FC3A - Tony Manero

Le Festival de cinéma des 3 Amériques s’est terminé dimanche et je suis très satisfaite de ce que j’y ai vu cette année, 5 films, dont 2 documentaires. Malgré les opportunités manqués (so many films so little time pour paraphraser Miquel Brown…), on peut dire que c’est une pas si pire moyenne dans les circonstances.

Je conclus mon FC3A par quelques mots sur Tony Manero, une curiosité Chili-Brésil qui m’a un peu “bardassée”. Le synopsis laissait croire en partant que c’était légèrement twisté, mais jamais à ce point-là. Un chilien dans la jeune cinquantaine est obsédé (je pourrais ajouter ici que le mot est faible, mais ce ne serait pas encore assez) par Tony Manero, le personnage de John Travolta dans Saturday Night Fever. En plus d’incarner “Tony” dans un spectacle plutôt pathétique qu’il présente avec sa petite troupe, il ne vise rien de moins que la victoire d’un concours de sosies diffusé à la télé nationale. On est en pleine dictature, le pays est en crise, mais Raùl est prêt à tout pour atteindre son but. TOUT!

Déjà je sens vos petits sourires, mais il ne faut surtout pas se fier! Même si on y sourit et rit parfois (surtout jaune), Tony Manero est un drame troublant. Raùl fait peur, dégoûte. On ne ressent aucune sympathie pour ce psychopathe qui va même jusqu’à tuer le projectionniste qui a la mauvaise idée de mettre Grease à l’affiche plutôt que son film fétiche. La violence du personnage, en parallèle avec la violence de la dictature qui plane tout le temps sur le récit, c’est dur et dérangeant. Loin d’être un film parfait mais le cinéma sert aussi à ça, se faire brasser la cage.