MSN), toucherait actuellement 0,7 enfant sur 1 000. Quand aucun examen, y compris l'autopsie, ne permet d'identifier la cause du décès, on parle de mort subite inexpliquée du nourrisson. Sa fréquence a notablement diminué au cours des quinze dernières années grâce à des mesures préventives, notamment sur le couchage des bébés. Les circonstances sont presque toujours les mêmes : "C'est un nourrisson de 2 à 4 mois, trouvé mort dans son berceau, couché sur le ventre, à l'heure habituelle du biberon. Les gestes de réanimation sont inefficaces", résument le professeur Gérard Chéron et le docteur Sandra Timsit (urgences pédiatriques de l'hôpital Necker, Paris) à l'intention des futurs internes. Par définition, le diagnostic de MSN est porté une fois qu'aura été réalisé un bilan complet. Cela suppose une étape particulièrement pénible pour des parents plongés dans la souffrance. La Haute Autorité de santé (HAS) a présenté en février 2007 ses recommandations sur la prise en charge des cas de MIN. "Première circonstance de mortalité post-néonatale, la mort inattendue du nourrisson reste encore trop souvent non explorée et donc inexpliquée du fait d'un manque de prise en charge homogénéisée", indique le document. L'HAS voit plusieurs justifications à explorer les cas de MIN : "Mener des investigations diagnostiques afin d'établir la cause du décès ; organiser la prise en charge de la famille et des personnes présentes au moment du décès ; identifier des décès accidentels qui pourraient être à l'origine de mesures de prévention ; faire la part d'éventuels cas de maltraitance." Après l'alerte systématique du centre 15 en cas de décès d'un nourrisson, la prise en charge est opérée par les centres de référence de la MIN, créés par une circulaire de 1986. C'est dans ce cadre qu'ont lieu les différentes étapes de la prise en charge, dont tous les frais incombent au centre de référence de la MIN. L'information des parents et le recueil de leur accord écrit pour les explorations médicales et l'autopsie doivent être systématiques. Parallèlement, un soutien psychologique et associatif est aussi proposé. MALAISE VAGAL Le nombre élevé de MIN constaté dans les années 1980 a stimulé les recherches pour élucider ses causes et les moyens de les prévenir. Un certain nombre de circonstances favorisantes ont ainsi pu être identifiées. Outre l'âge de l'enfant, inférieur à 6 mois dans 95 % des cas, il est apparu, sans qu'on puisse l'expliquer, que les garçons étaient plus fréquemment victimes de MIN que les filles. La période hivernale est marquée par une recrudescence de la MIN : rhume les jours précédents, fièvre, virus retrouvés dans les poumons semblent jouer un rôle. De même, le risque de MIN paraît influencé par l'existence d'une prématurité, d'un retard de croissance intra-utérin ou d'une pathologie grave dans la période néonatale. Le tabagisme maternel en cours de grossesse ou le tabagisme passif après la naissance sont mis en cause. Même si cette pathologie est relativement banale chez le nourrisson, un reflux gastro-oesophagien est souvent retrouvé. Plusieurs hypothèses ont été avancées sur le mécanisme responsable du décès : apnée par obstruction ou dont l'origine est située dans les centres du système nerveux central, malaise vagal provoquant un ralentissement de la fréquence cardiaque... Des signes prémonitoires, non spécifiques, seraient relevés dans 50 % à 75 % des cas : signes respiratoires brutaux, somnolence, malaises, encombrement des voies aériennes devenant permanent, reflux moins bien toléré... La manière de coucher l'enfant est une mesure préventive particulièrement importante. L'habitude anglo-saxonne de mettre les enfants sur le ventre, censée éviter l'inhalation d'éventuels vomissements, s'était répandue, notamment en France. En 1990, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis préconisèrent le coucher sur le dos. Son adoption va faire chuter le nombre de cas de MIN. Il est aussi recommandé d'éviter un environnement trop chaud et l'utilisation de couettes pour les nourrissons. Ces succès ont quelque peu fait se relâcher les efforts de recherche sur une pathologie qui tue quand même encore près d'un nourrisson par jour en France. La mise au point d'un test auditif, qui demande encore à être validé, pourrait permettre d'identifier les enfants ayant un risque plus élevé de MIN et de renforcer pour eux les mesures de prévention.   Occurrences : la mort subite du nourrisson est la première cause de décès entre 1 mois et 1 an. Actuellement, 0,7 pour 1 000 nourrissons décèdent brutalement dans leur berceau. Recommandations de prévention : coucher les bébés sur le dos, sans couette ni oreiller, à température modérée (18 oC-19 oC). Profil à risque le plus fréquent : un bébé âgé de 2 à 4 mois (moins de 6 mois dans 95 % des cas) ; les garçons sont plus touchés que les filles. Facteurs favorisants : inflammation des voies respiratoires, reflux gastro-oesophagien, tabagisme maternel pendant la grossesse et tabagisme passif après la naissance. Explications mises en avant : hyperréactivité du nerf vague (ce qui entraîne des malaises brutaux), fièvre très élevée, plus rarement trouble du rythme cardiaque... Une partie des morts subites restent inexpliquées après autopsie.   Paul Benkimoun - http://www.lemonde.fr/

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